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François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

Publié le dimanche 7 octobre 2012 à 20h45min

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 François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

« Petit président » deviendra-t-il président ? C’est le sujet de conversation le mieux en vogue dans le microcosme politique burkinabè, où la fièvre des élections commence à s’installer, certes de façon timide. En effet, si François Compaoré ne dirige pas la liste provinciale du Kadiogo pour le compte du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, pouvoir), où il arrive en deuxième position, il est tout de même le véritable métronome du parti dont son frère aîné de président du Faso est le champion. Pourquoi donc la candidature de « Francesco », pour les intimes, fait-elle autant jaser ?

Pourtant, le conseiller spécial à la présidence du Faso est loin d’être au coup d’essai. En 1992 déjà, il avait été élu député, mais avait cédé son siège à son suppléant qui n’était autre que Victor Tiendrébéogo, le Larlé Naba. Mieux, en dehors d’être frère du chef de l’Etat, François est un citoyen burkinabè jouissant de tous ses droits, comme tous les autres candidats. On ne saurait lui dénier le droit de faire de la politique et de briguer les mandats électifs. C’est d’ailleurs tout à son honneur de descendre dans l’arène, ce qui l’amène à recevoir des coups. Mais également à en donner. Et c’est tant mieux pour le secrétaire national en charge des mouvements associatifs du CDP, depuis le congrès du 4 mars dernier, s’il se constitue son électorat pour aller au front, au lieu d’attendre, parce qu’il est le frère de l’autre Compaoré, que l’alouette lui tombe rôtie du ciel.

Toutefois, depuis 1992, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et ce serait maladroit, voire difficile de ne pas apporter de l’eau au moulin des détracteurs de « petit président ». Et pour cause ! Même si l’affaire de l’assassinat de notre confrère Norbert Zongo le 13 décembre 1998 a débouché sur un non-lieu, il n’en demeure pas moins que le nom de François Compaoré a été associé à ce meurtre. Surtout que le directeur de publication de L’Indépendant investiguait sur la mort de David Ouédraogo, ci-devant chauffeur de François Compaoré. De même, cette deuxième tentative d’accession au parlement intervient, au moment où on prête aux Compaoré la volonté de garder les clés de Kosyam (le palais présidentiel), alors que Blaise Compaoré achèverait en 2015, son deuxième et dernier mandat constitutionnel. Ceint de son écharpe d’honorable, celui que les décrypteurs de la politique au Burkina Faso placent déjà au perchoir, pourrait plus aisément succéder à son frère aîné en tant que chef de l’Etat. Et nous voilà en pleine politique fiction, et en même pas très loin de la réalité. A moins que l’opposition burkinabè, qualifiée souvent, à tort ou à raison d’amorphe, apporte la contradiction à « petit président ».

Ceux qui faisaient figure de poids lourds au sein du parti au pouvoir et qui pouvaient contrarier les ambitions de François Compaoré, en l’occurrence Salif Diallo, Roch Marc Christian Kaboré, ou encore Simon Compaoré, sont pratiquement hors-jeu, sauf retournement de dernière minute.
En attendant que le mercure monte davantage à l’occasion de la campagne électorale pour les législatives et municipales couplées de décembre 2012, Me Barthélémy Kéré et les siens, après avoir passé à la loupe les listes des candidats, prononceront leur verdict ce vendredi 5 octobre et chaque « députable » saura en quoi s’en tenir. Les recalés seront renvoyés à leurs partis, tandis que ceux qui passeront par les mailles de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), iront à la conquête des quelque 4 millions d’électeurs potentiels. Les promesses d’électrification, de lotissement, de construction de routes, d’écoles ou de dispensaires, rarement tenues du reste après les élections, pleuvront de toutes parts et jusque qu’au fond de sa chaumière, l’électeur sera plus que jamais courtisé, voire traqué.

En ville comme dans les champs, les candidats à l’hémicycle feront feu de tout bois, distribuant au passage quelques billets de banque, des gadgets, des paquets de thé, ou des sacs de riz, bien prisés en ses temps de vaches maigres. Pourvu que la transparence soit de mise et que tout se déroule surtout dans un climat apaisé, pour le bonheur de tous. La démocratie, ce n’est pas un combat de boxe, encore moins la guerre ou le chaos.

Morin Yamongbè

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 8 octobre 2012 à 04:15 En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Sans mentir, je ne me vois pas gouverner par francois compaore. Il n’est pas un leader exemplaire pour moi..

  • Le 8 octobre 2012 à 06:16, par KateSan En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Ca y est le loup est sorti du bois sacré. La machine est lancer pour placer le petit au palais. On prépare nos esprits petit à petit à ce qui deviendra à coup sûr ce qu’ils veulent imposer comme une evidence. Pour preuve déjà deux articles sur l’idée de "François Compaoré président". Le message subliminale dans ces articles est que le Blaiso est sans doute partant pour la retraite en 2015, si ce n’est pas avant.

  • Le 8 octobre 2012 à 06:31, par le riche En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Si Blaise ne se présente pas en 2015, nous jeunes du Burkina ferons bloc derrière François pour qu’il brigue la magistrature suprême. C’est le seul moyen pour notre pays de continuer à bénéficier des conseils précieux de Blaise afin de consolider les acquis et continuer la progression.

  • Le 8 octobre 2012 à 07:31 En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Il est déjà Président.

  • Le 8 octobre 2012 à 07:45, par Dolo En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Riche il faut parler de toi même pas au nom des jeunes du Bukrkina , car on voit que tu manque d’ambition pour ton pays et sa jeunesse.

  • Le 8 octobre 2012 à 07:46, par Aung san suu kyi En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Le digne peuple fera un bloc pour que ce projet de succession monarchique ne voit jamais jamais le jour. vive le Burkina libre. Norbert Zongo est-il mort pour rien ?

  • Le 8 octobre 2012 à 07:49, par Fasobiga En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Le Riche ; sans être désagréable, je trouve que tu n’es qu’un minable vu ton raisonnement.
    Moi je dis que nous les jeunes du BURKINA nous en voulons plus d’un régime à la Compaoré peut importe le camouflage.
    A ce que je sache nous ne sommes pas en Russie .

  • Le 8 octobre 2012 à 08:30, par oliver En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Mr le Riche ?JE VEUX QUE TU SACHE UNE CHOSE .SI VOUS JEUNE BURKINABE FAISIEZ BLOC DERIERE FRACOIS COMPAORE VOUS ALLEZ DEVOIR FAIRE FACE A TOUTES LES CONSEQUENCES QUE CELA POURA ENGENDER ET AUSSI PRENDRE VOS RESPONSABLITES.NOUS JEUNES BURKINABE N’ALLONS AUSSI JAMAIS PERMETTRE CETTE CANDIDATURE ILLEGALE.NOUS NE SOMMES PAS AU MAROC,NI AU QATAR ET ENCORE MOINS AU BARIEN.OSEZ ET VOUS VEREZ LA REACTION DES BURKINABE.VOUS POUVEZ REVEZ MAIS OSEZ QUAND MEME ET VOUS VEREZ

  • Le 8 octobre 2012 à 09:05, par tata En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Soutien Franky tu es citoyen comme les autres on ne va pas accepter de discrimination ou on vote une constition qui dit dira desormais que l’alignée d’un président n’as pas le droit de se présenté aux candidatures et on a parle plus sinon jusque là sa candidature est légitime. A bon entendeur salut !

  • Le 8 octobre 2012 à 09:06, par Citoyen Honnête En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Il faut être naif pour croire que François peut être président au Faso, Il va repondre aux crimes de sang qui pèsent sur son dos. Le pouvoir n’appartient pas à Blaise et son frère. La jeunesse mettra tout en ouvre au moment opportun pour que ce sanguinaire n’arrive pas au pouvoir

  • Le 8 octobre 2012 à 09:28, par Imothep En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Laissons les choses venir, chaque chose à son temps. Au moment t on jugera. Je pense que l’ex président WADE a bien été sage de revenir sur son ambition de propulser Karim WADE sur le fauteuil présidentiel. Pourquoi au Faso, on ne veut pas tirer de leçons. Je voulais juste préciser aux forumistes qui s’expriment de faire un discernement et ne pas embarquer tout le monde leur soit disant "nous les jeunes du Burkina". Aussi je pense que ce sujet est fait pour mesurer la tension et le dégré de nervosité des forumistes, en tout cas l’histoire dira la vérité au moment venu.

  • Le 8 octobre 2012 à 09:40, par master z En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    C’est un droit pour lui de se présenter mais nous somme pas de cœur avec lui..! et on se battra pour que ça n’arrive pas.

  • Le 8 octobre 2012 à 10:52, par Luther King En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Que François soit président ou pas, ce là ne me dérange pas !
    Ce qui me gène, c’est que le Burkina ne sera pas un EXEMPLE de démocratie après ce passage de témoin FAMILIALE !
    Autrement dit, notre démocratie sera en deuil et nous confirmerons l’idée d’être un peuple mouton au service des caprices et de la volonté d’une famille assoiffée de pouvoir et de puissance.
    merci.

  • Le 8 octobre 2012 à 11:10, par Fatao En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    La paix dans ce pays, ce n’est pas de se promener et de parler paix. Ce sont les réelles conditions de vie des Burkinabè qui détermine la paix. Quand des fonctionnaires comme moi ont ont des villa à centaines de millions en leur nom, et un train de vie pas possible, ces hommes vont vouloir toujours garder le pouvoir pour continuer de vivre sans crainte. Mais attention, le monde a bien changé et il faut faire attention sinon, vous alliez tous sortir par la petite porte.

  • Le 8 octobre 2012 à 11:14, par ibrahimo En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Espérons que le peuple burkinabè fera aussi preuve de maturité que le peuple sénégalais

  • Le 8 octobre 2012 à 13:08, par Lebon2010 En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Blaise ne se présentera pas pas et François non plus mais le Burkina continuera sa progression.

  • Le 8 octobre 2012 à 13:10, par Devoir citoyen En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Continuer toujours a censurer les vraies analyses pour le grand bonheur du peuple burkinabe.

  • Le 8 octobre 2012 à 13:12, par Devoir citoyen En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Je pleure pour le journalisme au pays et surtout pour les Burkinabé. Qui est François Compaore ! Un citoyen devenu tristement célèbre grâce a son frère Blaise Compaore président depuis le 15 octobre 1987 après l’assassinat de son ami, feu président Thomas Sankara. Alors en tant que citoyen, François Compaore a bien le droit de chercher a être président comme tout autre citoyen burkinabé, ce qui est une vérité de la palisse. Cependant, si l’on scrute le parcours triste et lugubre de cet homme de l’ombre de Blaise, son excellence le conseiller spécial, Mr François Compaore, on s’apercevra de pleins de casseroles qu’il traine, comme la mort de David Ouédraogo, l’assassinat de Norbert Zongo et 4 de ses compagnons, sans parler des crimes économiques non encore élucidés. En plus, analysons le régime de Blaise Compaore ! 25 ans de gabegie, corruption, impunités, crimes économiques, sous développement, mal gouvernance et j’en passe. Alors un monsieur qui a été pendant 25ans conseiller spécial d’un tel régime, c’est celui la que l’on prétend nous présenter comme le présidentiable après 2015 ! Si cela se passe, cela voudrais dire que le Burkina doit changer de nom et redevenir la Haute Volta car on aurait profondément sali le noble nom de « PAYS DES HOMMES INTEGRES » que Sankara nous a légué comme mission. On me dira que François Compaore est passé haut les mains depuis 1992 dans son parti le CDP comme candidat député ! Poser la question de savoir comment se font les votes aux CDP, ca se fait haut les mains, comme il passe ! Les votes ne se font pas dans l’anonymat sous plis fermés ! Au CDP, après 25ans de Démocratie ! On lève les mains devant tout le monde pour voter les candidats même s’ils sont absents de la salle, mais on sait aussi qu’ils ont bien leurs pions dans cette salle qui vont leur rendre fidèlement compte de ceux qui n’ont pas votés le petit président et bien, leurs carottes seront cuites. Plus de postes de ministres ou de Directeurs de sociétés d’état ou mieux encore pas d’argent pour battre campagne. Le pire de tout cela c’est que tout le monde le sait y compris les journalismes mais certains pour salir le nom des autres journalistes continuent de nous écrire des chiffons d’articles sans analyses aucunes et même on aurait pensée qu’ils ont été commandités pour pondre ces bêtises. Au Faso on veille au grain ! On ne va pas prendre les moyens de l’état burkinabé, nos impôts, pour assoir la MONARCHIE au nom de la DEMOCRATIE !!!

    • Le 8 octobre 2012 à 15:45, par bendatoega En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

      Toi tu n’a même pas connu la revolution. Tu connais sankara en image.
      Tu ne saura jamais le mal qui s’est passé sous cette révolution. Tu n’as pas perdu un parent, ignare, sinon tu ne glousserai pas ainsi.

  • Le 16 octobre 2012 à 05:35, par Fier citoyen du Faso En réponse à : François Compaoré : Un candidat comme les autres ?

    Je suis triste quand je lis certains commentaires ! Pour arriver à une vraie démocartie, il faut que les burkinabé eux memes se comportent en démocrates. Celui dont il est question dans cet article est un citoyen burkinabé comme les autres donc présidentiable s’il le désir. Cela est une vérité que meme la colère ne peut ignorer. Mais je suis triste quand je vois que certains parlent de consolider les acquis et continuer la progression. Aucun burkinabé aujourd’hui ayant fait des études et étant capable de faire des anayses ne peut parler d’acquis réels depuis ses 25 dernières années. Je n’ai pas vraiment connu Sankara, mais j’ai eu le temps d’étuider sa phylosophie et son idéologie. Si on prend seulement l’exemple des événements tragiques de l’année passée, on peut etre sur que sous le régime de Sankara aucun millitaire n’aurai agrssé son peuple de cette manière. A son époque les jeunes étaient fiers et travailleurs ; aujourd’hui c’est un ras le bol général et tt le monde veut devenir riche sans travailler. Les produits de premiere nécessité sont devenus chers et les soins médicaux n’en parlont pas. Alors quand j’entends des gens parler d’acquis je suis triste. Il faut juste etre honnete, on a maintenu pendant 25 ans au pouvoir des gens qui n’avaient aucun sens patriotique, aucune intelligence stratégique pour gouverner un pays.

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