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Promotion des droits humains : Dans la galère des prisonniers de la MACO

Publié le jeudi 4 octobre 2012 à 22h47min

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Promotion des droits humains : Dans la galère des prisonniers de la MACO

Le Mouvement burkinabè pour l’émergence de la justice sociale (MBEJUS), a organisé une visite aux pensionnaires de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), le jeudi 4 octobre 2012. La visite a permis d’apprécier les conditions de vie en milieu carcéral.

La Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) a reçu, dans la matinée du 4 octobre 2012, une délégation composée des membres du Mouvement burkinabè pour l’émergence de la justice sociale (MBEJUS), des représentations diplomatiques ainsi que des journalistes. En dehors des compartiments contenant les prisonniers les plus violents, les autres cellules ont été visitées. La visite a débuté par la cuisine où la délégation a été informée que les détenus reçoivent deux repas par jour. Il est également ressorti que les prisonniers sont nourris au tô, pratiquement tous les jours, à l’exception du vendredi où ils ont, au menu, du riz.

Pour le président du MBEJUS, Pagomziri Alexandre Ouédraogo, la situation alimentaire des détenus s’est améliorée. Il s’est référé à 2002, un moment où chaque détenu ne disposait que de 3 francs par jour pour se nourrir. Le cap a ensuite été mis sur le service des affaires sociales. A cette étape, l’attachée des affaires sociales, Anne Ouédraogo, a affirmé que son service représente « les pieds » des détenus pour toutes les démarches administratives. Pour Mme Ouédraogo, les problèmes les plus récurrents concernent les demandes d’exonération des tarifs pour les soins à l’hôpital, ainsi que la prise de contact avec les familles, en vue de les informer et surtout de les convaincre de soutenir les personnes emprisonnées. Après le service des affaires sociales, la délégation est allée à l’infirmerie.

En dehors de l’exigüité du local, le responsable de ce service, Souleymane Bamogo, a déploré un manque de matériel et de médicaments. Les motifs de consultation les plus fréquents sont le paludisme, la gale et les maladies diarrhéiques. « Un laboratoire d’analyse biomédical et de radiologie permettrait d’améliorer l’offre sanitaire proposée aux détenus », a soutenu le major Bamogo. L’escale suivante pour les hôtes du jour fut l’aire de promenade construite depuis 2010. Cet espace accueille les pensionnaires du « grand bateau », autrement dit, le grand bâtiment, de 8h à 16h, tous les jours. Ceux-ci ont dénoncé une lenteur dans le traitement des dossiers. Pour certains, ils auraient introduit des dossiers d’appel depuis deux ans.

Un des moments forts de la visite, a été le bref séjour dans le grand bâtiment. Outre l’odeur pestilentielle qui assaille dès l’entrée, c’est l’humidité apparente des murs qui ont retenu l’attention des visiteurs. Selon les Gardes de sécurité pénitentiaire (GSP), chaque cellule reçoit entre 12 et 13 personnes. Dans le quartier des amendements, ce sont des prisonniers détendus et occupés à des jeux de société que la délégation a trouvés. Elle a pu constater un cadre de vie acceptable, chacun y possède une couchette, une moustiquaire, ainsi d’un minimum de matériel de cuisine. Le quartier des femmes accueille 29 pensionnaires dont huit seulement ont été jugées. Les disputes entre les détenues ont été signalées comme l’une des principales difficultés rencontrées par les GSP.

La dernière étape de la visite du jour a été consacrée au.quartier des mineurs. Celui-ci compte 12 pensionnaires dont le plus jeune est âgé de 15 ans. Dans ce quartier, un accent particulier est accordé aux activités visant la réinsertion sociale des jeunes détenus. Ainsi, en plus des cours d’alphabétisation, les mineurs détenus suivent des cours de couture et de menuiserie. Ils bénéficient également de séances de causeries-débats sur des thèmes tels que le civisme, le VIH/SIDA, ainsi qu’une instruction religieuse.

Le Mouvement burkinabè pour l’émergence de la justice sociale (MBEJUS) qui a initié la présente visite, a été créé depuis 2002 et œuvre pour la promotion, la protection et la défense des droits humains. Ce mouvement milite pour une humanisation des prisons au Burkina Faso. Chaque année, il organise une visite en vue de publier un rapport à l’attention des ministères de la Justice et de la Promotion des droits humains.

Nadège YE & Nadège KANYALA
(Stagiaire)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 octobre 2012 à 08:51 En réponse à : Promotion des droits humains : Dans la galère des prisonniers de la MACO

    salut à tous. à chaque fois que je lis un article sur notre MACO mes larmes coulent sur mes joues. Pourquoi les autorités burkinabè laissent des frères dans des conditions inhumaines, insupportables et invivables ? alors que des efforts peuvent être faits à ce niveau. écoutez, le même sang coule dans nos veines, la vie est très courte, travaillons à rendre heureux tout le monde, même nos frères détenus.. c’est triste quand tu y vas. ils ont commis des fautes certes, mais ils sont et restent toujours des frères. que Dieu bénisse le Burkina et essayons de vivre solidaires.

  • Le 5 octobre 2012 à 09:07, par MAX En réponse à : Promotion des droits humains : Dans la galère des prisonniers de la MACO

    QUARTIER DES AMENDEMENTS,CA VEUT DIRE QUOI ?

  • Le 5 octobre 2012 à 12:57 En réponse à : Promotion des droits humains : Dans la galère des prisonniers de la MACO

    Je crois que ces stagiaires ont l’art de minimiser et d’attenuer les choses. Vous parlez de gales, ce qui implique automatiquement un problème de salubrité, vous parler de to comme plat pratiquement tout les jours. Encore vous t-il voir de près les conditions dans lesquels ces repas sont préparés. C’est ça vous appeler conditions acceptables ? Arretez de vous foutres des gens. Tout le monde sait que ça ne va pas à la MACO.

    • Le 6 octobre 2012 à 13:58 En réponse à : Promotion des droits humains : Dans la galère des prisonniers de la MACO

      si ça ne va pas à la maco,tu crois que ça va pour des millions de burkinabè qui sont dehors et n’ont rien fait pour mériter cette souffrance de la part de nos autorités qui pillent tout dans ce pays en nous délaissant dans une misère indescriptible ? on n’a jamais demandé à quelqu’un d’aller à la maco. d’ailleurs la vie est tellement dure dehors que certains délinquants préfèrent y retourner même quand ils sont relachés puisque malgré tout,ils sont nourris gratuitement avec 2 repas par jour et c’est pas tous les burkinabè qui ont droit à 2 repas par jour. il faut arrêter avec ces histoires d’humanisme à 2 balles,la plupart qui sont emprisonnés sont des inhumains,s’ils peuvent te tuer pour 100 francs,ils le feront sans remords

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