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Ali Traoré, Président du comité d’organisation de TRANSLOG/Africa : Les conclusions de nos travaux ne dormiront pas dans les tiroirs

Publié le mercredi 3 octobre 2012 à 23h12min

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Ali Traoré, Président du comité d’organisation de TRANSLOG/Africa : Les conclusions de nos travaux ne dormiront pas dans les tiroirs

La 3e édition du symposium sur le transport et la logistique a refermé ses portes le 27 septembre 2012 à Ouagadougou. Plus de 390 experts et professionnels du secteur ont diagnostiqué le secteur et formulé des recommandations. Pour éviter aux conclusions de séjourner longtemps dans des tiroirs au point d’être oublier jusqu’à la prochaine édition qui aura lieu en 2014, un comité de suivi a été mis en place. Dans cet entretien réalisé juste après la clôture de la rencontre, le président du comité d’organisation de TRANSLOG/Africa, Ali Traoré, par ailleurs directeur général du conseil burkinabè des chargeurs fait le bilan et se projette déjà sur la 4e édition.

Lefaso.net : Le symposium sur le transport et la logistique a refermé ses portes le 27 septembre dernier, quel bilan peut-on en faire ?

Ali Traoré : Les préoccupations prévues dans les thèmes étaient réelles. La crise économique et financière déclenchée depuis 2008 persiste. Et comme je vous le disais : est-ce que c’est seulement la crise ? Est-ce que ce n’est pas l’éclosion d’un nouveau système auquel il faut se réadapter ? Et pour ce nouveau monde, soit on se réadapte, soit on disparait. Voilà des questions de fonds sur lesquelles nous avons débattu. L’impact de cette crise au niveau du transport maritime est très important. Il s’agissait aussi de voir si toutes les compagnies maritimes sont en train de se restructurer pour se rationnaliser. Il y a trop de capacité et la demande est très faible. Ce sont là des questions qui se posent.

Pour ce qui concerne les questions portuaires, comment optimiser la desserte aérienne ? Quelle logistique portuaire pour la promotion de la logistique au niveau des pays africains ? Là également de gros problèmes se posent. Tout comme le faible équipement des ports. Egalement les taxes qui sont des substrats portuaires que les compagnies maritimes appliquent sur les marchandises ont un impact sur le prix des produits de grande consommation. Toutes ces questions ont également été analysées.

S’agissant de la question de la desserte des pays sans littoral, nous avons discuté de la charge à l’essieu, de la dégradation des routes. Compte tenu des surcharges que font les camions, les routes se dégradent à une allure exponentielle. Des mesures ont été prises au niveau de l’UEMOA pour voir comment faire en sorte que les pays les appliquent de façon concomitante puisque s’il y a un seul pays qui applique et que les autres n’appliquent pas, il y aura problème. A titre d’exemple, une étude a été faite au niveau du Mali et qui montre qu’il y a beaucoup de surcharges au niveau du Mali et qui détruisent les routes. Mais un camion qui arrive au Mali, ce qui veut dire qu’il a détruit les routes du Ghana, du Burkina et aussi du Mali. Ou bien, il a détruit les routes de la Côte d’Ivoire avant d’arriver au Mali ou bien il a détruit les routes du Sénégal ou de la Mauritanie.
Ça veut dire qu’il faut que tous appliquent la règlementation pour que la surcharge puisse cesser.

Lefaso.net : Un autre point important dont vous devriez discutez, c’est l’usage des TIC dans les transports…

Ali Traoré : Aujourd’hui, il faut que notre espace soit vraiment compétitif. Si nous appliquons les TIC, cela aura un suivi réel de la cargaison, également la traçabilité et la géolocalisation de la marchandise. Ce qui permettra de réduire le grand banditisme et toutes les autres formes de raquettes. Des présentations sur l’observatoire des pratiques anormales sur les routes, les faux frais et les problèmes de sécurité ont également été débattus. Il y a eu aussi des présentations concernant les guichets uniques qui sont des outils de facilitation au niveau de l’ensemble de la chaine des transports.

Ces guichets uniques permettent la dématérialisation des actes. Le Sénégal en a présenté un très bel exemple dans ce domaine (ndlr : le logiciel SILVI dont la douane burkinabè veut s’en inspirer pour dématérialiser les procédures de formalités douanières).
Egalement, nous avons remarqué qu’au niveau de la sous-région, il faut une harmonisation de tous les systèmes. Il faut créer des interfaces partagés entre les différents systèmes qui existent parce qu’il ne sert à rien d’avoir des outils qui ne s’appliquent qu’au niveau d’un tronçon. Il faut avoir des outils qui s’appliquent au niveau de l’ensemble de la sous-région.

Lefaso.net : Qu’est-ce que proposez pour éviter ou amoindrir certaines taxes indues ?

Ali Traoré : Des mesures ont été prises. Avec des structures telles que l’organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du centre, l’Union des conseils des chargeurs africains, l’Association pour la gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du centre, l’Association des acteurs de la chaine des transports pour les pays sans littoral, des mesures ont été prises et on a demandé à ces structures sous-régionales de prendre en main ces questions pour discuter avec les armateurs et les municipalités. Puisque c’est à un niveau supranational, il faut des structures au niveau de la sous-région qui maitrisent ces questions. Des instructions ont donc été données à ce niveau. Ces structures étaient là et je pense qu’elles vont prendre en main ces questions pour la mise en application.

Lefaso.net : Donc, les citoyens et les professionnels du secteur transport et logistique peuvent être rassurés que leurs préoccupations sont prises en compte et que les recommandations ne dormiront pas dans les tiroirs ?

Ali Traoré : Oui, je le pense avec ce qui a été fait. Depuis 2007, c’est tout un processus qui a été déclenché et je pense que c’est des questions qui se posent mais déjà il faut être informé. L’information est donnée et nous avons demandé à tous les participants de disséminer les conclusions et les recommandations de ce symposium dans les différents pays. Nous avons mis en place un comité de suivi et ce comité est composé d’organisations comme l’Association des acteurs de la chaine des transports des pays sans littoral qui regroupe le Mali, le Niger, le Burkina et le Tchad ; l’Union des conseils des chargeurs africains qui regroupe plus de 20 pays ; l’Association pour la gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du centre ainsi que nos partenaires HAROPA (ports du Havre, Rouen et Paris). Il faut que ces structures puissent faire le point avant la prochaine édition, ça permettra un suivi réel afin qu’on ne puisse pas laisser nos recommandations dans les tiroirs.

Nous avons également eu la chance d’être reçu par son excellence Monsieur le premier ministre du Burkina qui nous a encouragés et félicités. Nous avons été rassurés que les conclusions de nos travaux seront regardées avec beaucoup d’attention.

Lefaso.net : A quand le prochain TRANSLOG/Africa ?

Ali Traoré : Nous avons déjà prévu la tenue de la 4e édition du symposium international TRANSLOG/Africa pour les 07, 08 et 09 octobre 2014. Que Dieu nous donne longue vie pour ce grand rendez-vous.

Propos recueillis par Moussa Diallo

Lefaso.net

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