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Autant le dire… : C’est quoi ça, ces acrobaties sur nos voies les dimanches ?

Publié le lundi 1er octobre 2012 à 23h15min

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Dimanche 30 septembre dans la soirée. En venant de la route de Dédougou, j’arrive au rond-point place du Paysan. Devant moi, une jeune fille. Non seulement elle n’a pas respecté le feu tricolore en face de la station Petrofa, pire elle contourne le rond-point par la droite. Je n’ai pas cru ce que je voyais. Je la retrouve après vers la mairie de la commune. A la question de savoir si elle savait le comportement qu’elle a observé dans la circulation au niveau du rond-point, elle a répondu : « j’ai oublié que c’était un rond-point ».

Le même dimanche, sur le boulevard de l’Union européenne à la sortie route de Ouagadougou. C’est en colonne que les jeunes ont organisé ce qui apparaissait comme un rallye. Motos suffisamment bruyantes (ils prennent le soin de défoncer le pot d’échappement), la cale descendue sur le goudron pour produire expressément des étincelles, pratiquement tous en maillots de sport, ils descendent et remontent le boulevard dans ce tintamarre indescriptible. Au mépris de toute règle de la circulation. Pas de respect de feu tricolore, ni de stop, occupation anarchique de la voie, excès de vitesse, acrobatie sur la voie publique, etc. Toutes les infractions étaient réunies pour les arrêter et conduire leurs engins à la fourrière.

Renseignement pris, ils venaient d’un mariage religieux où après avoir accompagné la mariée, ils se livrent à un tel spectacle sur la voie publique. Avec tous les risques que cela comporte pour eux d’abord et ensuite pour les autres usagers. A dire que tous les dimanches, c’est comme cela, un peu partout dans les artères de la ville de Bobo.
Sur le seul boulevard dont dispose la ville, il ne faut pas s’y hasarder un dimanche soir. Généralement, ce sont les mêmes jeunes, et parfois des Peugeot bâchées remplies de femmes venant de mariage ou partant « accompagner » une mariée qui se livrent à de tels comportements contraires aux règles élémentaires de la circulation urbaine.

Sur la route de Nasso, les dimanches soirs sont de véritables rallyes pour les jeunes qui reviennent de la Guinguette. Combien d’accidents n’a-t-on pas enregistré sur cette route depuis que certains ont découvert la Guinguette ? Entre temps, la police municipale avait tenté de dissuader les jeunes qui s’adonnaient à de telles acrobaties sur la voie publique. Ils n’ont pas réussi.

Quand on observe les jeunes de retour du cimetière sur la route de Dédougou par exemple, on se demande s’ils savent exactement d’où ils reviennent et ce qu’ils sont partis y faire. Même les corbillards remplis de jeunes ne respectent aucun code de la circulation.
Malheureusement, il est rare de voir des forces de sécurité, notamment la police municipale ou nationale sur les axes routiers ces jours pour sécuriser la circulation. N’est-il pas possible de façon exceptionnelle de mettre des éléments sur la voie pour rappeler à tous ces jeunes qu’en matière de circulation, il y a des règles ?

Par ailleurs, il est de la responsabilité des organisateurs de mariages de sensibiliser les jeunes sur leur responsabilité dans la circulation. C’est une action citoyenne qui doit être menée car elle contribue nécessairement à sécuriser nos villes et à réduire le nombre d’accidents. Surtout que les dimanches soirs, beaucoup de femmes sont dans la circulation après les mêmes mariages.
Face à une telle situation, il serait judicieux que les uns et les autres conjuguent leurs efforts pour qu’ensemble, nous réussissions à sensibiliser ces jeunes sur le respect du code de la route. Tout le monde y gagne.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 2 octobre 2012 à 07:22, par leNostalgique En réponse à : Autant le dire… : C’est quoi ça, ces acrobaties sur nos voies les dimanches ?

    Si la police ne régule pas, la nature se chargera de le faire. Un violent accident viendra rappeler a chacun que c’est pour son propre intérêt qu’il faut respecter le code de la route. Sauf que quand la nature le fait il est parfois impossible de profiter de la leçon. Car on peut rendre l’âme sur place. Pensons-y à chaque instant.

  • Le 2 octobre 2012 à 07:52 En réponse à : Autant le dire… : C’est quoi ça, ces acrobaties sur nos voies les dimanches ?

    Surtout que les dimanches soirs, beaucoup de femmes sont dans la circulation après les mêmes mariages.
    je n’ai pas bien compris le sens de cette phrase dans votre texte.
    SAKO

  • Le 2 octobre 2012 à 08:07, par Fasodeh En réponse à : Autant le dire… : C’est quoi ça, ces acrobaties sur nos voies les dimanches ?

    C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai lu votre article, Mr KANI. J’avoue que ceci est une triche réalité à Bobo ici. Les gens ne font en effet, aucun effort pour respecter les règles de la circulation. Moi je pense également que quelque chose doit être faite : une sensibilisation aussi bien à la télé qu’à la radio. Mieux il faudra même une implication des responsables religieux (Islamique et Chrétienne). Et mettre en fin, en vigueur l’interdiction des troubles sur les voies publiques. N’oublions pas de souligner que ces pratiques sont actuellement encouragés par le autorités car il n’est pas rare de voir les dimanche et Jeudi les gens occupés anarchiquement les voies pour des fins de Djan-Djobâ, parfois même sur le Goudron. Cependant ces Djan-Djobâ pouvait bien être menés sur des espaces vides dont dispose chaque secteur.

  • Le 2 octobre 2012 à 10:09, par LeKpètou En réponse à : Autant le dire… : C’est quoi ça, ces acrobaties sur nos voies les dimanches ?

    Bien dit, cependant il faut entreprendre des mésures draconiennes communes et dilligentes pour les villes de Bobo et ouaga car ces deux villes souffrent du même cancer.

  • Le 2 octobre 2012 à 14:32, par Kinkester En réponse à : Autant le dire… : C’est quoi ça, ces acrobaties sur nos voies les dimanches ?

    Vous savez, certaines personnes héritent du gêne de la stupidité a dose exceptionnelle et appartiennent ainsi à leur naissance à l’élite de leur groupe. Sauf un accident peut les dissuader de ces pratiques qui dégradent non seulement les rares routes dont nous disposons mais qui mettent véritablement en danger les autres usagers.

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