Mieux, elle semblait beaucoup plus à l’aise qu’elle ne l’a jamais été devant ce public bobolais venu une fois encore écouter et admirer la reine du Wassulu, qui n’a visiblement rien perdu de sa superbe.En dépit des nombreuses accusations mensongères dont elle dit faire quotidiennement l’objet, Oumou Sangaré demeure imperturbable et plus que jamais convaincue que rien ne pourra l’arrêter dans cette brillante carrière musicale. Même pas cette histoire de film pornographique, montée de toutes pièces dans le seul but de la souiller.

Révélée au grand public au début des années 90, Oumou Sangaré a connu une ascension fulgurante. Son succès et sa popularité, qui ne souffrent plus l’ombre d’un doute, reposent depuis toujours sur les thèmes de ses chansons, inspirées de son Wassulu natal, auquel elle reste profondément attachée.

C’est toujours avec une dextérité extraordinaire et un immense plaisir qu’elle aborde ses chansons, qui se résument pour la plupart à l’amour, au respect de la femme, à la paix et à la fraternité.

Après avoir réussi à s’imposer comme une véritable star de la musique mandingue et suscité partout en Afrique le respect et l’admiration du public, la diva est depuis quelques années à la conquête de l’Europe, qu’elle dit parcourir d’est en ouest et du nord au sud : "Je venais de terminer une tournée en Europe, où j’ai donné une quinzaine de spectacles lorsque j’ai reçu l’invitation pour ce concert en mémoire d’Ousséni, que je connaissais très bien", nous a-t-elle confié.

C’est au théâtre de l’amitié de Bobo-Dioulasso, que la reine du Wassulu va se produire ce samedi en compagnie d’autres artistes comme les sœurs Doga, Georges Ouédraogo, Tidiane Coulibaly ou encore Sékouba Bambino. Mais aujourd’hui, on ne peut s’empêcher de penser à cette histoire de film pornographique dont elle a été présentée par certains comme étant l’actrice principale.

J’ai gagné mon argent à la sueur de mon front

Cette affaire, qui a longtemps alimenté la chronique à Bobo comme partout ailleurs dans la sous-région, ne relève pourtant que du fantasme, a dit Oumou Sangaré. Pour elle en effet, il y a toujours des gens qui sont prêts à détruire ce qu’ils n’ont jamais pu construire : "C’est une histoire montée de toutes pièces par mes détracteurs, qui ont visiblement du mal à accepter les énormes investissements que je suis en train de faire au Mali".

« Je suis aujourd’hui une femme riche et j’ai gagné ma fortune à la sueur de mon front, cela grâce aux nombreux spectacles que je donne en Europe et qui me rapportent énormément d’argent. Cela m’a permis d’investir et je dispose d’appartements en Europe et d’un grand hôtel de trois étoiles à Bamako » .

Mais la vraie riposte d’Oumou Sangaré à cette affaire de film pornographique viendra certainement de son prochain album, dont les Bobolais ont eu un avant-goût au cours de son spectacle de samedi dernier. Dans une de ses chansons en effet, et comme pour dire à ses détracteurs que le chien aboie et la caravane passe, la chanteuse s’est livrée à un véritable inventaire de ses biens à commencer par l’hôtel Wassulu, dont elle est la promotrice.

De quoi faire pâlir de jalousie ses détracteurs, qui, selon elle, sont encore loin de ternir sa brillante carrière. Mieux, ces calomnies dont elle dit faire l’objet constituent pour elle une autre source d’inspiration et aussi un catalyseur qui lui permet de voir encore plus loin.

Confiante en l’avenir, Oumou Sangaré reste une femme modeste, qui se dit croyante :"Ceux qui me connaissent savent que je ne vais jamais tourner dans un film pornographique. J’ai foi en Dieu et seul le travail paie. Je ne pense pas que ce soit de cette façon qu’on va réussir à me détruire", a-t-elle conclu.

Jonas Appolinaire Kaboré
L’Observateur Paalga