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Groupe musical « Siraba » : « Notre force, c’est la diversité »

Publié le mercredi 26 septembre 2012 à 22h28min

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La calebasse, le "bara", le "djembé", la flûte, le balafon…sont entre autres des instruments dont se sert le groupe. Ce groupe ? C’est « Siraba » (littéralement, grande voie). Sur scène, les musiciens concilient l’humour aux thèmes abordés dans un accoutrement atypiquement hilarant : jupe noire, chaussettes et débardeurs blancs avec des chapeaux de cowboys. Lors d’une soirée à Bobo-Dioulasso, à l’initiative du ministre Soungalo Ouattara, ce groupe a émerveillé plus d’un de par son originalité.

Le Progrès (L.P) : Quels sont les instruments que vous utilisez ?

Olivier Somé (O.S) : La calebasse, la guitare sèche, la guitare électronique, deux barras, des djembés puis des clochettes, en plus du balafon.

L.P : Chacun de vous sait-il donc jouer à un instrument… ?

O.S : Oui, oui ! Disons que nous sommes d’abord des comédiens. Quand on s’est retrouvé, on s’est donc dit, pourquoi ne pas faire de la musique et élargir notre champ de compétence ? C’est ainsi que c’est parti. Nous avons créé notre propre genre, notre propre système.

L.P : La rencontre s’est faite en quelle année ?

O.S : C’est à partir de 2010. Au fait, nous venons tous d’un centre qui s’appelle le centre ‘’Siraba’’ qui comporte plusieurs arts : danse, théâtre, musique (traditionnelle comme moderne). Nous avons donc essayé de faire une fusion. C’est vraiment de façon naturelle parce que personne n’est allé apprendre quelque chose ailleurs.

L.P : Comment peut-on qualifier au juste votre style ?

O.S : C’est en réalité une fusion. Quand on parle de fusion, il ne faut pas comprendre le fait de jouer des instruments traditionnels et modernes à la fois mais plutôt l’harmonie, l’accord que laissent ces instruments. Les balafons (instruments traditionnels) qui font des accords occidentaux et la guitare (instrument moderne) qui fait des accords traditionnels. C’est sur cela, on a misé pour créer notre propre style.

L.P : Votre groupe se distingue par son style vestimentaire (jupe noire évasée qui dépasse un peu le genou et un débardeur blanc) atypique. L.P : D’où est venu ce goût… ?

O.S : Franchement dit, au départ, j’avais peur de faire de la musique. Pour me camoufler et supporter les regards des gens, on a décidé d’y aller en s’habillant comiquement comme des acteurs de théâtre. C’est comme cela qu’est né le style vestimentaire…

L.P : Avez-vous des contrats de prestation en dehors de la ville de Bobo-Dioulasso ?

O.S : Depuis que le groupe existe, on a participé à des festivals au Niger, à Ouagadougou. Personnellement, j’arrivais à sortir. Mais j’ai arrêté les sorties il y a deux ans maintenant, à cause du groupe. Je me suis dit que si tout le monde part, que deviendra l’art de Bobo. J’ai la chance de voyager seul en tant que comédien ou avec ma musique mais depuis deux ans j’ai arrêté carrément pour soutenir le groupe. Je suis le leader du groupe et je ne dois pas partir et laisser les autres.

L.P :…ainsi, au nom de la préservation de la culture ?

O.S : C’est mon combat.
Notre force, c’est la diversité. Parmi nous, vous avez par exemple David qui est administrateur culturel. Au départ, le groupe comportait d’autres personnes dont cinq actuellement à l’extérieur. Mais on maintient le cap. On peut passer deux mois, voire plus, sans spectacle, donc sans moyen mais, on maintient….

L.P : Quel est le message à ceux-là qui peuvent vous ouvrir les portes… ?

O.S : Pour ceux qui veulent que l’art burkinabè aille de l’avant, je les invite à venir vers nous également. Ce n’est pas pour faire des commentaires sur l’originalité de nos œuvres car je sais que vous avez été témoin tout à l’heure, je les invite à faire confiance à nos valeurs musicales.
Qu’ils nous aident à rester mobilisé autour de notre culture. Nous avons des œuvres prêtes à être finalisées…
Pour tout contact : (00226) 76 59 26 57

Propos recueillis par

Kader PALENFO (palenfokader@yahoo.fr)

Le Progrès

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