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Me Gilbert noël OUEDRAOGO, Ministre des Transports : « Trois dossiers de compagnies aériennes nationales sont en cours de certification »

Publié le mercredi 26 septembre 2012 à 00h05min

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Me Gilbert noël OUEDRAOGO, Ministre des Transports : « Trois dossiers de compagnies aériennes nationales sont en cours de certification »

« Tourisme et transport au Burkina Faso : quelle stratégie pour une meilleure desserte ? » ; c’est sous ce thème que se tient l’édition 2012 du Salon International du Tourisme de Ouagadougou (SITHO). Une occasion pour faire avec le ministre en charge des Transports, Me Gilbert Noël Ouédraogo, le point sur la desserte aérienne du Burkina.

Lefaso.net : Comment se porte aujourd’hui le trafic aérien au Burkina Faso ?

Le trafic aérien au Burkina Faso a connu plusieurs phases d’évolution.
De 1996 à nos jours, le trafic n’a cessé de croître malgré les difficultés qu’ont connues bon nombre de compagnies desservant ses plateformes aéroportuaires.

De 1996 à 2005, le taux de croissance annuel moyen du trafic passagers a été de 16%. De 252 000 passagers en 1996, le trafic passager est passé à 291 945 passagers en 2005. De 2006 à 2011, le taux de croissance annuel moyen du trafic passager est passé à 41% avec 312 475 passagers enregistrés en 2006 et 441 744 passagers en 2011.

Malgré les difficultés de développement du transport aérien en Afrique de manière générale, le Burkina Faso a réussi à maintenir à la hausse le niveau de son trafic aérien grâce aux efforts consentis.

Quelle est la politique des transports mise en place pour assurer une bonne desserte du pays ?

La politique du Ministère en charge des Transports est d’œuvrer à l’organisation d’un système de transport sûr et ordonné au Burkina Faso en veillant au respect des normes et standards internationaux de sûreté et de sécurité des plates-formes aéroportuaires du pays. Pour ce faire, l’accent est mis sur l’élaboration d’une règlementation aéronautique nationale adéquate, l’amélioration de la desserte aérienne et le développement des infrastructures aéroportuaires.

• Au titre de la règlementation aéronautique :

-  suite aux constatations des audits sur le niveau de mise en œuvre des Eléments Cruciaux(EC) du système de supervision de la sécurité au Burkina Faso, les actions suivantes ont été entreprises par l’ANAC ;

-  adoption le 06 avril 2010 de la nouvelle Loi N°013-2010/AN portant Code de l’Aviation Civile au Burkina Faso, en remplacement de celle de 1968 ;

-  adoption des Règlements d’application.

• Au titre de l’amélioration de la desserte aérienne :
-  Signature d’Accords aériens et de Mémorandum d’entente.

A ce jour, 26 Accords aériens ont été signés avec :

- 11 pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cap-Vert, Gambie, Ghana, Nigeria, Guinée) ;
- 04 pays de l’Afrique Centrale (Cameroun, Congo, Gabon, République Centrafricaine) ;
- 03 pays de l’Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie) ;
- 02 pays de l’Afrique de l’Est (Ethiopie, Soudan) ;
- 03 pays de l’Europe (Belgique, France, Russie) ;
- 01 pays de l’Asie (Chine) ;
- 01 pays de l’Amérique Latine (Cuba) ;
- 01 pays de l’Amérique du nord (Etats Unis).

-  Dix (10) Accords aériens ont été paraphés et cinq (05) projets d’accords sont en pourparlers.

-  Libéralisation de l’accès au marché du transport aérien intra africain, afin de permettre une meilleure connexion avec les capitales africaines.

-  Renforcement de la sûreté/sécurité et certification de nos aéroports aux normes OACI en vue d’attirer les compagnies aériennes de grande envergure dans les pays développés.

-  Démarchage des Etats et des compagnies aériennes pour les amener à desservir nos plate-formes aéroportuaires. Depuis 2010, la plate-forme aéroportuaire de Ouagadougou a accueilli six (06) nouvelles compagnies aériennes (Asky Airlines, Brussels Airlines, Sénégal Airlines, Kenya Airways, Arik Air, Aigle Azur).

-  Accompagnement des promoteurs privés pour la création de compagnies aériennes (03 dossiers de compagnies aériennes nationales sont en cours de certification).

• Au titre de l’amélioration des infrastructures aéroportuaires :

Le Gouvernement du Burkina Faso a bénéficié en 2006 de l’appui de la Banque Mondiale à travers le Projet de Sécurité et de Sûreté du Transport Aérien en Afrique de l’Ouest et du Centre (PSSTAAOC) afin de répondre par une approche globale et concertée aux principaux problèmes de sécurité et de sûreté.

Ce programme vise au renforcement des capacités de l’administration de l’aviation civile et le renforcement du niveau de conformité des aéroports internationaux vis-à-vis des normes OACI. Dans le registre de cette coopération multilatérale, l’ASECNA a accompagné notre pays dans le cadre des travaux ci- dessous :

-  Réaménagement et extension de l’aérogare passagers de Ouagadougou ;
-  aménagement de l’aérogare passagers de Bobo-Dioulasso ;
-  construction de la tour de contrôle de l’aéroport de Bobo-Dioulasso

De 2000 à nos jours, le Gouvernement a investi plus de 14 milliards avec l’appui des bailleurs de fonds pour l’amélioration des infrastructures aéroportuaires et pour la sécurité et la sûreté de nos aéroports. A cet effet, un accent particulier a été mis sur les mesures de sûreté. Ainsi, des formations ont été dispensées au profit des acteurs intervenant dans les aéroports et des équipements ont été acquis pour renforcer lesdites mesures.

Il s’agit entre autres de l’installation :

-  des machines à rayon X pour les bagages de cabine de soute et du fret ;
-  des détecteurs de traces d’explosifs, des miroirs télescopiques ;
-  des véhicules de patrouille ;
-  Un système de vidéo surveillance ;
-  des barrières automatiques, portails coulissants, des postes de garde et des guérites à tous les points de contrôle d’accès ;
-  21 000 m de couronnement en fils de fer barbelés sur le mur de clôture de l’aéroport de Ouagadougou ;
-  12 000 m de piste pour le chemin de ronde ;
-  un Centre Directeur des Opérations d’Urgence.

En outre, au niveau de nos régions, avec la dynamique de la célébration tournante de la fête nationale dans les provinces, des aérodromes secondaires sont construits. Ceci peut contribuer également à une bonne desserte par un désenclavement interne.

Combien de compagnies aériennes sont présentes au Burkina ou desservent le Burkina ?

Le Burkina Faso est actuellement desservi par treize (13) compagnies aériennes dont dix (10) compagnies de transport de passagers et trois (03) compagnies Cargo :

-  Compagnies de transport de passagers
1. Air Burkina S.A.
2. Air France
3. Air Algérie
4. Royal Air Maroc
5. Ethiopian Airlines
6. Asky Airlines
7. Sénégal Airlines
8. Brussels Airlines
9. Kenya Airways
10. Arik Air

-  Compagnies de transport Cargo
1. DHL cargo
2. Africa West Cargo
3. Transafricaine Air Cargo

• Perspectives d’évolution de la desserte

-  La compagnie turque, Turkish Airlines, doit commencer sa desserte sur le Burkina Faso à partir de la fin du mois d’octobre 2012.

-  Ethiopian Airlines, en plus des vols passagers, va opérer en vols cargo à partir de la fin du mois d’octobre 2012.

• Villes desservies à partir de Ouagadougou

Quinze (15) villes sont desservies en liaisons directes dont :

-  08 en Afrique de l’Ouest : (Niamey, Lomé, Bamako, Abidjan, Cotonou, Dakar, Accra, Ouagadougou) ;

-  02 en Afrique du Nord (Casablanca, Alger) ;

-  02 en Afrique de l’Est (Addis Abeba, Nairobi) ;

-  01 en Afrique centrale (Douala) ;

-  02 en Europe (Paris, Bruxelles).

L’Amérique et l’Asie sont également desservies par des liaisons indirectes.

L’une des difficultés qui décourageraient les touristes serait le
coût exorbitant du prix du visa. Que fait le gouvernement pour
trouver une solution à cela ?

Le Gouvernement a effectivement pris en compte cet aspect déterminant pour la promotion du tourisme national, en prenant des mesures idoines de réduction des coûts des tarifs du visa d’entrée et de séjour au Burkina Faso.

Le gouvernement du Burkina s’est engagé depuis un certain
temps dans la réfection de l’aéroport de Ouagadougou. Quel bilan
faites-vous des travaux aujourd’hui ?

S’il est vrai que les travaux de réfection de l’aéroport de Ouagadougou, entrepris depuis maintenant environ quatre ans ont accusé un retard en raison de la complexité du projet et des nouvelles orientations, il faut reconnaître qu’ils ont permis de redéfinir complètement cette plate forme, tant dans sa conception de base, que dans ses différentes fonctionnalités.

En effet, l’ancienne infrastructure qui datait des années 70 et 80, ne répondait plus aux exigences actuelles en matière de transport aérien. La mise en œuvre de ce projet a permis de remettre notre aéroport principal à jour dans trois domaines essentiels :

a. Amélioration de la sécurité et de la sûreté aéroportuaire

Ce domaine très sensible est la condition sine qua non du développement du transport aérien. Aucune plate forme réputée non sure ne peut se développer. C’est pourquoi ce domaine, qui constitue une des principales préoccupations de l’OACI, fait l’objet de constante réflexion et la règlementation et les usages en la matière ont considérablement évolué. L’aéroport de Ouagadougou a intégré, à la faveur des récents travaux, toutes les dernières normes et pratiques recommandées en la matière.

b. Amélioration de la capacité et du confort

L’augmentation des superficies opérationnelles qui passent de moins de 3000 m2 à environ 6500 m2, permet aujourd’hui d’accueillir les passagers, et tous les usagers de l’aéroport dans de bonnes conditions.

La capacité de la plate forme est passée à la suite des travaux, de 300 000 passagers à 650 000 passagers. Par ailleurs, le critère du confort a été l’un des aspects qui a fait l’objet de soins particuliers. On peut en effet noter un environnement totalement revu, avec des mobiliers aéroportuaires plus attrayants et une climatisation centrale adéquate.

c. Facilitation et modernisation des équipements aéroportuaires

A la faveur des travaux, l’ensemble des équipements aéroportuaires a été renouvelé, avec des modules modernes très performants. (Carrousel de livraison bagage, télé afficheurs, sonorisations différentielles, horlogerie centralisée etc.), sans oublier toutes les dispositions spécifiques pour faciliter la circulation des personnes à mobilité réduite (PMR) (escalator, rampes etc.).

Il faut noter que les travaux ne se sont pas limités seulement à l’aérogare passager. Il ya également la rénovation et l’automatisation du parking auto, l’extension et la réhabilitation du salon ministériel ainsi que l’assainissement total de la zone aéroportuaire. Actuellement, sur l’ensemble de ces travaux, seule la climatisation centrale est en cours de finalisation.

-  Réfection de l’aéroport de Bobo-Dioulasso

L’aéroport de Bobo-Dioulasso a également bénéficié d’importants travaux de modernisation, tant au niveau des infrastructures que des équipements. En effet, l’aérogare passager et le salon d’honneur ont été totalement rénovés, et équipés en 2010. De même, une nouvelle tour de contrôle, complètement équipée a été construite et mise en service en 2011. Il ya lieu à ce sujet, de préciser que cette plate-forme, qui constitue le second pôle d’accès par voie aérienne à notre pays, joue également un rôle d’appui (aéroport de dégagement) à l’aéroport principal. Il importe à ce titre, qu’il soit techniquement aussi bien équipé que l’aéroport de Ouagadougou.

C’est pourquoi l’aménagement et la réfection de cet aéroport ne sont pas contraires, mais plutôt complémentaires à la construction de celui de Donsin.

Les travaux entrepris à Ouagadougou surviennent dans une perspective d’horizon à court et moyen terme, tandis que le projet de Donsin concerne essentiellement le moyen et le long terme. Ces deux projets, loin d’être contradictoires, se complètent.

A quand l’aéroport de Donsin fin prêt pour le trafic aérien ?

L’échéance visée pour la mise en service de l’aéroport de Donsin est 2017. Actuellement, le projet conduit de nombreuses études et s’attarde à finaliser le bouclage des mécanismes de financement ainsi que la sécurisation de l’emprise du domaine foncier du nouvel aéroport.

On peut donc dire que la réalisation de l’aéroport de Donsin est en bonne voie. D’ores et déjà, toutes les études environnementales et techniques ont été réalisées. La stratégie de mise en concession a également été élaborée et approuvée par le Gouvernement.

Au plan social, le recensement des populations et des biens affectés est terminé, de même que la gestion des réclamations y relatives, et les populations ont été informées sur les barèmes d’indemnisation.
Au niveau des travailleurs de l’aéroport actuel, un plan social est en étude avec les différents syndicats.

Selon les prévisions, les travaux du futur aéroport devraient commencer en principe en 2013.

Que deviendra l’aéroport de Ouagadougou une fois que celui de
Donsin sera prêt ?

L’aéroport de Ouagadougou réaménagé fait partie intégrante de la stratégie de réalisation de celui de Donsin dont il est un élément du patrimoine et dont la destination, à terme, sera revue par la Société d’économie mixte, au regard des contraintes de sécurité et du Schéma Directeur d’aménagement urbain de Ouagadougou.

Dans un premier temps, cet aérogare servira d’appât pour faire venir un nombre important de compagnies en vue de faire du Burkina un hub dans la sous-région.
Dans un second temps, une fois l’aéroport de Donsin réalisé, les infrastructures de l’actuel aéroport pourront être intégrées dans l’aménagement urbain de la ville de Ouagadougou.

Le terrain est prévu pour être parcellisé afin de faire des investissements immobiliers. Le bâtiment principal de l’aéroport a quant à lui été pensé pour servir de supermarché, tandis que la piste d’atterrissage devra s’intégrer dans la vision « Burkina 2025 », qui prévoit son prolongement jusqu’au rond point de la Patte d’oie où sera construit un échangeur.

Jacques-Théodore Balima
Lefaso.net

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