A tous ceux qui ont eu le mérite d’avoir été retenus sur ces listes, et même à tous ceux qui ont forcé d’une manière ou d’une autre leur désignation ou figuration sur ces listes, il faut faire comprendre qu’ils ne le méritent pas mieux que ceux qui n’y sont pas, pour une raison ou une autre. Car ce qui est évident et que tout le monde doit savoir et se mettre dans la tête, est que dans un premier temps, tout le monde ne peut figurer sur ces listes.

C’est la raison pour laquelle, il y aura toujours peu d’élus alors qu’il y aura toujours de nombreux appelés. Dans un second temps, ils doivent avoir du respect et de la considération pour tous ceux qui ne sont pas retenus ou qui ne voulaient pas figurer sur ces listes. Car, tout compte fait, ils se retrouveront tous soit dans les mêmes formations politiques ou soit sur le même terrain politique pour mener le combat. C’est pourquoi, ce passage obligé en politique ne doit pas être comme une fin en soi. Comme certains ont voulu le faire croire à travers des comportements très peu recommandables.

Une fois la tension redescendue, les « heureux éligibles » doivent comprendre également, en attendant que le fait d’avoir été retenu sur une liste électorale, ne fait pas d’eux des supers hommes. L’une des raisons la plus simple est qu’ils auront besoin de voix pour être élus. Mais ils doivent également savoir que pour bénéficier de ces voix, il faut d’abord être humble et avoir la chance d’être dans une formation politique qui dispose d’au moins un petit programme politique de développement. Et nous y arrivons, car c’est ce qui manque le plus à nos partis politiques et aux hommes qui les animent.

On veut être conseiller municipal ou député. Sans même savoir avec un peu vaguement ce qu’est le rôle d’un conseiller municipal ou d’un député. Au finish, on retrouve des gens qui n’ont de rôle que de se pavaner dans les couloirs des conseils municipaux ou de l’Assemblée nationale et qui, au cours des sessions ne lèvent le doigt que lorsque le voisin d’à-côté l’a levé. Ils sont les premiers à se présenter devant les questeurs pour réclamer leurs indemnités ou prises en charge ; ils sont également les premiers à réclamer plus de parcelles pour eux-mêmes lorsque dans leur arrondissement ou commune, il y a un lotissement.

Oubliant ainsi les populations qui les ont portés là où ils sont. Un conseiller municipal ou un député, c’est bien celui qui connaît les préoccupations de ses concitoyens même s’il n’a pas les moyens nécessaires pour les satisfaire ; un conseiller municipal ou un député, c’est bien celui qui est proche de ses concitoyens dans les moments de joie et de peine. En clair, c’est celui qui défend les intérêts de sa communauté d’abord et les siens après. Un conseiller municipal, c’est celui qui conseille sans avoir besoin d’être conseillé. Autrement dit, ce n’est pas n’importe qui.

C’est pourquoi, n’importe qui ne peut et ne doit être député ou conseiller municipal. Si les circonstances actuelles ont voulu que ce soient ceux qui sont en ce moment sur les listes, ils doivent se rendre à l’évidence qu’ils ne valent pas mieux que ceux qui n’y sont pas. A ceux qui n’y sont, on peut dire qu’il n’y a pas que le mandat de député ou de conseiller municipal pour servir sa communauté.

Daboué Audrianne KANI

L’Express du Faso