Elle vient également conforter et reconnaître le travail que font ces « revenants » sur le terrain politique au sein de leur parti le CDP et pour le développement de Bobo tout court. En même temps, elle constitue un message fort et une sanction pour dire que les méthodes utilisées ne sont pas dignes de leurs auteurs. Ce, d’autant plus qu’elles sont loin de la morale politique et aux antipodes des valeurs que prône chaque jour les plus hautes autorités. A bon entendeur, salut !

Avec ces trois-là, le Mali ne s’en sortira pas

Il est de plus en plus avéré qu’avec Dioncounda Traoré, Modibo Diarra et Haya Sanogo, le Mali ne sortira jamais de la crise dans laquelle il se trouve depuis mars 2012. Dioncounda Traoré, que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a contribuer à installer à la présidence intérimaire du pays conformément à la Constitution malienne, déçoit de plus en plus avec son manque de charisme et de fermeté. Balloté visiblement entre la junte militaire et la classe politique, il ne sait véritablement pas quoi faire. Si bien que sa parole du matin n’est pas la même que celle du soir. Comment la CEDEAO, l’Union africaine et la communauté internationale peuvent-elles s’appuyer sur un homme de ce genre pour engager un combat dont l’issue est incertaine ? Modibo Diarra qui s’est battu comme il le pouvait pour rester à son poste de Premier ministre, ne fait pas mieux.

D’une capitale à une autre, il se balade sans véritablement prendre conscience des propositions qu’on lui fait. Quant à Haya Sanogo, il est préoccupé par son avenir politique. Après qu’on lui ait refusé la présidence de la République pour fait de coup d’Etat, il ne s’avoue pas du tout vaincu et use de tous les artifices pour être « en phase avec les deux sus-cités ». Rendant ainsi le Mali ingouvernable et la porte de sortie de crise introuvable. Blaise Compaoré a bien raison quand, au cours de son séjour français il a dit que le problème du Mali se trouve beaucoup plus au Sud qu’au Nord. Il n’y a pas d’interlocuteur…crédible à Bamako. Franchement, il faut le dire.

Le trio actuel a la tête de l’Etat sait bien que la Mali, à lui seul, ne peut faire face au péril islamiste. Il sait bien que même si la CEDEAO lui remet les armes dont il a besoin, ses soldats à eux seuls ne pourront pas libérer le Nord du pays. Alors pourquoi remettre à chaque fois à demain ce qui doit être fait aujourd’hui ? Alors que pendant ce temps, les islamistes et autres salafistes gagnent de plus en plus du terrain ?
En effet, la situation au Sud du Mali, qui apparait de plus en plus préoccupante que celle du Nord, ressemble malheureusement à celle que la Guinée a connue, il y a quelques deux ans avec un certain Dadis Camara, lui aussi capitaine. Camara qui, après avoir pris le pouvoir à la suite du décès de Lansana Conté, a voulu par tous les moyens s’y maintenir.

Il a fallu un « fou » comme lui, pour débarrasser le pays de son emprise et permettre ainsi de sortir de la crise et organiser des élections. Le trio Dioncounda-Diarra-Sanogo constitue véritablement un handicap assez sérieux pour un retour de la paix au Mali et pour l’unification du pays. La communauté internationale a deux choix : ou elle laisse les Maliens résoudre leur problème selon leur plan de sortie de crise avec tout le temps que cela prendra, ou elle intervient mais après s’être donnée les moyens de son intervention. Après tout, le Mali donne des signes d’une refondation de sa classe politique, de son armée et même des esprits.

L’Express du Faso