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Rassemblement patriotique burkinabè : Mise en garde aux apatrides

Publié le jeudi 11 novembre 2004 à 09h15min

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« Un groupe d’intellectuels burkinabé », aux rangs desquels Etienne Traoré, Pierre Bidima, Norbert Tiendrebéogo, Marlène Zébango (excusez du peu et suivez surtout très bien notre regard...) a cru, in L’Observateur Paalga n°6265 du 09 novembre 2004, devoir se fendre d’une lettre ouverte à Monsieur le Secrétaire Général de l’ONU (rien de moins).

Pour exprimer leur solennelle indignation face aux derniers développements de la crise en Côte-d’Ivoire et principalement à l’attitude de la France qui, en réaction à la mort de soldats français lors des récents bombardements sauvages et aveugles des forces loyalistes sur Bouaké, a démoli en moins de temps qu’il ne faut pour le dire tous les avions de guerre dont disposait « le pauvre » Koudou et avec lesquels il avait, comme-promis, commencé à faire pleuvoir le feu sur la tête de ses ennemis (entendez les Forces Nouvelles et sans doute ensuite le Burkina Faso).

Ce fameux « groupe d’intellectuels », emmené par un truculent enseignant d’université, un inénarrable médecin, une élue d’un parti dont le président est sous la menace d’une levée d’immunité parlementaire pour trahison et intelligence avec l’ennemi et comptant entre autres (ce n’est point péjoratif) un transitaire et un agent de montage, épilogue et se perd en élucubrations propres à couper le souffle de tout burkinabè inquiet du sort de nos ressortissants en Côte-d’Ivoire et soucieux de voir les dirigeants politiques de ce pays, Laurent Gbagbo en tête, retrouver leurs esprits pour, enfin, se résoudre à s’engager pour de vrai sur le chemin du compromis politique, unique voie de sortie d’une crise qui menace véritablement chaque jour de faire voler en éclats la paix et l’équilibre de la sous-région et pour la résolution de laquelle l’ensemble de la communauté internationale s’est investie sans compter en efforts de médiation depuis plus de deux ans.

Marchant sur les nombreuses victimes innocentes ivoiriennes, africaines, burkinabé et maintenant françaises de cette guerre absurde, l’éminent philosophe Etienne Traoré et ses compères tancent vertement la France et le président Jacques Chirac, coupables, aux yeux de ces chantres du rigorisme intellectuel, d’avoir posé un acte aux relents colonialistes : la destruction par l’armée française, sur ordre direct de l’Elysée, de l’ensemble des aéronefs militaires ivoiriens, en représailles au bombardement d’un cantonnement de la force Licorne à Bouaké ayant entraîné la mort de 09 soldats français. Etienne Traoré et ses « intellectuels » sont furieux. Ils ne décolèrent pas contre le président français car disent-ils, amers, en privant leur « ami » Gbagbo de ses « joujoux », la France et son président, c’est le lieu de le dire, ont coupé les ailes à l’armée loyaliste et comme volé une victoire militaire promise qui eut assuré « .. .la reconstitution de l’entité territoriale du pays » et le maintien au pouvoir (pour combien de temps encore messieurs les « intellectuels » ?) du « boulanger de Mama », dont tous, exceptés apparemment Etienne Traoré et ses « intellectuels », s’accorde à reconnaître que le bilan à la tête de la Côte-d’Ivoire, à un an du terme du mandat, est aussi calamiteux que la façon dont il y a accédé. Pour emprunter aux signataires de cette lettre ouverte un slogan que certains parmi eux hurlèrent jadis, avant semble-t-il de se tourner aujourd’hui vers des causes plus payantes, le RPB dit que trop c’est trop. Assez de trahisons et de dénis honteux de patriotisme ! Nos compatriotes souffrent chaque jour les affres de la crise en Côte-d’Ivoire, victimes expiatoires des problèmes de ce pays qu’ils ont bâti, pierre par pierre, aux côtés des « vrais » Ivoiriens (car, heureusement, il y en a et plus nombreux que les écervelés et autres gros bras du « général » Blé Goudé !).

Une question au professeur Etienne Traoré : vous venez de porter sur les fonts baptismaux une organisation que vous avez baptisée « Forum Civique National » ; de quel civisme et de quelle nation parlez-vous, lorsque dans le même temps vous affichez un si grand mépris pour le sort de burkinabè, fussent-ils installés en Côte d’Ivoire ? Dans le cadre du même forum, vous déclariez sans rire il n’y a pas longtemps dans les colonnes de Sidwaya, je cite : « Aujourd’hui, ce qu’il nous faut, ce sont des patriotes ». Cher professeur, quel genre de patriote êtes-vous ? Vos prises de position dans cette lettre ouverte au Secrétaire Général de l’ONU, dans laquelle vous livrez, en termes clairs et expressifs, le Burkina Faso à des sanctions internationales en le taxant avec le Liberia « d’Etats comparses » qui, « soutenus par la France, ont aidé les rebelles à envahir la Côte-d’Ivoire » vous discréditent de toute prétention patriotique vis-à-vis de notre pays, pour autant que le patriotisme s’entend comme attachement sentimental et dévouement au pays dont on est citoyen. Certes vous et quelques uns de vos cosignataires avez (et sans doute continuez-vous de le faire) nourri l’ambition d’être des acteurs publics de premier plan sur la scène nationale de notre pays. Mais à la lumière de ce que vous avez écrit, vos masques sont tombés et le peuple burkinabé découvre en vous ni plus ni moins que des traîtres, prêts à vendre au moindre sou vaillant la sécurité intérieure de notre pays et la quiétude de ses ressortissants à l’étranger et plus particulièrement en Côte d’Ivoire.

Le vase du patriotisme de la grande majorité de Burkinabé, foulé aux pieds depuis un certain temps par des propos et des agissements de « politiciens », de prétendus « défenseurs des droits de l’homme » et, derniers en date, vous et vos « intellectuels » félons, est désormais plein et prêt à déborder. Souvenez-vous des marrées humaines qui ont, n’en plaise à tous ceux qui mettent leurs propres visions et illusions au-dessus de la volonté réelle des masses, exprimé aux plus hautes autorités légales de notre pays un soutien populaire jamais égalé justement à leur position dans cette même crise, (faut-il vous le rappeler ?) lourde de toutes les menaces pour des millions de nos compatriotes installés en Côte-d’Ivoire. En dehors de tout débat intellectualiste (ce n’est pas le fort de notre mouvement), le Rassemblement Patriotique Burkinabé saisit l’occasion de la présente réaction pour mettre solennellement et fermement en garde l’ensemble de ceux qui prêtent, de l’intérieur, main forte aux tentatives actuelles de déstabilisation de la paix sociale dans notre pays par des puissances extérieures coalisées. A la lumière des récentes tournées d’apatride d’un certain Herman Yameogo, qui pense être né pour diriger ce pays pour lequel il n’a jamais rien fait (même plaider un seul dossier de sa vie d’avocat) et des propos apatrides de vos « intellectuels », parmi lesquels le Docteur Pierre Bidima qui, naguère et à notre plus grande indignation, tenta de monnayer son témoignage dans un film de sensibilisation de notre peuple à la pandémie du Sida, le temps est venu pour le peuple burkinabé, comme le dit si bien la devise du RPB, de séparer le bon grain de l’ivraie afin de reconnaître vraiment les siens. Fut-il né sur la terre commune de nos ancêtres, nul n’est obligé d’être Burkinabé. Que ceux qui se sentent à l’étroit dans notre nationalité y renoncent publiquement et aillent exercer leurs talents de « politiciens », « défenseurs des droits de l’homme » et autres « intellectuels » dans les pays pour lesquels battent leurs cœurs d’apatrides>>

Lisez en quatrième de couverture du numéro de l’Observateur Paalga qui a publié votre écrit, l’analyse que fait le journaliste Ousséni Ilboudo des mêmes événements. Vous serez édifiés sur l’hérésie de la lecture à partir de laquelle vous et vos prétendus intellectuels vous êtes érigés en d’aussi piètres mercenaires de la plume, presque aussi maladroits (Gbagbo n’est décidément pas aidé...) que les barbouzes ukrainiens qui pilotaient les fameux Sukhoï et dont « l’erreur » de tir a valu à Gbagbo les misères dans lesquelles il se démène aujourd’hui. Le « ... conflit qui était en passe d’être réglé par la reconstitution de l’entité territoriale du pays », comme vous dites, semble aujourd’hui perdu pour celui que vous défendez urbi et orbi. Le RPB dit haut et fort :

- Bien fait pour la gueule de Gbagbo !

- Tant mieux pour la paix en Côte-d’Ivoire et dans la sous-région !

- Tant pis pour les supporters de la politique xéno-burkinaphobe de Koudou !

Pour finir, cher professeur, notez que le Rassemblement Patriotique Burkinabé prend votre écrit, si injurieux pour l’intelligence du peuple burkinabé, comme une déclaration de guerre aux patriotes de notre pays. Il en appelle par conséquent les autorités publiques, garantes de notre honneur et de notre dignité, à engager toute action ou mesure urgente visant à vous déposséder de la nationalité de notre chère patrie, dont vous, vos cosignataires et tous les autres traîtres à la cause de notre peuple, en Côte-d’Ivoire et ailleurs, êtes à jamais indignes. En tout état de cause, le cas échéant, nous, patriotes burkinabé, fiers de notre nationalité, prêts à défendre tout compatriote digne de ce nom où qu’il se trouve en danger et à verser notre sang pour ce pays, saurons prendre les responsabilités qui sont les nôtres pour épurer notre peuple des partisans d’un intellectualisme aventuriste et suicidaire qui consiste, sous couvert de la libre expression politique et sur fond d’apatridie avérée, à sacrifier l’unité nationale sur l’autel d’inavouables ambitions personnelles. A bons « intellectuels », « défenseurs des droits de l’homme » et « politiciens », salut !

P.S : Au fait, et si vous rejoigniez la terre d’Eburnie ? Sans doute pourriez vous y prêter main Forte à Gbagbo pour mettre en « déroute » les « forces rebelles » comme vous le souhaitiez non ?

Le peuple burkinabé saura reconnaître les siens.

Pour le Bureau exécutif National/Po
Le Secrétaire Général et Porte-Parole
KAM Saïd Fatogoma

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