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Chronique : La femme, cette battante !

Publié le jeudi 13 septembre 2012 à 23h07min

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Le ministère de la Promotion de la femme organise cette année le Forum national des femmes sous le thème : « Prise en compte des femmes dans la mise en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement (SCADD) ». Ce forum, prévu du 13 au 15 septembre 2012, se tient au moment où le Burkina Faso met en œuvre un ambitieux plan de développement, chiffré à plus de 7 000 milliards de F CFA. L’état de mise en œuvre des mesures et indicateurs de performances de la SCADD fait ressortir un taux global de réalisation des mesures de 70 % (21 mesures sur 30) et de 29,43 % pour les indicateurs (10 cibles atteintes sur 34).

En effet, la stratégie prend déjà en compte, de manière classique, la femme, notamment en son axe 4. Au plan sociosanitaire, des mesures visant à réduire les frais d’accès aux soins ou même la scolarisation des filles sont mises en œuvre. La question féminine va au-delà de ces aspects.

Le principal défi reste le changement des mentalités et de l’environnement social en faveur des femmes. Il faudrait des mesures d’éclat comme la nomination/élection d’une femme à la tête du gouvernement, à la présidence de l’Assemblée nationale ou la parité au sein du gouvernement pour faire bouger les stéréotypes. N’est-ce pas parce que Margaret Thatcher a convaincu en Grande Bretagne en réussissant là où l’on ne l’attendait pas que les Britanniques et le monde entier ont compris que les femmes sont aussi compétentes et bonnes gestionnaires ? Il faut ce déclic ici en faveur de la femme.

Cela aurait le mérite de fabriquer une tête d’affiche pouvant servir de porte-étendard. Eternelle combattante du développement, la femme burkinabè a toujours été un agent économique de premier plan : mère, éducatrice, commerçante, employée, etc. A travers les activités génératrices de revenus, elle est sur tous les fronts. Il faut dire que la mise en place effective des cellules-genres dans tous les départements ministériels, l’installation et la formation des conseils communaux et régionaux pour la promotion du genre constituent des acquis.

Comment faire pour que la femme ne soit plus à la périphérie du développement ? Que faut-il envisager pour offrir aux femmes des emplois décents ou encore pour les placer aux centres des décisions ?
C’est tout l’enjeu des présentes assises. C’est donc dire que les débats vont s’orienter sur la manière d’optimiser la participation effective et surtout la prise en compte des femmes à l’atteinte des objectifs de la SCADD. Cela est d’autant vrai que les femmes représentent plus de 52 % de la population.

Mais, cette supériorité numérique ne doit pas être considérée comme une panacée, un droit. Elle doit être plutôt un stimilant et un atout. C’est pourquoi les femmes doivent être plus entreprenantes, tournées vers l’excellence.

En effet, la femme burkinabè a été de tout temps, une battante. Des exemples dans l’histoire du Burkina Faso et de l’Afrique sont légion. Combattante, déterminée, elle a de réelles qualités en dépit des pesanteurs socioculturelles qui plombent souvent son plein épanouissement et surtout son autonomie. Mais, le véritable ennemi de la femme aujourd’hui, c’est sans doute elle-même. Elle préfère parfois être sous l’autorité d’un homme que de ses propres consœurs. C’est dommage ! Le cadre institutionnel existe pour son expression, malheureusement, les femmes hésitent encore. L’exemple- type est le désintérêt qu’elles ont manifesté lors de l’opération pour l’enrôlement biométrique.

Il y a trop de réticences dès que l’on parle de genre chez les hommes. Nombre de femmes peinent à émerger parce que leur conjoint s’y oppose. « Pour garder leur foyer, beaucoup de femmes préfèrent rester dans l’ombre », analyse à ce propos Mme Joséphine Ouédraogo née Tiendrébéogo, chargée de programmes Démocratie, droits humains et genre à l’ONG Diakonia.

Or, il est admis que quand la femme s’épanouit, c’est la famille qui l’est. Il est important de ce fait que l’homme s’associe au combat pour l’émancipation de la femme. Un autre frein à l’épanouissement de la femme porte justement sur le fait que la majorité des femmes rurales n’ont pas d’acte de naissance, encore moins de pièce d’identité. Ainsi, l’accès à la terre, à la propriété et surtout à l’éducation lui sera difficile. C’est là que le combat pour la femme vaut la peine d’être mené.

Saturnin N Coulibaly

Sidwaya

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