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Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

Publié le mardi 11 septembre 2012 à 23h15min

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Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

Ce qui se passe en ce moment à la pédiatrie du Centre universitaire hospitalier Souro Sanou de Bobo est bien grave. Période de paludisme oblige, les enfants malades qui y arrivent sont tellement nombreux que les agents de santé sont bien débordés. En plus, il leur manque ce qu’il faut pour sauver ces enfants. Si bien que des parents n’hésitent pas à comparer la salle d’urgence, ou du moins toute l’unité de pédiatrie à un mouroir. Il faut s’y rendre pour y croire.
Dès la porte d’entrée, les malades et les accompagnants dont certains sont couchés à même sur des nattes vous accueillent les yeux hagards. Dans la salle d’urgence, le spectacle est encore plus désolant. Les enfants, dont certains sont pratiquement agonissant sont couchés de travers et à plusieurs sur de petits lits d’une place dans les matelas en sky ne sont pas toujours recouverts de draps.

Au plafond, ce sont de vieux ventilateurs qui se débrouillent pour apporter un peu d’air frais à tout ce monde qui grouille pour la survie. A vrai dire, les urgences de la pédiatrie du CHUSS de Bobo donnent l’image d’un marché du soir où tout le monde se débrouille pour arracher quelque chose avant le coucher du soleil. Malheureusement ici, c’est contre la mort qu’on se bat. C’est le mot qui manquait. Puisque visiblement, le personnel soignant manque de l’essentiel pour sauver ces vies. Dans la journée de lundi 10 septembre, la quasi-totalité des enfants qui étaient admis dans ce service étaient anémiés. Il fallait donc leur trouver des poches de sang pour des transfusions sanguines. L’hôpital n’en disposait pas.

Le malade, pour lequel nous nous y sommes rendus est décédé par anémie. Entré tôt le matin aux environs de 5 heures, il est décédé peu avant 15 heures. C’est en ce moment qu’une poche de sang a été trouvée pour sauver l’un des malades qui y sont admis depuis la veille. Mais au juste que se passe-t-il ?

Si l’on en croit les échanges que nous avons eus avec des agents de santé, non seulement les donneurs de sang sont rares, mais quand il y en a, il manque par moments les réactifs pour purifier les quelques poches de sang récoltées. C’est dommage que dans le seul centre hospitalier universitaire dont dispose la région, on assiste de la sorte à des décès, surtout d’enfants qu’on n’arrive pas à sauver faute de soins. Il va falloir que le Centre national de transfusion sanguine redouble d’efforts afin de mettre à la disposition des centres de santé du sang pour sauver des vies. Par ailleurs, ces centres doivent faire le minimum pour que ce précieux liquide qui coule dans les veines de chacun de nous soit disponible à tout moment et en tout lieu où il est nécessaire.

Par ailleurs, la devanture du CHUSS manque d’hygiène. Notamment sur la route pavée par la mairie de la commune à plusieurs millions de F CFA. En effet, cette rue qui devait faire la fierté du CHUSS parce qu’elle accueille les visiteurs est encore redevenue un marché. Où on y vend du tout. Où on y jette du tout. Jusque devant la porte d’entrée de l’hôpital. Au nez et à la barde des premiers responsables de ce CHUSS qui, vraisemblablement n’y accordent pas d’importance. Voilà que ce spectacle annonce malheureusement ce qui se passe à l’intérieur.

Actuellement, véritablement le CHUSS de Bobo ne répond à son statut que par son appellation. Le personnel soignant se bat comme il peut. Les responsables font ce qu’ils peuvent. Mais, il manque l’essentiel : les moyens matériel et financiers. A qui la faute ? Chacun se reconnaîtra.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 12 septembre 2012 à 02:21, par Maxx En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    A qui la faute ? Chacun se reconnaîtra. C’est quoi cette conclusion là ? Quand il s’agit de defendre le CDP et son pouvoir vous êtes forts, mais là vous ne savez pas à qui la faute ?

  • Le 12 septembre 2012 à 05:33, par Un agent offusqué En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Merci pour ce reportage sur cette situation déplorable qui semble subitement vous étonner. Nous en portons tous la responsabilité par manque de culture de solidarité et de citoyenneté. Il suffit que chacun veuille donner un peu de sang et de milliers d’enfants seront sauvés.

    • Le 12 septembre 2012 à 15:53, par le catholique En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

      Les gens comprennent de nos jours comment marchent les choses. Au centre de transfusion sanguine on acceuil très mal les donneurs, Lorsqu’une collecte est organisée par une association ou une structure, on sait aussi comment les organisateurs sont remerciers si à la fin la mobilisation des donneurs est en deçà des attentes. On est aussi au courant des disfonctionnements du centre (rupture ou détournement des poches de prélèvement, rupture fréquente des réactifs, insuffisance de motivation des acteurs..).

  • Le 12 septembre 2012 à 07:26 En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Ce qu’il faut savoir c’est que l’hopital burkinabè a été "privatisé". Pas mauvais en soi, mais il faut accompagner cette demarche d’un changement radical de mode de gestion.
    Après avoir lu l’article, on voit qu’il s’agit d’un problème de commande :

    soit le service administratif et financier fait de mauvaises planifications, soit le circuit de la dépense est grippé quelque part

  • Le 12 septembre 2012 à 07:39, par Hamane En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Dabaoué, le pire est que certains agents de cette pédiatrie ont du plaisir à racketer les parents des enfants malades. ils prennent un produit X avec des parents et le vendent aux parents d’un enfants double du prix de la pharmacie du CHUSS. Par aileurs les latrines de cetet pédiatrie sont trop sales or chaque usagers paie 50f cfa pour y acceder. le service de gestion de ces latrines ne les nettoient que tôt le malade et passe le reste de la journée à encaisser les 50f cfa sans se soucier de la proprété de façon permanente. Aucun responsable de l’hôpital ne les contrôle ou les rappelel à l’ordre. Jamais l’actuel Dg du CHUSS ne fait el tour des service pour observer l’état d’hospitalisation des malades et comprendre leur préoccupations. il est le DG du personnel et des batiments mais à peu de soucis du bien être des malades. on peut en dire beaucoup. une bonne partie des problèmes du CHUSS n’est pas due aux manques de ressources financières, humaines ou matérielles mais à une absence de volonté des autorités de l’hopital, du personnel, des malades et leurs accompagnants. les usagers du CHUSS ont besoin de consignes clairs et d’exemples de bons comportement venant du personnel. vivement que la RTB2 ou une chaine de TV aillent filmer les conditions d’hospitalisations des malades et lh’ygiène des locaux et des latrines pour nous mettre sur youtube. Féléiciations à toi Dabaoué

  • Le 12 septembre 2012 à 08:02, par Wendkouni En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Il est temps que l’état se penche sérieusement sur les centres de santé dans nos différentes villes. Il faut rénover le CHUSS de bobo mais également créer d’autres centres de santé pour désengorger le principal centre de santé qu’est Souro Sanou.

    Cet état lamentable et ce silence des autorités est insupportable et ne peut durer.

    Attention ! Il faut agir avant que la population ne vous impose d’agir au travers d’une agitation déplorable. Souvenez-vous des manifestations contre la maternité.

    Gouvernement de sourds, dirigeants aveugles et responsables muets : vous retrouverez vos sens par la force du peuple.

  • Le 12 septembre 2012 à 09:25 En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    "Il va falloir que le Centre national de transfusion sanguine redouble d’efforts afin de mettre à la disposition des centres de santé du sang pour sauver des vies. Par ailleurs, ces centres doivent faire le minimum pour que ce précieux liquide qui coule dans les veines de chacun de nous soit disponible à tout moment et en tout lieu où il est nécessaire."

    Je me demande si vous ne vous trompez pas d’interlocuteur, cher journaliste. Le liquide précieux en question se trouve dans mes veines, ....dans tes veines,........dans les veines de tout le monde. Mais tant que toi, moi, tout le monde, ne se déplacent pour aller donner à l’hôpital un peu de notre sang, les centres de transfusion n’y pourront rien. C’est vrai qu’il faut des réactifs pour vérifier le sang, mais c’est d’autant plus vrai qu’il faut qu’il ait beaucoup beaucoup de donneurs de sang volontaires.

  • Le 12 septembre 2012 à 09:30 En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Je vous présente mes sincères condoléances pour la perte de cet enfant d’un de vos proches le 10 septembre et aussi mes condoléances à toutes ces vaillantes femmes,familles qui ont dû perdre leurs bébés dans les mêmes conditions dans ces centres mouroirs.C’est tout simplement écoeurant,indigne d’un pays qui se dit émergent ou proche de l’être dans 3 ans.2015 c’est demain et quand celui qui connait l’état réel de ce pays,on se dit que nos gouvernants sont en décalage total comme s’ils vivaient sur une autre planète mais je comprends leur situation confortable puisqu’ils sont encensés tous les jours par leurs courtisans,par les journalistes etc....Et c’est là que je ferai une petite pique à l’adresse de nos journalistes en général et à vous en particulier Mme Kani Dabaoué Audrianne car il était presque acquis que si vous n’étiez pas allée dans ce mouroir pour rendre visite à vos proches qui ont malheureusement perdu leur enfant,nous n’aurions pas eu droit à votre coup de gueule puisque vous seriez restée devant votre ordinateur dans votre bureau à faire du copier-coller pour nous présenter des blagues.C’est pas ça faire du journalisme et c’est ce que font la plupart de vos collègues aussi.Vous préférez accompagner ce gouvernement médiocre dans ses dérives au lieu de l’alerter,de sensibiliser l’opinion puisque vous venez de narrer,des internautes l’ont déjà écrit sur les forums mais est ce qu’ils sont lus par nos décideurs ?NON et il y a meme des esprits malins,les memes griots qui traitent les forumistes d’aigris et quand l’irréparable arrive et qu’il y a des manif et des saccages,les memes griots sortent pour parler de cohésion,de paix.Il faut que nos autorités arrêtent de se foutre de nous

  • Le 12 septembre 2012 à 10:09, par AD En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Loin d’avoir des idées divisionistes je pense que l’etat après avoir depuoiller Bobo Dioulasso de ses usines doit quand meme un peu d’egard aus tructures de santé de cette ville que nous tous appelons maladroitement capitale ecoinomique. Je dirai que le journaliste a pesé ses mots ;c’est tout simplement inhumain de violer les droits elementaires de ces pauvres enfants inocents de la sorte. Allez faite un tour pour voir. Ce hopital a tout simplement besoin d’etre desangorger. En clair ,la region a besoin d’un CHU disgne de son nom. Autant le dire s’il vous Monsieur le Ministre SVP¨permettez nous de mourir au moins dans la dignité !

  • Le 12 septembre 2012 à 11:23 En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Monsieur KANI, je suppose qu’après le CHU vous êtes allé faire un don de sang (ou l’avoir déjà fait récemment)...

  • Le 12 septembre 2012 à 11:53, par SIDNOOMA En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Merci pour ce reportage . je ne connais pas la ville de BOBO mais ce qui est décrit dans cet article est comparable à ce qui se passe à OUAGA au CHNYO . Faites y un tour également en ces temps de palu en pédiatrie et vous m’en direz des nouvelles. Je comprend difficilement ce manque de clairvoyance de la part de nos premiers responsables ; sinon comment expliquer que l’on contracte des prêts de plusieurs milliards de nos francs pour construire un nouvel hôpital (BC) et où personne n’y va alors que les centres hopitaux du pays sont laissés aux oubliettes.

  • Le 12 septembre 2012 à 12:24, par un médecin en privé En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Dabaoué Audriane Kani, ne sont-ils pas ceux dont tu vantes les mérites tous les jours qui sont les responsables de cette situation ? ne sont-ils pas tes mentors, que, chaque jour, tambour battant, tu prones la rélection, qui sont en faute, eux ki prefèrent depenser tout ce ki est necessaire à nos services de santé dans des luxes privés insultants pour aller soigner leur rhume en occident ? Que ça fait mal, KANI, kan la victime dont je salue la mémoire est un proche ! KANI, complète ton article en disant à ceux ke tu sais, kils sont les seuls responsables de la misère a la pédiatrie du CHUSS et partout ailleurs dans nos centres de santé ; si tu le fais pas, épargne nous des larmes de crocodile !

  • Le 12 septembre 2012 à 12:25, par Atrap Le Moize En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Maxx, faut arreter de tacler cette dame sur chacun de ses articles. Qui t’a dit de la ramener avec le CDP ? Aide nous plutot a savoir comment faire pour sauver ces enfants qui meurent ou encore ramener les gens a faire des dons de sang. Ca c’est utile.
    Moi je suis convaincu qu’on peut faire mieux dans ces etablissements hospitaliers. Les articles de presse ont la particularite d’interpeller les gens qui dorment sur leurs responsabilites. Chacun commence a courir partout pour eviter d’etre a nouveau epingle par la presse quand il est egratigne par un article de presse. Les faits etaient pourtant evidents et explicites. Vivement comme le conseille quelqu’un que la presse audio visuelle s’y mele ; les images sont encore plus parlantes.

  • Le 12 septembre 2012 à 15:35, par le catholique En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Vraiment triste les réalités de nos services de santé. rappelons nous des écrits des agents du CMA de Houndé, des chirurgiens à Léo, des animaux à Yako, du DG Dori,... C’est l’irresponsabilité de l’Etat. Il faut négliger les centres de santé publique et les rendre inaccessible pour obliger la population à consommer les médicaments de la rue ce qui n’est rien d’autre que le Bisness des gourou de ce pays. Les riches vont se soigner en clinique ou à l’extérieur, ça aussi c’est leur deal. les pauvres vont continuer de nourrir, ce n’est pas leur problème.

  • Le 12 septembre 2012 à 18:51, par Massa En réponse à : Autant le dire… : Pédiatrie du CHUSS de Bobo, âmes sensibles s’abstenir

    Cette situation perdure depuis 3-4ans. Les trois ministres de la santé qui se sont succedés y compris l’actuel sont passés visiter cette pédiatrie du CHUSS de Bobo dans leur tournée nationale. Il ne peut y avoir de solution si la visite se fait à pas de course, une course contre la montre avec le DG comme guide et mettant de coté les acteurs de la santé.
    A l’heure que je vous écrit, des corps d’enfants sont transportés de cette urgence pour le meme problème de sang. Ajouté au manque de sang, le manque de tubes de prélèvement et de transfuseurs et pour ça des enfants ont perdus leur vie.
    Quant au programme Palu, c’est paradoxale que des kits Palu soient donnés en Janvier Février et Mars et au moment où les enfants ont plus besoins de ces kits pour leurs soins il n’ya plus rien.
    Il est temps de s’engorger le service de Pédiatrie de Bobo qui est la seule de toute la localité sud-ouest du pays.
    Les deux CMA de Bobo doivent etre érigés en CHR comme le CMA30 de Ouaga
    Nous nous disons que ce sont des pauvres paysans. Nous croyons tous mais chacun payera d’une manière ou d’une autre.

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