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Requête de Dioncounda à la CEDEAO : Les présidents Compaoré et Mahama attendent d’abord de faire l’évaluation

Publié le mercredi 5 septembre 2012 à 23h22min

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Requête de Dioncounda à la CEDEAO : Les présidents Compaoré et Mahama attendent d’abord de faire l’évaluation

En provenance de la Côte d’Ivoire, le nouveau président ghanéen, John Dramani Mahama a été d’abord accueilli, ce 5 septembre 2012, à l’aéroport international de Ouagadougou, par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. Le successeur de feu John Atta Mills a ensuite été conduit en fin d’après midi à Kossyam où le président Blaise Compaoré l’a reçu à bras ouverts à sa résidence. Après un huis clos d’une quarantaine de minutes, les deux chefs d’Etat étaient face à la presse.

C’est le président intérimaire ghanéen en premier qui s’est ouvert : « La raison principale de ma présence ici, c’est que je suis venu exprimer au gouvernement du Burkina Faso, au Président du Faso et à l’ensemble du peuple Burkinabè notre gratitude pour les marques de solidarité et de compassion exprimées à l’endroit du peuple ghanéen à l’occasion de la disparition du président John Atta Mills. C’est vrai la visite été brève mais elle a été fructueuse ».

« Je dois remercier le président John Dramani pour cette visite amicale et fraternelle, au cours de laquelle nous avons eu l’opportunité de lui redire la grande amitié du peuple burkinabè à l’endroit du peuple ghanéen. Nous avons souhaité que pendant son mandat nous puissions continuer d’assurer la consolidation des relations entre nos deux pays et de travailler aussi à la concrétisation des objectifs de paix et de stabilité pour la région ouest africaine », a indiqué pour sa part le président Compaoré.

Et au président Dramani de poursuivre :« J’ai également saisi cette opportunité pour renouveler toutes mes amitiés au Président du Faso et lui assurer de la continuité dans les relations qui ont toujours existé entre nos deux pays. Comme vous le savez, le Ghana et le Burkina Faso sont liés par la culture, par l’histoire et par bien d’autres aspects. J’ai pris l’engagement et j’ai la volonté de travailler à ce que ces relations puissent se renforcer davantage ». Pour être plus concret, John Dramani Mahama a parlé de la tenue de la prochaine session de la commission mixte entre nos deux pays, du projet d’interconnexion électrique, des importantes réserves de gaz dont dispose le Ghana et qui vont lui permettre d’assurer la fourniture d’électricité au Burkina Faso.

A son homologue burkinabè Mahama a adressé ses félicitations pour ses efforts de médiations pour la paix dans la sous région, citant celle en Guinée Conakry et celle en cours au Mali. Sur la médiation du président Compaoré au Mali, le président ghanéen a exprimé sa disponibilité à le soutenir afin de trouver une solution à la crise dans ce pays frère.

Mais, le Ghana serait-il prêt à apporter un soutien à la force de la CEDEAO en vue d’une intervention au nord Mali, comme vient de le souhaiter le président Dioncounda ?

Là-dessus, John Dramani Mahama, s’il n’a pas dit non, s’est abstenu à prendre des engagements, soulevant des préoccupations qui rendent peu probable l’envoi de troupes ghanéennes au Mali.
« Il faut savoir que nous avons un certain nombre de contraintes liées à la situation qui prévaut dans notre pays. Nous avons déployé beaucoup de troupes pour le maintien de la paix. Actuellement, le Ghana est impliqué dans cinq opérations de maintien de la paix et vous savez que nous devons organiser des élections en décembre au niveau de notre pays. En tenant compte de l’ensemble de ces contraintes et à travers les discussions que je vais avoir avec les personnes chargées de la sécurité au niveau de mon pays, eh bien, nous allons faire une évaluation de la situation et voir ce qui peut être fait. Mais, pour le moment, je ne peux pas prendre un engagement », a-t-il soutenu.

En revanche, du côté burkinabè, une réponse favorable à la requête du président intérimaire malien est envisageable, même si le chef de l’Etat est d’avis avec son homologue ghanéen qu’il faut d’abord apprécier la situation pour voir ce qu’il y a lieu de faire. « Il est certain que nous avons tous un devoir de solidarité envers le Mali qui est dans une situation très difficile. Je peux vous dire que le Burkina Faso qui, du reste, à cause du voisinage, est très intéressé par la stabilité du Mali, sera très disponible », a assuré le président Compaoré.
Mais, où en est-il, en tant que médiateur, avec ses contacts avec les différentes parties du conflit ?

« Nous avons déjà eu des contacts avec un certain nombre de mouvements armés du nord Mali. Et nous attendions donc la mise en place d’un organe national de dialogue au Mali pour permettre aux deux parties de pouvoir échanger parce que nous ne sommes médiateurs que lorsqu’il y a des parties. Or, pour l’instant, nous n’avons pas des parties en présence. Ce qui n’a pas permis aujourd’hui d’engager très vite ce dialogue là », a expliqué le médiateur de la CEDEAO. Mais, avec les dernières évolutions, il faudrait, selon le président Compaoré, analyser encore pour voir s’il y a nécessité de poursuivre le traitement de la question en privilégiant le dialogue politique ou s’il faut prendre des mesures, « peut-être transitoires, mais des mesures fortes qui pourraient éviter la déstabilisation totale du Mali ».

Pour cette visite au Burkina Faso, le président ghanéen était accompagné d’un certain nombre de personnalités. Entre autres, l’on peut citer Dr Cadman Mills, frère de feu le président John Atta Mills ; le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Alhagi Muhammed Mumuni ; son collègue de l’intérieur, Kwesi Aboah et celui du Tourisme Akusena Dansua, sans oublier l’ancienne gloire du football ghanéen, Abedi Pélé, grand ami de Blaise Compaoré.

Avant de quitter le quitter le Burkina, le président ghanéen devrait en principe se rendre à l’ambassade du Ghana à Ouagadougou, où l’attendaient ses compatriotes résidant au Faso.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 septembre 2012 à 04:53, par Bouglass En réponse à : Requête de Dioncounda à la CEDEAO : Les présidents Compaoré et Mahama attendent d’abord de faire l’évaluation

    La médiation du Burkina est tellement décriée qu’il est venu le temps qu’il se retire de la crise malienne. La crise de confiance s’est intallée entre la délégation burkinabè et les militaires et la population. Tout acte du Burkina est maintenant suspect. Il faut reconnaître que bien d’actes sont entourés de non dits qui laissent voir un double jeu : flirt apparent de la médiation avec les rebelles comme MNLA, Ansar-Dine et récemment, l’affaire de livraison d’armes au MUJAO.
    Que le Burkina se dissocie de toute recherche de solution au Mali. On le demande pour éviter tous les pendants qui surviendraient entre les communautés.

  • Le 6 septembre 2012 à 09:03, par Abdallah En réponse à : Requête de Dioncounda à la CEDEAO : Les présidents Compaoré et Mahama attendent d’abord de faire l’évaluation

    Toute nation, tout peuple qui s’engagerait à combattre l’application de la charia aurait déclaré guerre à Allah et à son prophète,et de fait sera humilié par Allah. Ainsi Pour nous les vrais croyants musulmans il nous est d’un devoir sacré de combattre les non musulmans et les faux musulmans qui s’allieront jusqu’à ce que l’islam triomphe et que la charia qui est la loi indiscutable d’Allah soit appliquée à toute l’humanité. Et la promesse d’Allah est véridique

    Allah nous dit dans son Coran 2.216 : Le combat vous a été prescrit alors qu´il vous est désagréable. Or, il se peut que vous ayez de l´aversion pour une chose alors qu´elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu´elle vous est mauvaise. C´est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas.

    sourate 9, verset 29 « Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre,les chrétiens et les juifs jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, après s’être humiliés

    le prophète Muhammad a dit :J’ai reçu ordre de mener la guerre contre les hommes jusqu’à ce qu’ils attestent qu’il n’est pas d’autre dieu qu’Allah, que Muhammad est l’envoyé d’Allah, qu’ils accomplissent la prière et qu’ils versent l’aumône. S’ils le font ils sont quittes de leur sang et de leurs biens, sauf en ce qui revient de droit à l’islam. Ils en rendront compte à Allah. (Bukhari, Sahih 2/17

    coran 4:95 Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux - sauf ceux qui ont quelque infirmité - et ceux qui luttent corps et biens dans le sentier d’Allah. Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d’excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Allah a promis la meilleure récompense ; et Allah a mis les combattants au-dessus des non combattants en leur accordant une rétribution immense

  • Le 6 septembre 2012 à 11:04, par dozen En réponse à : Requête de Dioncounda à la CEDEAO : Les présidents Compaoré et Mahama attendent d’abord de faire l’évaluation

    Attention ! Attention, je viens de lire un article sur Jeune Afrique stipulant qu’il y a eu livraison d’arme au rebelle malien via le Fasso et cela selon les services de renseignements Français alors je voudrai vraiment croire à cela. A vos claviers.

  • Le 6 septembre 2012 à 11:19, par Burkindi En réponse à : Requête de Dioncounda à la CEDEAO : Les présidents Compaoré et Mahama attendent d’abord de faire l’évaluation

    J’apprecie la presence de Abedi Pélé dans la delegation ! C’est un bon exemple. il valoriser et etre reconnaissant à toutes les personnes qui ont fait rayonner le pays par leur talent. au senegal Youss N’Dour est promis ministre ; Alors vivement que l’on y pense aussi au Faso. Reconnaitre le talent des gens invitera beaucoup d’autres se donner sans trop penser à l’argent.
    Je demande qu’on soit reconnaissant envers notre Boom-Boom national car il a fait parler du Burkina ailleurs tout en procurant de la fierté au burkinabés.

  • Le 6 septembre 2012 à 11:48 En réponse à : Requête de Dioncounda à la CEDEAO : Les présidents Compaoré et Mahama attendent d’abord de faire l’évaluation

    j’ai toujours pensé et je le crois fermement que la cedeao n’enverra aucune troupe au nord du mali sinon il faudra s’attendre à ce que notre pays soit destabilisé et bien d’autres pays car où ces fous de guerre iront ? pas en algérie en tout cas ni en mauritanie. donc toutes ces réunions des chefs d’état ou des chefs d’état majors annonçant fièrement des forces en attente n’est qu’une fumisterie. maintenant que le président malien a notifié officiellement l’appel au secours,vous allez voir que la même cedeao va se dégonfler avec des prétextes farfelus et ça déjà commencé pour ceux qui savent lire entre les lignes avec cet article en question

  • Le 6 septembre 2012 à 14:29, par konaté En réponse à : Requête de Dioncounda à la CEDEAO : Les présidents Compaoré et Mahama attendent d’abord de faire l’évaluation

    J’ai bien peur pour mes frères burkinabè pour se retrouver dans la même situation que nous au Mali. Nous au Mali avons été naïfs avec nos regimes. Là dedans, il ne nous était pas facile de comprendre les pratiques occultes de nos dirigeants en manque d’idées pour faire avancer le pays. Le peuple malien n’a rien contre le peuple burkinabé. Chacun d’entre nous a des liens familiaux au Burkina Faso. Les agissements s’adressent aux hautes autorités, en l’occurence au président du faso. Vous avez raison de soutenir votre président, car il représente le pays, un pays souverain. Nous au Mali, pouvons nous tromper sur son compte. Nous souhaitons pour le bonheur de nos frères burkinabè, que le temps nous dement. Pour l’instant, des indices montrent à suffisance que le président du faso n’était pas sincère ou n’est pas encore sincère par rapport à cette crise au Mali. Nous sommes d’accord que nous les premiers responsables pour n’avoir pas pu anticiper ou combattre le danger. D’ailleurs beaucoup de discrédits sont jettés sur notre armée. Mais elle a fait ce qui devrait être fait, car il ne servait à rien de mener la battaille alors que la guerre était dejà perdue. Le peuple malien a été victime de sa naïvité, victime de complot venu dedans et d’ailleurs. Il ne servait à rien de mener une guerre qu’on ne pouvait pas financer, avec des soldats affameux. Je ne parle pas de matériels, car je reconnais que ces rebelles n’étaient pas mieux équipés que nos militaires. Mais à la différence de l’armée malienne, les rebelles et groupes islamistes pouvaient compter sur le nouvellement de leur arsénale et le fiancement d’une guerre de longue haleine. Les préoccupations dans nos pays sont tellement nombreuses qu’aujourd’hui nous n’avons et nous ne devions pas élaborer notre défense dans une telle perspective.

  • Le 6 septembre 2012 à 15:44, par BAMAKOIS En réponse à : Requête de Dioncounda à la CEDEAO : Les présidents Compaoré et Mahama attendent d’abord de faire l’évaluation

    Bjrs mes amis Burkinabé nous peuple malien on a rien contre vous mais le comportement de Blaise est suspect jusqu’au jour d’aujourd’hui les ennemis du Mali plus pires que les djihadistes sont logés chez vous. Vous à notre place que penserez vous ?

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