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CARNET SANTÉ : Bactérie transformée en arme contre la maladie du sommeil

Publié le lundi 3 septembre 2012 à 23h20min

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Des chercheurs de l’Institut de Médecine Tropicale à Anvers ont ouvert un nouveau front d’attaque contre l’agent pathogène de la maladie du sommeil, un parasite inoculé d’homme à homme par les mouches tsé-tsé. Ils ont appris à une bactérie présente dans ces mouches à fabriquer des anticorps contre le parasite. L’application sur le terrain n’est pas encore pour demain, mais la technique est assez prometteuse.

La maladie du sommeil est provoquée par le trypanosome, un parasite qui se transmet par la piqûre de la mouche tsé-tsé. L’Organisation mondiale de la Santé estime que 10 000 à 20 000 personnes en meurent chaque année. À cela s’ajoute encore le préjudice économique, car le parasite touche également le bétail et nombreux sont les petits paysans africains qui en sont extrêmement dépendants. En l’absence de traitement en temps utile, la maladie a toujours une issue fatale. Malheureusement, beaucoup de personnes pauvres ne sollicitent une aide que très tard. Dans l’intervalle, les parasites Trypanosoma se sont déjà installés dans le cerveau, derrière la barrière hémato-encéphalique, qui empêche de nombreux médicaments d’entrer dans le cerveau.

Les dérivés de l’arsenic parviennent encore jusqu’au parasite, mais tuent aussi 5% des patients. L’élaboration d’un nouveau médicament n’est pas encore une réalité imminente. En dehors du parasite, on peut également s’attaquer à son transporteur, la mouche tsé-tsé. Ceci est possible avec des insecticides, mais ces derniers ont des effets négatifs sur l’environnement, surtout à long terme. C’est pourquoi la science recherche des stratégies alternatives. Par exemple, des insectes génétiquement modifiés qui ne peuvent pas être contaminés par le parasite, ou qui ne transmettent pas la contamination. Mais la modification génétique des mouches tsé-tsé est presque irréalisable. Pour ce faire, il faudrait pouvoir manipuler les œufs, or les mouches tsé-tsé ne pondent pas d’œufs, mais directement des larves.

Les chercheurs anversois se sont donc engagés sur une autre voie. Comme beaucoup d’autres insectes, les mouches tsé-tsé ont des bactéries résidentes. L’une d’elle, Sodalis glossinidius (littéralement : « compagnon de la mouche tsé-tsé »), est présente uniquement chez les mouches tsé-tsé. Elle peut en outre être cultivée en laboratoire.
De Vooght a été la première à réussir à manipuler la bactérie de manière à ce qu’elle produise et sécrète un anticorps très efficace, un « nanobody ». Elle a identifié deux voies réactives différentes par lesquelles sont sécrétés les nanobodies. Elle a également pu démontrer que la bactérie ne souffrait pas de sa modification génétique, et pouvait donc se maintenir au milieu de ses congénères non modifiés dans la mouche.

Avec des antibiotiques, elle a ensuite débarrassé des mouches de leurs propres bactéries qu’elle a remplacées par des bactéries modifiées. Les nouvelles bactéries ont pu s’installer avec succès, et se sont mises à produire des nanobodies. Ceux-ci ce sont retrouvés dans les tissus (l’intestin moyen), qui abritent également le parasite de la maladie du sommeil.

Toutefois, il reste encore pas mal de travail de recherche à effectuer avant que la technique ne soit concrètement utilisable contre la maladie du sommeil. Par exemple, l’anticorps que les bactéries produisent maintenant cible une forme du parasite qui est présente chez l’homme, et non chez la mouche, tout simplement parce que cet anticorps était disponible, alors que celui contre la forme présente dans l’intestin de la mouche reste encore à développer. De Vooght explique : « Nous voulions d’abord vérifier si le principe de notre idée fonctionnait. Maintenant que nous savons que c’est le cas, nous pouvons nous attaquer aux détails pratiques ».

Ce qui est certainement très important pour les chercheurs, c’est que par le biais des bactéries résidentes et produisantes toutes sortes de substances, il est possible d’obtenir un meilleur aperçu de la manière dont interagissent les insectes et les agents pathogènes qu’ils transportent. Les chercheurs anversois ont par exemple déjà pu démontrer que le parasite de la maladie du sommeil agissait sur la production de salive de la mouche tsé-tsé, qui pique alors plus de personnes qu’elle ne le ferait sinon. La compréhension de ce type d’interaction peut être très utile dans le cadre de la recherche de nouvelles manières à combattre des maladies.

B.S


Le cerveau aussi produit des déchets et les nettoie !

Saviez-vous que le cerveau produit des déchets - des protéines, notamment - qu’il doit éliminer par le biais du lLquide céphalo-rachidien (LCR) ? Pour éclaircir cet intriguant mécanisme, des chercheurs de l’Université de Rochester à New York (Etats-Unis), se sont intéressés à ce circuit d’évacuation chez la souris. Une piste de travail qui pourrait aboutir à une meilleure compréhension de la maladie d’Alzheimer.

Ainsi, le cerveau produit les mêmes déchets que les autres organes du corps humain : du dioxyde de carbone, de l’ammoniac… Ces petites molécules sont évacuées par le flux sanguin selon les spécialistes. En revanche, les déchets de taille plus importante à l’image des protéines comme l’amyloïde béta par exemple, ne peuvent être éliminées ainsi. Ils sont alors drainés par le liquide céphalo-rachidien. Au cours de leur travail, les scientifiques américains sont donc parvenus à observer précisément ce curieux ménage. Ils ont pour cela utilisé une technique d’imagerie particulière appelée « microscopie à deux photons ». c’est un système particulier. Ils ont observé que pour éliminer ses déchets, le cerveau « fait » circuler le LCR le long de ses vaisseaux sanguins.

Le liquide draine ainsi les protéines « coincés » entre les cellules–comme l’amyloïde béta-mais aussi les débris de cellules mortes… qu’il élimine ensuite par des canaux à eau : les aquaporines. Cette découverte ouvre une voie nouvelle pour la recherche contre la maladie d’Alzheimer


Diabète : plus de 500 millions de malades en 2030

Le diabète provoquerait 4 millions et demi de décès dans le monde, chaque année. Il en existe en fait, plusieurs types. Les deux formes de diabète les plus répandues-les diabètes de types I et II- recouvrent des maladies différentes. Le premier qu’on appelait autrefois le diabète insulinodépendant, correspond à un déficit de production d’insuline dans le corps. Il se manifeste dès le plus jeune âge mais il est très minoritaire : environ 10% des cas de diabète dans le monde. Le diabète de type II pour sa part, apparaît plus tard dans la vie et ne cesse de s’étendre. Or le monde arabe est frappé de plein fouet par ce fléau.

Au Moyen-Orient, 9,2% de la population en serait atteinte. Soyons-en conscients, c’est un record mondial. Pratiquement 50% des 40-59 ans seraient touchés. Pour en revenir au monde arabe, plus de 24% des Qataris seraient diabétiques. Pratiquement une personne sur quatre ! Quant aux pays du Maghreb, ils ne sont pas en reste. L’OMS estime qu’au moins 4,5% des plus de 20 ans y sont atteints de diabète de type II. Ce pourcentage devrait même monter à 6%, voire 7% dès 2025. Au Maroc, c’est 8 % de la population qui en souffrirait. Soit 2 millions et demi de personnes sur un total de 30 millions. Ne négligeons pas non plus, le danger représenté par le diabète gestationnel. Cette intolérance au glucose qui apparaît en cours de grossesse, disparaît le plus souvent après l’accouchement. Le plus souvent mais… pas toujours !

Le risque de récidive en effet, varie de 30% à plus de 80% selon les études. D’où l’importance de bien surveiller la courbe de poids des femmes enceintes, et d’assurer un bon suivi après la naissance.

Boureima SANGA

Sources : http://www.alphagalileo.org, Science Translational Medicine , Destination Santé

Sidwaya

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