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SÉCURITÉ DANS LE SAHEL : Un rapport d’experts occidentaux salue la lutte antiterroriste menée par les pays du Champ

Publié le lundi 3 septembre 2012 à 23h23min

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SÉCURITÉ DANS LE SAHEL : Un rapport d’experts occidentaux salue la lutte antiterroriste menée par les pays du Champ

Un rapport d’experts occidentaux médiatisé le 16 août 2012 par plusieurs médias de renom, appelle les pays occidentaux à soutenir l’effort régional déployé par les pays de la sous-région, notamment les pays du champ, pour faire face à la montée en puissance du terrorisme et de l’extrémisme au Sahel.

Le rapport a rendu un vibrant hommage aux pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger), qui depuis 2010, ont décidé de créer des mécanismes régionaux de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, à savoir le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) et l’Unité de fusion et de liaison (UFL), afin d’anticiper la propagation de la menace terroriste dans toute la sous-région.
L’approche sécuritaire adoptée par les pays du champ a pu convaincre la communauté internationale de la nécessité d’encourager une solution pacifique à la crise malienne pour ne pas créer un bastion de tension politico-sécuritaire et de permettre aux parties antagonistes au Mali de trouver une issue pacifique à leurs divergences, pour isoler les groupes terroristes.

Le même document ajoute que « les puissances étrangères ont un rôle à jouer dans la crise au Mali, en particulier en matière de formation et d’appui logistique. La lutte contre Aqmi relève avant tout des Etats sahéliens. Ils connaissent le mieux le terrain et c’est leur responsabilité première de s’opposer aux katibas qui, à partir de leur territoire, commettent des actes terroristes ».
« Aqmi doit d’abord être combattue au niveau régional car toute intervention directe d’Etats étrangers à la région confortera la mouvance terroriste dans sa rhétorique antioccidentale et accroîtra l’instabilité », estime le rapport.

Les rédacteurs dudit rapport reconnaissent, ainsi, l’efficacité de l’approche globale (Sécurité et développement) des pays du Champ pour prévenir et faire face à la propagation des activités terroristes dans la région.

L’UFL mise en place par les autorités politiques et militaires des huit pays membres, n’a pas cessé de mettre en garde, dans ce cadre, contre une éventuelle dégradation de la situation avant même les événements survenus dans plusieurs pays de la région, ayant permis aux terroristes de s’organiser et de restructurer leurs rangs pour rebondir sur le terrain suite à la crise malienne.
Le rapport fait l’éloge des opérations antiterroristes menées par les pays du champ.

En effet, il a reconnu que l’Algérie est parvenue à travers sa longue expérience en la matière, à atomiser la capacité de nuisance du GSPC devenu Aqmi.

« L’Algérie avance, au rang de ses succès, la victoire remportée contre le terrorisme intérieur qui a fait des ravages dans les années 90. En effet, les effectifs de ce dernier sont passés de 20.000 à moins de 500 terroristes et le terrorisme est aujourd’hui moins répandu que par le passé », fait observer le rapport.

Aussi, le rapport souligne que « la Mauritanie est parmi les pays les plus efficaces et le plus actif militairement contre AQMI en Afrique. A ce titre, elle est devenue une cible privilégiée des terroristes et a connu de nombreuses attaques au cours des dernières années, notamment l’assassinat de 4 touristes français à Aleg (décembre 2007), la mort de 12 militaires mauritaniens (septembre 2008), l’assassinat d’un citoyen américain à Nouakchott (juin 2009), un attentat-suicide contre l’ambassade de France (août 2009), l’enlèvement de 3 Espagnols sur la route reliant la capitale à Nouadhibou et de 2 touristes italiens près de la frontière malienne (novembre et décembre 2009).

A cette longue liste s’ajoute, la tentative d’attentat contre une caserne militaire (août 2010) et celle contre l’ambassade de France et la présidence de la République (février 2011).
S’agissant du Niger, le rapport ajoute que « comme la Mauritanie, le Niger n’est pas épargné par Aqmi. En témoignent les enlèvements de l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, Robert Fowler, et de son assistant, le 14 décembre 2008 et de 4 touristes européens, en janvier 2009, à la frontière du Mali.

Par la suite, les événements se sont accélérés avec une série d’enlèvements en moins d’un an : Michel Germaneau (20 avril 2010), les 7 otages d’Arlit (16 septembre 2010), Vincent Delory et Antoine de Léocour (7 janvier 2011).

« Depuis ces prises d’otages, le Niger n’a fait l’objet d’aucune attaque contre des intérêts étrangers. Il est parvenu, jusqu’ici, à éviter toute installation permanente de groupes liés à AQMI même si les katibas terroristes continuent d’utiliser son territoire pour circuler, en particulier du Mali vers la Libye », relève le rapport.
Le rapport d’experts incite les Etats du Sahel à adhérer efficacement à la stratégie sécuritaire prônée par les pays du Champ, en intensifiant la coopération dans le domaine de la sécurité.

« La menace d’Aqmi a provoqué une prise de conscience et des comportements nouveaux parmi les acteurs régionaux. Ces initiatives régionales sont, cependant, loin d’être suffisantes et doivent être soutenues par la communauté internationale », estiment les rédacteurs du rapport qui saluent les efforts de lutte contre « les sanguinaires » menés par les pays du Champ.

Les pays du champ poursuivent leur effort sécuritaire

En Algérie, les services de sécurité ont arrêté, trois dangereux terroristes, dont le chef de la « commission juridique » d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), au niveau d’un barrage de contrôle dressé par les forces de sécurité à l’entrée de la ville de Berriane (Ghardaïa) le 15 août.

Le chef de la « commission juridique », membre du « conseil national des notables » d’Aqmi et premier juge de l’organisation criminelle, est le terroriste Necib Tayeb, alias Abderrahmane Abou Ishak Essoufi, l’un des plus anciens membres de l’organisation terroriste étaient parmi les terroristes neutralisés.

Aussi, les Forces de défense et de sécurité nigériennes (FDS) ont réussi à neutraliser un groupe de quarte terroristes qui ont tenté d’infiltrer le territoire nigérien venant du Mali pour perpétrer un enlèvement. L’opération a eu lieu à Yassane, poste militaire situé à quelques encablures de la frontière malienne, dans la nuit du 5 au 6 août courant et a permis, selon un communiqué du Ministère de la défense nationale du Niger, de récupérer un lot conséquent d’armes et de munitions.

Cet incident est intervenu à la veille de la réunion ministérielle tenue à Niamey, des pays du Champ pour examiner les derniers développements de la situation au Mali.

En mage de leurs travaux, les chefs de diplomatie, nigérienne, malienne, algérienne et mauritanienne, ont procédé à l’examen de la situation qui prévaut dans la région du Sahel au plan sécuritaire, notamment dans la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé, et des conclusions des réunions de l’UFL et du Cemoc.
En Mauritanie, un groupe de prisonniers salafistes accusés d’actes terroristes a lancé, depuis le 13 août, un appel en faveur de leur libération en contrepartie de leur dénonciation à l’idéologie d’Al-Qaïda. Ce groupe a également lancé un appel aux intellectuels religieux qui avaient pris part au dernier dialogue ayant conduit à la libération de prisonniers ayant procédé à des révisions idéologiques.
Cette action entre dans le cadre de la lutte idéologique menée avec succès contre le terrorisme.

Source : Unité de fusion
et de liaison et Dalatou Mamane, journaliste basé à Niamey

Sidwaya

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