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Entrée en vigueur du nouvel organigramme : L’intégralité du discours du ministre Lucien Bembemba

Publié le lundi 3 septembre 2012 à 20h20min

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Entrée en vigueur du nouvel organigramme : L’intégralité du discours du ministre Lucien Bembemba

Discours du Ministre de l’Economie et des Finances, M. Lucien Bembemba, à la cérémonie officielle de lancement de la mise en vigueur du nouvel organigramme.
Ouagadougou, le 03 septembre 2012

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions ;
Mesdames et Messieurs les Secrétaires Généraux ;
Messieurs les représentants des Partenaires Techniques et Financiers ;
Messieurs les Représentants des Collectivités Territoriales ;
Messieurs les représentants du Secteur Privé
Messieurs les Représentants de la Société Civile ;
Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux et Centraux ;
Messieurs les représentants des partenaires Sociaux ;
Honorables invités ;
Mesdames et Messieurs.

Je me réjouis de la tenue de la présente cérémonie de lancement de la mise en vigueur du nouvel organigramme du Ministère de l’Economie et des Finances qui marque ainsi le début de l’opérationnalisation du Plan Stratégique Institutionnel (PSI) conçu pour accompagner la mise en œuvre de la Politique Sectorielle de l’Economie et des Finances.

Je souhaite la bienvenue aux éminentes personnalités qui nous font l’amitié d’être à nos côtés, ce matin, pour cette cérémonie qui revêt une signification toute particulière dans la vie du Ministère de l’Economie et des Finances, désormais engagé dans une nouvelle dynamique institutionnelle et organisationnelle.

Honorables invités ;
Mesdames et Messieurs.

L’histoire du Ministère de l’Economie et des Finances est marquée par des périodes de scission et de réunification dont la dernière illustration fut la fusion en 2007 de l’ex-Ministère des Finances et du Budget et de celui de l’Economie et du Développement ayant donné naissance à l’actuel département.

Pour une conduite efficace de ses missions et pour mieux contribuer à l’action gouvernementale, le Ministère de l’Economie et des Finances s’est engagé au cours des vingt dernières années dans une dynamique de réformes.

La mise en œuvre de ces réformes a permis d’enregistrer des avancés notables dans la gestion des finances publiques et le pilotage de l’économie.
Du reste, les missions régulières d’évaluation des programmes économiques et financiers, les notations et classements en matière de climat des affaires et de bonne gouvernance et plus particulièrement les missions indépendantes d’évaluation des finances publiques (PEFA) ont confirmé ces acquis.

Certes des insuffisances ont pu être relevées ça et là tout comme nous devons faire face en permanence à de nouveaux défis. Cela nous engage à rester dans cette dynamique de réformes pour préserver et consolider les nombreux acquis, corriger les insuffisances et répondre aux attentes et nouveaux défis.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

Le contexte actuel est marqué également par l’avènement de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) qui vise à faire du Burkina « une économie productive qui accélère la croissance, augmente le niveau de vie, améliore et préserve le cadre de vie au moyen d’une gouvernance avisée et performante ».

La réalisation de cette vision nécessite que le Ministère de l’Economie et des Finances assume efficacement sa mission qui est d’assurer la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de la politique du Gouvernement en matière d’économie, de finances publiques, de planification stratégique et de prospective.

C’est dans cette optique que le Ministère a élaboré la Politique Sectorielle de l’Economie et des Finances (POSEF) en 2011 pour contribuer efficacement à l’avènement d’une croissance robuste et durable, d’une gouvernance économique et financière moderne et performante.

Pour opérationnaliser la POSEF, le Ministère s’est doté d’un Plan Stratégique Institutionnel (PSI) dont la première étape de mise en œuvre a été l’adoption du nouvel organigramme de notre Département, objet du décret n°2012-546/PRES/PM du 02 juillet 2012.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

Le nouvel organigramme offre un cadre cohérent pour une synergie d’actions des structures du Ministère de l’Economie et des Finances.

Cependant, les résultats attendus ne pourront se réaliser que sous la condition d’un changement de nos procédures ainsi que de nos approches en matière de management et de gouvernance qui devront s’adapter aux objectifs et exigences de ce dispositif organisationnel.

Les changements attendus interpellent le Ministère de l’Economie et des Finances sur de nouveaux défis et à plus d’engagement.

C’est dans cette optique que je voudrais à présent partager avec vous les principales orientations que nous nous sommes fixées dans certains domaines qui nous paraissent essentiels pour réaliser la vision que nous avons assignée à notre Ministère, à savoir en faire une administration moderne, efficace, transparente et solidaire.

Ces domaines portent sur :
-  les procédures d’exécution des dépenses publiques ;
-  la fiscalité ;
-  la déconcentration du Ministère vers les autres départements et les régions ;
-  les relations avec les usagers et les partenaires ;
-  la bonne gouvernance ;
-  et enfin le climat social au sein du Ministère.

S’agissant des procédures d’exécution des dépenses publiques, il importe tout d’abord de rappeler qu’elles obéissent à des règles et normes précises édictées par la législation et la réglementation sur la gestion des finances publiques. Ce cadre législatif et réglementaire se veut le garant d’une bonne utilisation des deniers publics donc de l’argent des contribuables. Cependant dans la mise en œuvre, le respect de ces procédures a parfois été source de lourdeurs et d’allongement des délais, préjudiciable à l’efficacité de la dépense publique. Pour y remédier, de nombreuses actions ont été déjà entreprises que nous comptons renforcer par de nouvelles initiatives ambitieuses. Dans ce cadre, la fusion de la Direction Générale du Contrôle financier et de la Direction Générale des Marchés Publics pour créer la Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics et des Engagements Financiers constitue un grand pas.

Ce changement institutionnel sera complété par deux (02) autres innovations majeures :

-  premièrement, la rationalisation du circuit de la dépense pour réduire, voir éliminer, les redondances de contrôles, accompagnée d’un réaménagement des responsabilités des acteurs. Cette mutation va permettre d’alléger le circuit de la dépense tout en préservant la rigueur dans le contrôle du fait d’une plus grande responsabilisation de tous les acteurs de la chaîne.

-  la deuxième grande innovation est l’orientation vers la suppression des transferts physiques des supports papiers au profit de la transmission électronique. Notre système d’exécution des dépenses publiques est marqué par un volume impressionnant de supports papiers, avec comme conséquence un coût élevé, des risques de pertes et surtout de multiples cas de faux. Il nous faut rentrer dans l’ère des Technologies de l’information et des communications (TIC) pour une gestion moderne, fiable et plus efficace des dépenses publiques.

La mise en œuvre de ces innovations va nécessiter une relecture de notre législation et de notre réglementation en matière de gestion des finances publique qui, du reste, devra intégrer les nouvelles directives de l’UEMOA en la matière. Dans cette perspective, nous envisageons de tenir, au cours du premier trimestre 2013, un forum avec tous les acteurs concernés pour convenir des nouvelles dispositions en matière d’exécution des dépenses publiques et d’un chronogramme pour leur mise en œuvre.

Honorables invités ;
Mesdames et Messieurs.

La fiscalité est un puissant instrument dont dispose le gouvernement pour mettre en œuvre sa politique économique et sociale. Avant tout, elle lui permet de mobiliser les ressources nécessaires au financement des dépenses de fonctionnement de l’Administration publique et des dépenses d’investissement à travers les projets et programmes de développement. Cette fonction de la fiscalité doit rester essentielle et, plus que jamais, doit nous permettre d’améliorer notre autonomie budgétaire, c’est-à-dire une prise en charge plus grande du financement des dépenses publiques totales par nos recettes propres.

La fiscalité est aussi un moyen de soutien et d’incitation, en particulier pour attirer les investisseurs et pour alléger les charges des ménages dans le cadre de l’amélioration de leur pouvoir d’achat.

Ces différents objectifs de la fiscalité paraissent parfois difficiles à concilier. Il nous faut pourtant y parvenir en limitant, voire en réduisant les taux d’imposition et en mettant plutôt l’accent sur l’élargissement de l’assiette, la lutte contre la fraude et le faux, une meilleure organisation des régies de recettes.

Conformément aux engagements pris par Son Excellence Monsieur le Premier Ministre lors de la rencontre gouvernement- secteur privé tenue le 30 juillet 2012 à Bobo-Dioulasso, nous organiserons au premier semestre 2013 des assises sur la fiscalité au cours desquelles nous soumettrons des propositions de nature à permettre de consolider notre capacité de couverture des dépenses budgétaires par des recettes propres tout en créant des conditions incitatives et de soutien pour les investisseurs et les ménages.

Les conclusions et recommandations de ces assises seront exploitées pour finaliser le code général des Impôts et le cas échéant, relire le code des investissements.

Honorable invités ;
Mesdames et Messieurs.

Les attributions de notre département ont un caractère transversal et de ce fait, ont un impact sur le fonctionnement des autres ministères et, de façon générale, de nos partenaires. Dans le sens d’assurer avec plus d’efficacité nos actions d’accompagnement, nous avons opté résolument pour une déconcentration de nos services vers les ministères et institutions - que nous qualifions de déconcentration horizontale - et vers les régions et collectivités locales, dénommée déconcentration verticale.

Cette déconcentration, qui tranche avec la forte concentration de l’exécution de nos tâches au niveau des services centraux, contribuera à alléger les procédures et à réduire les délais de traitement des dossiers. Elle favorisera en outre un accompagnement adapté aux réalités de chacun de nos partenaires.

S’agissant particulièrement de la déconcentration horizontale, le processus en cours concernant la création des perceptions spécialisées et des unités de vérifications sera accéléré pour couvrir à brève échéance l’ensemble des ministères et institutions. Dans le domaine de la planification et de la production statistique, nous envisageons la mise en place de cellules d’appui-conseil spécialisées pour les ministères et institutions, qui seront à leur disposition de façon ponctuelle ou en permanence en fonction des besoins.

Pour ce qui est de la déconcentration verticale, elle s’impose dans le cadre de l’accompagnement de la décentralisation. Dans ce cadre, nos initiatives porteront sur les points suivants :
-  nomination auprès de chaque gouverneur de région, de conseillers en finances publiques et en économie du développement ;
-  accélération du processus de création des services déconcentrés du trésor et du contrôle financier qui intègre désormais les marchés publics, de façon à parvenir à un ratio de couverture d’un percepteur et d’un contrôleur financier pour trois communes au maximum ;
-  création de services spécialisés de la Direction Générale des Impôts pour la fiscalité locale avec un redéploiement territorial conséquent.

Ce processus de déconcentration des services sera accompagné d’un dispositif de sélection et de formation d’agents financiers pour mise à disposition auprès des administrations centrales et locales qui en exprimeront le besoin.

Mesdames et Messieurs ;

Le Ministère de l’Economie et des Finances est par essence une administration de service public, ce qui implique une proximité des usagers mais aussi une qualité de prestations à leur égard, leur accès aux informations. C’est dire que la question de l’amélioration de nos relations avec les usagers de nos services demeurera l’une de nos priorités. Dans ce cadre, les initiatives porteront sur :
-  l’extension à tous nos services centraux et déconcentrés des guichets d’accueil et de renseignements ;
- la mise en service de numéros verts ;
-  l’organisation régulière par les services centraux et déconcentrés de journées portes ouvertes et de semaines d’information et de sensibilisation ;
-  l’amélioration des sites web des services du Ministère, qui constitueront désormais une source d’informations sur le Ministère et ses activités et, de façon générale, sur la situation économique et financière de notre pays.

En matière de communication, l’émission éco-finance demeurera un outil de premier ordre pour mieux faire connaître le secteur de l’économie et des finances.

Dans le cadre de notre quête permanente d’un service public de qualité, des enquêtes de satisfaction de nos prestations seront réalisées régulièrement par des cabinets indépendants.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

En matière de gouvernance économique et financière, le Ministère de l’Economie et des Finances entend plus que jamais s’investir dans la lutte contre la corruption. A cet effet, une stratégie appropriée en la matière sera élaborée dans les brefs délais avec le concours de l’Autorité Supérieure du Contrôle d’Etat (ASCE) et l’ensemble de nos partenaires.
D’ores et déjà, nos actions porteront sur les points suivants :
-  la mise en œuvre effective des directoires ;
-  la mise en place, dans chaque structure du Ministère, d’un contrôle interne spécialement chargé notamment de veiller au quotidien au respect des procédures et des normes édictées ;
-  la mise en place, dans certaines grandes structures, de cellules anti-corruption.

Ces actions seront complétées par l’adoption par chaque direction générale et centrale de code de déontologie.

Honorables invités ;
Mesdames et Messieurs.

Le Ministère de l’Economie et des Finances a un effectif d’environ 7500 agents, avec des diversités de génération, de profil et de localisations géographiques (le MEF est l’une des administrations les plus déconcentrées).

Une telle situation a certes des handicaps, mais pour nous, il faut en faire des atouts.

L’agent, en tant qu’homme, restera la clef du succès de toutes ces réformes. C’est pourquoi nous réaffirmons notre engagement à créer les meilleures conditions pour l’exercice de ses missions mais aussi son épanouissement, gage de son engagement dans son travail.

Nos actions viseront à accroître le professionnalisme et le rendement des agents du Ministère à travers la formation et l’équipement des structures tant au niveau central que déconcentré.

Nous veillerons à préserver et à consolider un climat social apaisé au sein du département. C’est dans ce sens que le Plan Stratégique Institutionnel a consacré un volet important à la cohésion sociale dont les propositions ont été formulées avec l’appui des agents et des partenaires sociaux.

C’est pour moi l’occasion de saluer l’esprit du dialogue social qui prévaut actuellement dans notre département et de rassurer nos partenaires sociaux de notre détermination à œuvrer de concert avec eux pour que cet apaisement se consolide.

Je voudrais également saluer et féliciter les différentes associations du Ministère, en particulier les mutuelles, l’Association des Femmes et l’Association des Secrétaires du Ministère de l’Economie et des Finances. Vos actions multiformes sont en ligne avec le quatrième pilier de votre vision pour le Ministère à savoir promouvoir la solidarité, la cohérence, l’entraide et l’entente entre les agents. Soyez rassurés de notre soutien constant.

Honorables invités ;
Mesdames et Messieurs.

Ces différentes orientations que nous venons de partager avec vous viendront créer les conditions nécessaires au succès de notre nouvelle organisation.

Il reste que sa mise en œuvre ne saurait se faire sans l’appui et l’accompagnement de tous. Nous voudrions à cet égard vous assurer de notre disponibilité à la concertation pour bénéficier de vos critiques et suggestions à même de contribuer à la réalisation de notre idéal commun.

D’avance, soyez-en remerciés.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

Je saisis l’occasion qui m’est offerte pour remercier toutes les personnes ressources et les partenaires dont la contribution inestimable et leur engagement à nos côtés nous ont permis de disposer de notre Plan Stratégique Institutionnel.

Je félicite les agents du Ministère de l’Economie et des Finances qui, de par leurs actions multiformes, ont permis de franchir cette première étape de mise en œuvre du Plan Stratégique Institutionnel.

En ce qui concerne particulièrement les responsables de structures du Ministère de l’Economie et des Finances, je me réjouis de la tenue de leur atelier de réflexion sur la prise en charge des défis découlant des missions qui leur sont confiées à travers le nouvel organigramme.

Je les invite à s’approprier les orientations et engagements liés aux défis à relever afin de « faire du Ministère de l’Economie et des finances une administration moderne, transparente, efficace et solidaire ».

Je tiens à les assurer de mon entière disponibilité à créer les conditions favorables à la réussite de leur mission.

A tous nos partenaires, nous réaffirmons notre engagement pour une collaboration plus fructueuse.

A tous les usagers des services du Ministère de l’Economie et des Finances, nous les assurons de notre détermination à œuvrer dans le sens de leur offrir un service public de qualité.

Sur ce, je déclare officiellement lancée la mise en vigueur du nouvel organigramme du Ministère de l’Economie et des Finances.

En avant pour un Burkina émergent !

Je vous remercie !

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