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Candidats à la candidature aux législatives au CDP : A l’épreuve de la lucidité politique…

Publié le lundi 3 septembre 2012 à 23h23min

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Candidats à la candidature aux législatives au CDP : A l’épreuve de la lucidité politique…

Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du CDP et son équipe sont à une des périodes les plus « raides » de leur parti. Eux qui ont en charge la gestion de tous les états d’esprit des militants pour les canaliser dans le « bol » de leur communauté militante. Tout comme les autres responsables qui se sont succédé à la tête de ce méga parti, le « pilote » actuel du vol estampillé épi de maïs à la daba n’a pas la tâche facile en ce moment. Et pour cause ? La confection des listes des candidats à la candidature des législatives.

L’engouement autour de « l’affaire » est sans nul doute une fierté pour l’ensemble du parti en ce que cela montre que le parti conserve la même verve militante et le même engagement à tous les niveaux. Mais du coup, cette santé n’est pas chose facile pour ses premiers responsables du fait que cet engagement fait souvent vite confusion avec d’autres « engagements » inadéquats à celui d’ensemble. Et cette période apparaît propice à l’expression d’une telle réalité. Ils sont nombreux, ces militants qui veulent être élus à quelque niveau.

Chacun avec son degré de certitude de pouvoir répondre aux aspirations profondes du parti. « C’est toujours difficile parce que quand il y a un petit gâteau à partager entre plusieurs personnes, il y aura toujours des mécontents », avoue le secrétaire chargé des grandes consultations électorales du CDP, Jean-Léonard Compaoré dans un entretien accordé au journal Le Progrès dans son numéro 083. Sur plusieurs centaines de demandeurs, alors qu’on a que 127 postes de titulaire avec autant de suppléants, soient 254 au total, le reliquat est considérable.

Le jeudi 16 août, à quatre jours de la clôture de demande de candidature en son sein, un tour au siège national du CDP laisse voir un ballet aux allures d’une foire. Mines disparates, chaque « potentiel » candidat des lieux avait « ses angoisses ». Des habitués aux visiteurs sporadiques (certains préfèrent envoyer quelqu’un payer le dossier). Devant la salle qui fait office de vente et réception des dossiers, tenue par des jeunes qui veillent au grain et hyper concentrés, chaque ‘’client’’ a son tour de passage pour les formalités. Parmi les prétendants qui défilent, on y reconnaît d’anciens élus. Devant la comptabilité, la queue est impressionnante.

L’une des conditions étant d’être à jour de ses cotisations. Aubaine donc pour rappeler à certains que le parti vit de cotisations. Notre curiosité nous conduit à lire à travers le numéro du dossier d’un candidat à la candidature. Il y est mentionné n°4xx. On aurait voulu avoir plus de précision, mais l’équipe de réception est stricte. Accueillante et serviable, elle refuse de piper mot sur ces aspects. Bref, jeunes, femmes, anciens sont nombreux à prendre le rang, étape indispensable pour arriver à l’hémicycle. Mais avant, il faut passer par le filtre interne. Un passage obligé pour être candidat déclaré du parti aux législatives.

Les prétendants à l’épreuve…

Les prétendants qui ne seront pas retenus pour le sprint final pourront-ils avoir la force pour se remémorer que le militantisme n’est pas seulement un slogan politique ? Tout près n’est pas loin, dit-on. Nous attendons la carte qui va être sortie par chacun des postulants qui ne sera pas retenu. L’heure de vérité a donc sonné : vrai démocrate ou démocrate de design ? On attend de voir ! Au-delà de tout jugement, c’est à l’épreuve qu’on verra s’il y a hiatus entre discours et acte. Le poids ne repose donc pas seulement sur les épaules des premiers responsables du parti, il est sur celles de tous les militants, en particulier, les candidats à la candidature. Il l’est vraiment sur les épaules de ces derniers, le schéma étant clairement défini (confère encadré ci-dessous).

« Chacun de nous doit se mettre à l’esprit que c’est l’intérêt supérieur du parti qui doit être défendu au-delà de sa propre personne. C’est vrai qu’il y a des enjeux individuels mais nous devons savoir qu’on n’existe que par la collectivité », analyse Jean-Léonard Compaoré dans l’entretien susmentionné. On se rappelle les dernières législatives avec le départ du groupe de Oubkiri Marc Yao, Moussa Boly etc. Le CDP a su, jusque-là, défier les intentions inquisitrices de ses détracteurs dans les moments difficiles. Des spéculations qui ont trouvé leurs sources et inspirations des enjeux et circonstances de leur époque... Et pour ces élections, nul besoin de rappeler que la faune politique nationale est bien fournie à même d’amener les uns et les autres à bien mener leurs actions dans le sens du collectif. Lourde mission pour l’ensemble de ce parti qui a longtemps imprimé son intellectualisme, ses stratégies payantes, son organisation impressionnante et le dévouement de ses hommes. Gagner donc ces élections est le principe dans la tête de tous : militant lambda comme opinion publique.

Le CDP a, à confirmer tandis que ses adversaires ont à prendre leur revanche. Le vrai boulot pour ce parti, c’est donc à l’interne et il repose sur l’ensemble de ses militants. Surtout qu’à la taille, il faut désormais tenir compte de l’élan nouveau en vigueur depuis le dernier congrès, à savoir la prise en compte des jeunes en plus du quota genre. Entre des listes qui gagnent et celles qui prennent en comptent les aspirations actuelles, ce n’est pas une mince affaire.

« L’essentiel est que nous soyons unis dans ce processus à l’issue duquel la cohésion doit demeurer…… S’il n’est pas majoritaire (le CDP, ndlr), on a beau se bagarrer, nous risquons tous de disparaître », harmonise le chargé des grandes consultations électorales du CDP, Jean-Léonard Compaoré.
En ces moments « sensibles » pour les partis politiques, toutes tendances confondues, il serait important que les postulants à la candidature de leur parti sachent que c’est une compétition démocratique entre candidats. Et comme toute compétition, pas forcément les plus bons qui gagnent toujours.

Il arrive que des détails fassent la différence. Aucun individu ne pouvant prétendre incarner tous les atouts. Les valeurs sont relatives à l’époque. Ce serait faire preuve d’un égoïsme et d’une politique alimentaire notoires que de ne vouloir coûte que coûte s’accrocher à sa seule vision. Pensez à ces hommes et femmes de votre parti, qui, dans les villes et dans les campagnes, et dans l’ombre et l’anonymat, s’échinent à œuvrer pour le parti sans attendre le moindre poste électif ou prétendre à une nomination politique. De la sorte, on pourrait nous épargner de ce militantisme à vocation unique et électoraliste.

Kader PALENFO

Le Progrès, Bimensuel d’informations générales

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