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Autant le dire : Rallonge de l’enrôlement, il ne faut gaspiller l’argent pour rien

Publié le jeudi 30 août 2012 à 23h29min

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Après trois mois de durs labeurs Maître Barthélémy Kéré et ses hommes ont pu recouvrer un peu plus de 55% des potentiels électeurs de notre pays. Au lieu des huit millions de Burkinabè en âge de voter ils ont réussi à convaincre un peu plus de la moitié à aller s’intéresser au processus démocratique à travers le premier acte qui celui de l’inscription sur la liste électorale. Ainsi, les partis politiques auront à se battre pour séduire les 4 426 051 personnes inscrites sur les différents sites d’enrôlement.

En effet, débutée tumultueusement à partir de Banfora, l’opération de recensement biométrique et la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le maitre d’œuvre ont pris leur envol pour dire ouf au soir du 16 août 2012 avec le sentiment du travail bien accompli. Non sans imperfections comme toute œuvre humaine. Avant que des trouble-fêtes ne rentrent dans la danse pour piailler, soulever des manquements et demander une prorogation de l’opération avec des arguments souvent fallacieux, qui frisent le ridicule. Maître Bathélemy Kéré a été clair, pas de prorogation possible et il va falloir se résoudre à l’admettre. Parce qu’on ne fera pas deux fois le tour du Burkina avec l’argent du contribuable pour satisfaire les désidératas d’une classe politique désavouée et en manque d’imagination.

Les plus de trois millions de Burkinabè qui ne se sont pas faits enrôler ne sont pas dupes et ont bien de raisons pour justifier le boycotte de l’enrôlement. Si dans les campagnes, comme l’atteste Ablassé Ouédraogo de « Faso autrement », les paysans ont fait le choix d’aller dans les champs plutôt que de se faire enrôler, c’est que les semences à récolter sont plus importantes pour eux que les conseillers et les députés à élire le 02 décembre. C’est bien un choix qu’ils ont fait. Il y a donc urgence dans la maison et les politiques doivent se poser des questions et des bonnes.

Est-ce qu’ils ont été à la hauteur de l’évènement ? Non, parce que les tapages et matraquages médiatiques qui ont accompagné l’opération biométrique émanaient plus de la CENI, des organisations de la société civile et des institutions étatiques. Pour le reste, les premiers concernés étaient aux abonnés absents. Sur plus de cent cinquante partis politiques que compte l’échiquier politique national, ils n’étaient pas plus de cinq à sensibiliser, mobiliser et inciter les populations à se faire enrôler sur l’ensemble du territoire. Ce qui fait dire à d’autres, que les inscrits sont les partisans de ceux qui auraient fait le travail de la mobilisation ou les indépendants qui veulent sanctionner. Bien ou mal implantés, ces partis étaient les premiers concernés par la mobilisation et on peut dire qu’ils n’ont pas été à la hauteur au moment où il le fallait.

Des critiques et des suggestions ont été faites à la CENI tout au long de l’opération par des médias et des partis politiques soucieux en son temps. Ce qui a permis à l’institution d’améliorer progressivement son approche avant le 16 août. Arrêtons donc la démocratie des chiffres et allons droit au but pour ne pas tomber dans le superflu avec des répétitions inutiles. Sinon, au soir du 02 décembre 2012, les éternels insatisfaits demanderont peut-être à la CENI de recommencer ou de prendre pour partiel le résultat des électeurs qui feront le déplacement pour attendre d’éventuels retardataires à remobiliser. Ceux qui comptent sur les bailleurs de fonds pour aller à la chasse des non-enrôlés savent très bien que ces derniers n’ont pas la main de Dieu.

Quand ils donnent, ils en reprennent toujours plus. Alors, cher monsieur, si vous voulez un grand taux d’électeurs enrôlés pour les prochaines élections faites votre travail et surtout, moins d’arrogance après les élections, plus de présence et de proximité tout au long de vos mandats et un peu plus de patriotisme dans vos vies de tous les jours pour être en phase avec les Burkinabè et la démocratie.

Ousséni BANCE( banc.oussni@yahoo.com)
Stagiaire

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 31 août 2012 à 11:55, par african dignity En réponse à : Autant le dire : Rallonge de l’enrôlement, il ne faut gaspiller l’argent pour rien

    C’est vraiment déplorable de raisonner de la sorte. S’ il y a prolongation de l’enrôlement, cela profitera aussi aux partis que vous pensez avoir bien fait la sensibilisation auprès des populations, donc la prolongation n’est pas négative mais constructive. Ceux-ci pourront remporter les élections avec 55% d’enrôlés comme avec 90% d’enrôlés. Nous ne voyons pas où se situe le problème à ce niveau. A moins que cette affirmation soit fausse. La vérité, c’est que le pays a besoin de tous ses fils et filles. C’est pour eux que l’enrôlement à été organisée. S’il se trouve qu’il y a des lacunes à combler, pourquoi ne pas essayer de les combler ? Tout le monde ne réagit pas forcément de la même façon dans le même temps. C’est sûr qu’on ne pourra jamais enrôler tout le monde. Se donner plus temps pour pouvoir faire le maximum est plus sage et plus démocratique. Pour l’argent, on peut par exemple suspendre les travaux pour l’indépendance et attribuer les fonds pour une séance de rattrapage de l’enrôlement. La CENI a fait un travail remarquable. il n y a pas de doute à ce niveau non plus. Il ne faut pas désaxer le débat. Il est plutôt questions de se donner encore les moyens pour un fichier électorale avec plus de 55% d’inscrits. C’est possible. Si vous êtes si confiants, ne tournez pas autour du pot. Il faut faire tous les efforts possibles pour un Burkina Faso démocratique dans une paix sociale durable pour des lendemains meilleurs.

    • Le 31 août 2012 à 16:47, par Dosso En réponse à : Autant le dire : Rallonge de l’enrôlement, il ne faut gaspiller l’argent pour rien

      Il faut arreter cette histoire de prolongation ; le Burkina n’appartient pas uniquement aux politiques, la population a aussi des preocupations urgentes : les frais de scolarité qui grimpe de jour en jour comment faire cette rentrée 2012-2013 ?

    • Le 31 août 2012 à 18:24, par LEGRAND En réponse à : Autant le dire : Rallonge de l’enrôlement, il ne faut gaspiller l’argent pour rien

      On est où là ? Suspendre les travos engagés pour l’indépendance ? Des contrats déjà été signés, on fait coma ? Ns sommes ds un Etat de droit et l’Etat pourrait être traîné en justice.

    • Le 1er septembre 2012 à 17:41, par Pouk-Nini En réponse à : Autant le dire : Rallonge de l’enrôlement, il ne faut gaspiller l’argent pour rien

      Qu’ont fait les partis politiques afin que les paysans prennent 30 minutes de leur temps pour aller se faire enrôler ? Rien ! Alors qu’on cesse de vouloir une chose et son contraire. Les paysans ont fait un choix. Ils l’assument car ils savent même s’ils vont voter leurs conditions ne vont pas changer. Les hyènes continueront allègrement leur travail. Alors à quoi bon ?
      Même si c’est 2% qui se sont faits enrôler, on peut voter. Poursuivre l’opération coûterait cher aux contribuables dans une période de crise économique surtout dans un pays garibou comme le nôtre. Utilisons l’argent de la poursuite de l’opération pour acheter des vivres, construire des écoles et des centres de santé ou d’alphabétisation. Halte aux gaspillages !

  • Le 31 août 2012 à 19:49, par Jack En réponse à : Autant le dire : Rallonge de l’enrôlement, il ne faut gaspiller l’argent pour rien

    quatre millions qui vont décider la destinée de quatorze millions.c’est lamentable.

  • Le 1er septembre 2012 à 11:59, par MWINESOBANFO En réponse à : Autant le dire : Rallonge de l’enrôlement, il ne faut gaspiller l’argent pour rien

    Tant pis pour ceux qui ne sont pas inscrits.Ils nont qu’a attendre les présidentielles.Nous voterons et décidérons à leur place.Ils faut que la CENI fasse un travail pédagogique en sanctionnant par la non-prolongation ceux qui ne se sont pas fait inscrire.C’est aussi une question de discipline ;sinon,on assistera au mème scénario dans cinq ans.Par contre il faudra qu’après les élections,l état mette en place dans chaque municipalité un systeme permanent et définitif d"enrolement au lieu d’attendre la période électorale pour gaspiller les finances.D"ailleurs,je me demande qu"est ce que JEROME BOUGOUMA attend pour moderniser son département.Il pourrait aumoins imiter SOUNGALO OUATTARA si les idées lui manquent.

    • Le 1er septembre 2012 à 15:22, par Jack En réponse à : Autant le dire : Rallonge de l’enrôlement, il ne faut gaspiller l’argent pour rien

      EST CE QUE LE QUORUM EST ATTEINT POUR ORGANISER LES ELECTIONS,, ?

      • Le 3 septembre 2012 à 17:39, par african dignity En réponse à : Autant le dire : Rallonge de l’enrôlement, il ne faut gaspiller l’argent pour rien

        Les inquiétudes des uns et des autres sont fondées surtout par rapport au manque de moyens du pays, mais il faut que nous sachions tous que la bonne gouvernance passe nécessairement par des élections libres, transparentes et exemplaires. C’est le prix à payer. L’éducation, la santé, la justice… se porterons mieux quand la majorité des Burkinabè prendra conscience que c’est le peuple qui donne le pouvoir. Suspendre les travaux de l’indépendance, c’est une façon de parler pour dire simplement que le nouveau fichier électorale est d’une importance capitale pour la démocratie, surtout dans notre pays. Il faut trouver les fonds pour cette opération très importante. Je suis sûr que si on veut, on peut. L’expérience montre aussi, que souvent, à trop se précipiter, on finit par tout gâcher. Frères, sœurs, les enjeux sont trop importants pour qu’on s’arrête en si bon chemin.

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