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Rentrée gouvernementale : Dossiers épicés cherchent ministres audacieux

Publié le jeudi 30 août 2012 à 23h30min

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Rentrée gouvernementale : Dossiers épicés cherchent ministres audacieux

Que faut-il attendre des sinistres du Faso en cette rentrée gouvernementale ? Des dossiers, il y en a des plus ordinaires aux plus épicés. Mais c’est l’audace qui manque le plus pour les affronter. En attendant de voir les membres du “gouverne-et-ment” un peu plus au front plutôt qu’à des séminaires ou à des cérémonies insipides, il convient peut-être de s’attarder sur quelques dossiers brûlants.

En ce début d’hivernage aux capricieuses averses qui succèdent un peu trop aux orages, il y a de quoi s’inquiéter pour les prévisions de la saison agricole. Avec le gros déficit alimentaire de l’année en cours et la conjoncture économique internationale, il faut apprendre à compter sur nos propres cultures pour nous nourrir. La politique de la gamelle tendue est révolue. Et les donateurs internationaux se bousculent de moins en moins au portillon de nos pauvres pays très endettés qui ne finissent jamais d’avoir faim.

Le sinistre de l’Agriculture et son adjoint, pardon, et son délégué feraient mieux d’encourager les paysans à produire plus et mieux que de fermer boutique pour la campagne électorale qui s’annonce pour les législatives et municipales couplées. Car, une campagne peut bien en cacher une autre. Quand on sait qu’ici au Faso les politiciens aiment faire feu de tout bois, il vaut mieux ne pas mélanger la chèvre et le chou.

Mais la sécurité alimentaire rime aussi avec la sécurité tout court. Avec le regain de violences en Côte d’Ivoire et la persistance de la crise malienne, le terreau est bien fertile pour la circulation des armes et des délinquants de tout poil. Ce n’est un secret pour personne que nos frontières sont poreuses et les moyens humains et logistiques de nos forces de défense et de sécurité ne sont pas toujours à la hauteur de nos attentes. Il faut donc éviter que les coupeurs de route, de plus en plus armés, ne confisquent les maigres sous que les paysans auront à transporter ici et là pour assurer la scolarité de leurs rejetons. La circulation des personnes et des biens ne doit plus être un vain mot sur l’intégralité des routes du Faso. La police et la gendarmerie ont fait des pas qualitatifs ces dernières années, mais en matière de sécurité et de sûreté, on n’a jamais trop fait.

Pour la prochaine rentrée scolaire et universitaire, on aurait pu dire que c’est dans l’ordre normal des choses. Mais hélas ! La normalité est toujours introuvable à l’Université de Ouagadougou. Et ce malgré les changements et réaménagements du ministère en charge de l’Enseignement supérieur. Il va falloir remédier à cette anomalie qui n’a que trop duré et qui ampute chaque année académique d’au moins un semestre. C’est aberrant que des jeunes qui passent leur bac en juin soient obligés d’attendre le mois de janvier de l’année suivante pour commencer leurs études universitaires. Ne vaut-il pas mieux reculer pour mieux sauter plutôt de continuer à traîner ce boulet qui pèse lourdement sur la quantité et la qualité de l’enseignement et la formation universitaire ?

On peut se réjouir de voir les degrés inférieurs retrouver une certaine quiétude. Mais cela doit toujours être interprété comme le calme avant la tempête. Car, en matière de satisfaction des récurrentes doléances des braves instituteurs et professeurs des brousses et des villes, les « efforts du gouvernement » sont généralement en deçà des attentes exprimées. Quand la vie chère se mêle à la galère coutumière du monde enseignant, il vaut mieux gérer les problèmes sociaux avec beaucoup de tact et d’écoute. Ce qui est non seulement valable pour la “sinistre” en charge de l’Education nationale, mais aussi à son collègue de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale.
En plus des « grèves traditionnelles » du mois de décembre au Faso, la fin de l’année ne sera pas de tout repos.

Les élections législatives et municipales couplées passeront par là. Mais avant, il faut assurer une organisation irréprochable à ce scrutin qui s’annonce comme l’un des moins faciles à gérer aussi bien au niveau des électeurs majoritairement « analphabètes » que du ministère en charge de l’Administration territoriale. Ces élections étant locales, il va falloir surveiller le thermomètre social comme de l’huile sur le feu pour prévenir des risques de dérapages tant à l’intérieur des formations politiques qu’entre des partis et militants rivaux. En plus, le gouvernement doit être suffisamment proactif pour donner à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) les moyens et l’assistance nécessaires dont elle aura besoin pour être à la hauteur de sa mission et de son indépendance.

Le ventre mou du pouvoir demeure la justice

Depuis plus d’une décennie maintenant, le ministère en charge de cette question peine à satisfaire ce gros besoin de justice qui s’exprime de façon fracassante dans la rue. La panne de ce département est si criante que lui-même ne sait plus à quel saint se vouer. Des juges indépendants et intrépides, voilà ce dont l’appareil judiciaire burkinabè a besoin pour rassurer les justiciables et infléchir la mauvaise opinion et la mauvaise presse qui la couvrent. Les rendez-vous manqués sont légion. Les dossiers non aboutis ou qui « suivent leurs cours » également. Or, aussi longtemps que le système judiciaire donnera cette impression, il sera bien difficile pour les populations de compter sur lui et avec lui.

Ce qui n’est pas le cas du Blaiso national sur le front sous-régional où son sinistre des Affaires étrangères et lui ne chôment pas du tout en matière de médiation et de facilitation. Ils en ont tellement fait qu’ils ont maintenant des réfugiés maliens sur les bras. Lorsque cet asile forcé et illimité intervient dans un contexte d’insécurité alimentaire, on se demande si finalement c’est le Burkina ou Bamako qui a hâte que la crise malienne s’achève au plus vite....

F. Quophy

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 31 août 2012 à 08:15, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Rentrée gouvernementale : Dossiers épicés cherchent ministres audacieux

    ’’Le sinistre de l’Agriculture et son adjoint, pardon, et son délégué feraient mieux d’encourager les paysans à produire plus et mieux que de fermer boutique pour la campagne électorale qui s’annonce pour les législatives et municipales couplées’’.

    - F. QUOFY, est-ce que toi tu suis l’actualité même ?

    Le Ministre Délégué à l’Agriculture est tout le temps sur le terrain à encourager les paysans au nom du Ministre de l’Agriculture, du Premier Ministre et du Président du Faso. Il n’est pas rare t’entendre le Dr COMBARY parler aux paysans des préoccupations de M. Blaise COMPAORÉ de voir la sécurité alimentaire devenir une réalité au Faso.

    C’est un Agriculteur qui te parle ic car j’en suis un et le Dr COMBARY a visité mon exploitation et il était tellement content lui et sa délégation. Il m’a encourager a mieux répandre mon expérience dans mon environnement.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 1er septembre 2012 à 12:17, par pas séké yé En réponse à : Rentrée gouvernementale : Dossiers épicés cherchent ministres audacieux

    Qu’est-ce que Mr le Président du Faso (qui est premier Magistrat) et Mme le Ministre de la Justice peuvent faire pour que la Justice ne sorte pas dans la rue, mais reste dans les palais de la Justice.

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