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Clémentine Dabiré/Binso, secrétaire permanente du FRSIT : « Venez voir les solutions de la recherche en matière d’économie d’énergie, d’énergie renouvelable et d’équipements appropriés »

Publié le mercredi 29 août 2012 à 22h08min

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Clémentine Dabiré/Binso, secrétaire permanente du FRSIT : « Venez voir les solutions de la recherche en matière d’économie d’énergie, d’énergie renouvelable et d’équipements appropriés »

La 10e édition du Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT) se tiendra du 06 au 14 octobre 2012 à Ouagadougou sous le thème« Crise énergétique en Afrique : des solutions scientifiques et technologiques ». En prélude à cette manifestation, nous avons rencontré la secrétaire permanente du FRSIT, Madame Clémentine Dabiré/Binso, pour échanger sur les préparatifs, les innovations de la présente édition et le sort réservé aux inventions des éditions précédentes.

Quel est l’état des préparatifs à un mois de l’évènement ?

Nous avons une commission restreinte mise en place depuis quatre mois et nous faisons des réunions préliminaires. Cette commission restreinte travaille en attendant la mise en place du comité national d’organisation qui se fera un mois avant la manifestation. La commission restreinte composée des sous-commissions (mobilisation des ressources, thème, exposition…) se réunit tous les deux à trois semaines pour pouvoir préparer l’édition, pour pouvoir écrire aux institutions qui peuvent nous appuyer à boucler le budget de l’organisation. Cela fait sept réunions que nous avons déjà tenues.

C’est dire que le budget de l’organisation n’est pas encore bouclé ?

Non, nous sommes en train de poursuivre. Quelles sont les personnes que nous contactons ? Il y a le personnel technique de la recherche, ceux qui ont l’habitude de travailler avec la recherche, il y a le gouvernement. Nous avons écrit à plusieurs ministres, ensuite nous sommes allés les voir. Parce qu’en général, les gens disent que la recherche est l’affaire des laboratoires et que c’est seulement le ministère de la recherche qui doit s’en occuper. Nous allons rencontrer les membres du gouvernement pour leur dire qu’en fait, ça concerne tout le monde. Les résultats de la recherche, on les utilise au quotidien, c’est un problème global. Et tout le monde doit s’intéresser à la recherche. Donc, nous avons besoin de l’appui de ces ministères là, en conseils et en financement si c’est possible pour pouvoir réaliser l’édition. Si non, le budget n’est pas encore bouclé.

Quelles sont les activités au programme de cette 10e édition du FRSIT ?

Au programme, on a des ateliers scientifiques. Là, ce sont des chercheurs qui travaillent sur le thème qui viennent exposer leurs résultats, leurs travaux de recherche qu’ils trouvent pertinents. Ils viennent exposer devant leurs collègues et tous ceux qui sont concernés par le sujet. Après les ateliers scientifiques, il y a les conférences et les tables-rondes. Là, c’est des sujets à débattre sur les thèmes avec les ministres. C’est une conférence concernant la politique en matière d’énergie de son département. Il y a des organismes sous-régionaux comme la CEDEAO et l’UEMOA. Nous allons leur demander de venir exposer leur politique régionale concernant l’énergie.

Après, il y a des expositions. Il y a des inventeurs ou des chercheurs qui ont des choses pertinentes à exposer dans le domaine du thème. Il y a aussi les équipements, ceux qui vendent des équipements qui entrent dans le thème vont venir les exposer. Cela va concerner l’économie de l’énergie, l’énergie renouvelable, l’électricité ordinaire, bref, tout ce qui est dans le thème qui est la crise énergétique en Afrique, quelles sont les solutions technologiques. Les exposés vont se faire dans ce sens.

Et nous avons prévu cette année de faire un espace enfants. Vous savez que la recherche, il faut commencer très tôt. Si nous commençons à intéresser les jeunes dès le plus bas âge, dès l’école primaire, ils développeront l’esprit de créativité. Il y a des écoles professionnelles qui travaillent déjà dans le domaine de l’énergie, qui vont venir exposer. Il y a aussi un volet « B to B » (Business to Business). Il y a un face à face entre les hommes d’affaires et des inventeurs, des chercheurs, des innovateurs dont les thèmes ont été retenus.

Les rencontres « B to B » et les espaces enfants constituent les innovations majeures pour cette édition…

Il y a deux innovations pour cette édition. Ce sont les rencontres « B to B » et les espaces enfants. Pour les autres éditions, les enfants venaient. Il faut toujours les encourager à s’intéresser à la recherche. Cette année, ils vont exposer, ils vont faire des démonstrations. Nous avons aussi demandé aux ministères, s’ils ont des innovations, de venir prendre un stand pour exposer. Le ministère de la fonction publique par exemple, qui a introduit beaucoup d’innovations avec les jeunes pour les concours, peut venir occuper un stand, expliquer ce qu’ils font, faire des démonstrations.

Le thème de la 10e édition est « crise énergétique en Afrique : des solutions scientifiques et technologiques », pourquoi le choix de ce thème ?

Parce que nous sommes confrontés aux problèmes énergétiques. Voyez les slogans des politiques qui disent qu’il faut travailler pour un Burkina émergent. Pour émerger, il faut de l’énergie. Donc, c’est un thème crucial et la crise énergétique frappe le monde entier. C’est encore plus grave en Afrique. C’est pour ça que nous avons choisi ce thème. Mais, le thème est arrêté depuis la dernière édition. Si vous voyez dans les boulangeries, le prix du pain a augmenté, pourquoi ? C’est le problème d’énergie Parce qu’à cause de la crise énergétique, ils n’arrivent plus à couvrir leur frais.

Les dolotières crient, le bois ne suffit plus. Nous avons été à la justice ce matin (ndlr : l’interview a eu lieu le 28 aout). Ils nous ont dit qu’ils sont de gros consommateurs d’énergie. Les prisons civiles consomment énormément d’énergie pour la cuisine des prisonniers. Donc, le problème d’énergie concerne tout le monde et c’est un problème crucial. Est-ce que la recherche a des solutions ? Venez du 06 au 14 octobre, vous verrez les solutions qu’il y a en matière d’économie d’énergie et en matière d’énergie renouvelable et en matière d’équipements appropriés, je pense que vous serez satisfaits.

Le forum ne réunit-il que des Burkinabè ?

Non. Ce sont des Burkinabè qui l’organisent et ils présentent des travaux de recherche qu’il y a eu Burkina, faits par des chercheurs burkinabè ou des partenaires qui sont au Burkina. Il y a la sous-région qui est invitée. Il y a des chercheurs, inventeurs et innovateurs de tous les pays de la sous-région qui sont invités. Même à l’extérieur, il y a des gens qui nous ont appelés depuis l’Europe pour venir participer. Ils ont des technologies assez innovantes qui peuvent servir au Burkina qu’ils viendront exposer.

Après neuf éditions, c’est sûr qu’il y a des chercheurs qui ont trouvé, plusieurs inventions faites et innovations mises au point ; que deviennent leurs trouvailles ? Est-ce que les travaux ont été valorisés ?

Il y a eu beaucoup d’innovations. Il y a plusieurs façons de valoriser. Beaucoup d’innovations ont été valorisées. Par exemple dans mon domaine, nous avons mis au point un « sac à triple fonds » pour la conservation du niébé. C’est des sachets qui sont à l’intérieur d’un sac en tissu. Si vous mettez du niébé dedans, ça se conserve pendant plusieurs années. Ça a été adopté et c’est utilisé presque partout. Il y a d’autres innovations comme ça et qui sont très vite adoptées. Valorisées, il y en a mais il faut trouver des opérateurs économiques qui s’engagent pour valoriser ces innovations parce que le ministère ou le chercheur seul ne peut pas le faire. Il faut un opérateur économique qui prenne le relai pour le faire. Souvent ce maillon est faible. Il faut aussi, quand vous allez inventer quelque chose, faire un brevet. Très souvent il y a aussi des faiblesses à ce niveau. Si non ça ne reste pas dans les tiroirs. Ça sort, peut-être pas au rythme que nous voulons mais c’est valorisé.

Avez-vous pensé à d’autres idées ou initiatives pour valoriser davantage les innovations et inventions des chercheurs burkinabè ?

Oui. A la recherche, il y avait un volet qui n’était pas très développé. C’est la communication. Il faut de plus en plus mettre l’accent sur la communication dans nos services et c’est eux qui vont nous aider à faire la promotion de nos inventions, de nos innovations. C’est dans ce cadre d’ailleurs que le secrétariat permanent du FRSIT a un chargé de communication. C’est dans ce cadre aussi que nous avons eu à faire des formations de journalistes à Bobo sur l’information scientifique et technique. Donc à ce forum-là, nous allons demander la participation de beaucoup de communicateurs pour pouvoir servir de relais pour l’information d’abord du FRSIT, pour les résultats qui sont là, pour faire des commentaires là-dessus. Je pense que ça aide beaucoup à valoriser ces résultats.

Lorsqu’on parle de FRSIT, les gens voient d’emblée un domaine réservé à l’élite intellectuelle…

Le FRSIT, c’est fait pour le grand public. Les ateliers scientifiques, là c’est pour les chercheurs qui ont des communications scientifiques à faire. Mais, l’exposition, c’est pour le grand public et tout le monde est invité à venir visiter les solutions que les inventeurs proposent. C’est pour l’utilisation de la population, ce n’est pas pour les chercheurs. Donc, tout le grand public est invité. Les opérateurs économiques aussi sont invités à venir voir. S’il y a quelque chose d’intéressant pour eux, qu’ils prennent pour multiplier à grande échelle pour la population. Si on dit économie d‘énergie, le bois devient de plus en plus rare. Peut-être qu’il y a d’autres solutions pour faire la cuisine sans le bois. Toutes ces solutions seront proposées. C’est le grand public qui est invité à venir.

Où se dérouleront les différentes activités ?

C’est à la maison du peuple.

Y compris les conférences ?

Pour les conférences, on va louer des salles de conférence juste à côte, à l’hôtel Relax et à l’Institut Français du Burkina (ex-CCF). Le grand public est également invité à prendre part à ces conférences.

Qui est le parrain de la présente édition ?

C’est le ministère des mines, des carrières et de l’énergie qui doit exposer sur la politique de l’énergie de ce pays pour que les gens qui sont victimes de problème d’énergie qui seront dans la salle puissent leur poser des questions. Donc le grand public est invité.

Un appel à lancer ?

C’est d’inviter tout le monde, les hommes, les femmes, ceux qui ont des équipements à exposer, les chercheurs qui ont des résultats à exposer dans le thème, ou même pas directement dans le thème. Tout le monde est invité à participer. Les décideurs politiques aussi sont invités à venir visiter les stands. Les médias sont invités à venir couvrir tout ce qui se passe là-bas, pour faire la promotion des résultats de la recherche. Tout le monde est concerné, tout le monde est intéressé, tout le monde peut venir. Je compte sur vous, les journalistes, pour faire une large diffusion de l’information et inviter les gens à venir remplir la Maison de peuple pour voir ce que la recherche fait en matière d’énergie et de développement de technologie.

Interview réalisée par Moussa Diallo
Lefaso.net

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