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SITHO 2012 : « Un pavillon pays sera réservé aux treize (13) régions administratives du Burkina Faso »

Publié le mardi 28 août 2012 à 23h05min

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SITHO 2012 : « Un pavillon pays sera réservé aux treize (13) régions administratives du Burkina Faso »

La 9e édition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie (SITHO) se déroulera du 27 au 30 septembre 2012 à Ouagadougou. Avant d’aborder véritablement le sujet, les organisateurs prévoient, du 23 au 26 septembre, un Educ’tour qui conduira des professionnels du tourisme et la presse à l’Est du Burkina. A environ un mois de la manifestation, le directeur général de l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB), Dramane Millogo parle, dans l’interview qu’il nous a accordée par internet, de l’évènement et de la situation du tourisme au Burkina Faso.

Lefaso.net : Le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie se déroulera cette année du 27 au 30 septembre. Quelles en seront les grandes innovations ?

Dramane Millogo : L’innovation majeure du SITHO 2012 est la mise en place d’un « pavillon pays » essentiellement réservé aux treize (13) régions administratives du Burkina Faso. Dans leurs différents stands, les représentants de ces collectivités territoriales exposeront les potentialités culturelles, touristiques, artistiques, culinaires et artisanales et bien d’autres attraits de leurs régions. Il faut dire que les autorités territoriales de même que les Directeurs Régionaux de la Culture et du Tourisme ont été sollicités à cet effet.

Quelles activités sont inscrites au programme du SITHO ?

Comme à chaque édition du SITHO, plusieurs activités sont au programme. Nous avons l’Educ’tour organisé au profit des Tours Opérateurs et des agences de presse spécialisées pour leur faire découvrir nos potentialités et attraits touristiques. Il y a aussi l’organisation du biotope qui met en exergue la richesse faunique du Burkina Faso. Au programme des rencontres, il y aura les échanges B to B et les workshops. Des communications sur des sujets en rapport avec le thème retenu « tourisme et transport : quelles stratégies pour une meilleure desserte » seront également données par des spécialistes du domaine. La foire de la gastronomie africaine et des séances de dégustation de mets locaux permettront aux participants de découvrir les repas de chez nous. L’organisation d’un concours sur les métiers de l’hôtellerie, l’animation artistique en soirée sur le site du salon avec des prestations d’artistes, l’organisation de circuits touristiques au profit du grand public et la course des serveurs sont également au programme.

Le SITHO est cette année à sa 9e édition. Quel bilan dressez-vous de cette manifestation ?

Le SITHO se tient depuis la première édition en 2004 jusqu’à la présente sans discontinuer. Il reste le premier salon du tourisme de la sous-région. Le salon dans son ensemble présente un bilan positif car il constitue un cadre privilégié de rencontres et d’échanges entre les acteurs nationaux du tourisme et de l’hôtellerie et les professionnels internationaux. Du chemin reste à faire, mais il y a tout de même un motif de satisfaction au regard du fait que les excursions qui sont organisées au profit du grand public à des coûts promotionnels sont destinées à inculquer la pratique du tourisme chez les nationaux. Il ya aussi que les activités menées en marge du salon apportent un plus à notre économie (transport, hébergement, location de stands, restauration,…).

On peut également noter que le SITHO a permis à notre destination d’être mieux connue ; ce qui explique sans doute la croissance continue des arrivées touristiques au Burkina Faso .
Cependant, nonobstant ces acquis, des insuffisances demeurent : il s’agit essentiellement des contraintes financières qui ne permettent pas au Secrétariat Exécutif de mener à bien ses missions de prospection des TO non seulement dans les pays traditionnellement émetteurs de touristes mais aussi vers les nations émergentes en matière touristique. Il faut aussi noter le manque d’engouement de partenaires commerciaux et de sponsors pour soutenir le salon. Les autres difficultés sont relatives à la capacité limitée de l’espace d’exposition du SIAO due à la présence des étudiants, la coïncidence des dates du SITHO avec celles d’autres salons ayant une audience internationale en Europe et dans le monde.

Comment se porte le tourisme burkinabè aujourd’hui ?

Aujourd’hui le tourisme burkinabè est dans une dynamique de croissance tant du point de vue des arrivées que de celui des recettes ; en témoigne les derniers chiffres. En 2011, les arrivées touristiques se chiffraient à 433 738 soit une hausse de + 6,4 % par rapport à l’année 2010.

Quant aux recettes, elles ont plus que suivi cette tendance haussière, fortement alimentées par une bonne tenue du tourisme interne.

Le tourisme burkinabè souffre de l’activité des groupes terroristes dans la bande sahélo-saharienne. Quelles mesures ont été prises au Burkina Faso pour éviter que ce secteur ne souffre des conséquences de ces agissements ?

La sécurité et la paix sociale sont indispensables dans la pratique du tourisme. Le Burkina Faso est situé au cœur d’une zone sahélienne qui connaît des remous depuis quelques temps avec une prolifération de groupes terroristes affiliés à la nébuleuse Al Qaïda, ce qui représente une menace pour le tourisme de la sous-région. Pour venir à bout de ce phénomène, le pays doit conjuguer ses efforts avec ceux des pays voisins. L’actualité nous montre que nos autorités sont dans cette disposition.

Sinon, le Burkina intra-muros n’a pas de problème particulier de sécurité. Ce sont les remous sociopolitiques à nos frontières qui peuvent rejaillir négativement sur notre tourisme.

Quelles mesures sécuritaires sont prises sur les sites ?

La menace terroriste est une question de sécurité publique et il faut s’y pencher sérieusement. Dans cette logique, il faut aller dans une dynamique d’intégration et de mutualisation des efforts pour y faire face comme dit tantôt.

Pour revenir à votre question, je dirai que la sécurité sur les sites s’inscrit dans la politique globale de sécurité du Gouvernement à travers le Ministère en charge de la Sécurité.

Les professionnels du voyage et du tourisme se plaignent de plusieurs difficultés dont le coût exorbitant des taxes. Est-ce une réduction est envisagée ou envisageable pour le futur ?

En vue de permettre aux professionnels de voyage et du tourisme d’exercer leurs activités en toute quiétude, l’Etat burkinabè a pris certaines mesures en vue de réduire le poids des taxes qui pèsent sur ce secteur d’activités. C’est notamment le Code des investissements qui est rendu plus attractif en matière d’investissements touristiques, la facilitation des formalités de création d’entreprises, la baisse des tarifs des visas d’entrée sur le territoire.

De même, les directives de l’UEMOA interpellent les Etats membres à alléger les charges fiscales dans le domaine du tourisme pour encourager les investissements et rendre le secteur plus compétitif.
La présence des guides dans le milieu du tourisme cause, selon les professionnels du secteur, de griefs. Pourrait-on penser à un nettoyage du milieu dans le futur ?

Les guides sont des acteurs indissociables du tourisme et constituent même un maillon essentiel de la chaîne touristique. Le contact, les échanges, les sentiments et les impressions, l’émotion sont l’essence même du tourisme qui est avant tout une activité humaine. Il faut indéniablement des guides bien formés et professionnellement qualifiés, toute chose qui passe par le renforcement de leurs capacités.

Certains sites touristiques ont besoin d’être réhabilités ou aménagés pour garantir plus de sécurité (le Lac Tengrela) ou pour offrir plus de commodités aux visiteurs. Qu’est-ce qui est fait dans ce sens ?

La réhabilitation ou l’aménagement des sites fait partie des priorités de l’ONTB. D’ailleurs, il va entreprendre bientôt la réhabilitation de certains sites : les unités de Djomga, Oursi, Pobe mengao, l’hôtel de la Kompienga, l’hôtel de Gorom-gorom, le relais touristique de Boromo, les cascades de karfiguèla, le lac de Tengrela. En effet, l’office s’inscrit dans une quête permanente du bien être des visiteurs en leur offrant des commodités pour rendre leurs séjours agréables. Pour le site touristique du Lac de Tengrela, il est envisagé la réhabilitation du mirador en vue de permettre aux visiteurs d’observer les hippopotames avec des jumelles de longue portée, la confection de nouvelles pirogues plus spacieuses pour les balades sur le lac, la formation et/ou le recyclage du personnel du site, leur dotation en uniformes de service, une collaboration plus étroite et renforcée avec la population, éventuellement avec la police pour la sécurité des visiteurs et des hippopotames qui sont par moment braconnés.

En outre, il faut noter que le Ministère de la Culture et du Tourisme a mis en place depuis peu, une Direction chargée de la Valorisation et des Aménagements Touristiques ( DVAT) qui s’occupera désormais de ce volet.

Quelles actions sont prévues afin de permettre au tourisme burkinabè de se développer davantage ?

Afin de permettre un développement harmonieux du tourisme burkinabè, l’ONTB va jouer sa partition en remplissant sa mission régalienne de promotion de la « Destination Burkina Faso » à travers un renforcement de sa présence sur l’échiquier national en participant à toutes les manifestations à caractère touristique, culturel, artistique et aux salons du tourisme sur le plan international dans la mesure de ses moyens. Nous allons aussi continuer l’impression des affiches, prospectus, autres gadgets de promotion en nombre suffisant et supports de communication adaptés afin de mieux vendre la destination, soutenir les acteurs touristiques du privé qui en font la demande à travers son expertise technique (consultation, formation des guides et hôteliers, etc.). Des colonies de vacances à but éducatif au profit de la frange jeune seront organisées. Nous allons élaborer un plan marketing et réaliser une étude sur la stratégie à adopter pour la pratique du tourisme par les nationaux, rechercher et/ou initier des partenariats entre l’ONTB et d’autres offices de tourisme dans d’autres pays, lesquels partenariats contribueront à booster notre tourisme.

Enfin, nous allons renforcer l’ancrage institutionnel et organisationnel du SITHO afin qu’il s’impose véritablement comme le salon de référence de la sous-région.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

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