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Côte d’Ivoire : Le porte-parole de Laurent Gbagbo en exil arrêté au Ghana

Publié le dimanche 26 août 2012 à 22h08min

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Côte d’Ivoire : Le porte-parole de Laurent Gbagbo en exil arrêté au Ghana

Justin Koné Katinan, porte-parole en exil de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, visé par un mandat d’arrêt international émis par Abidjan, a été arrêté au Ghana et restait samedi dans l’attente d’une décision ghanéenne sur son éventuelle extradition. Son arrestation est survenue en plein regain de tension en Côte d’Ivoire, marqué par une vague d’attaques meurtrières contre les Forces républicaines (FRCI), l’armée ivoirienne.

Les FRCI ont subi samedi un nouvel assaut, à un poste de contrôle près de Grand-Lahou (140 km à l’ouest d’Abidjan, sud), perdant un de leurs hommes tandis que "cinq assaillants" ont été tués, selon une source militaire. Une source locale a fait état de quatre morts du côté des inconnus armés.

Justin Koné Katinan "a été arrêté hier (vendredi) à Accra par la police ghanéenne en provenance de Johannesburg", a déclaré à l’AFP un membre de sa famille joint depuis Abidjan à Accra.

Une délégation ivoirienne, comprenant la juge en charge du dossier, est partie samedi matin le chercher au Ghana.

Mais son rapatriement attendu dans la journée n’a pas eu lieu. Les choses se sont en effet compliquées à Accra, où des pro-Gbagbo en exil ont sollicité Jerry Rawlings, ex-président ghanéen toujours puissant et considéré comme un allié de Laurent Gbagbo, selon des sources concordantes.

M. Katinan a dit à sa femme au téléphone "qu’il n’est pas question de l’extrader", a assuré le membre de sa famille contacté à Accra, selon lequel "son statut de réfugié politique vient d’être renouvelé". "Il a dit être en garde-à-vue" et a affiché sa "sérénité", confiant dans une "libération imminente", a précisé ce proche.

Une source judiciaire ivoirienne a affirmé de son côté que la justice ghanéenne devrait décider seulement en début de semaine prochaine d’une éventuelle extradition du porte-parole de M. Gbagbo.

La police ghanéenne n’a pas confirmé l’arrestation. "Je ne suis pas au courant de cette information", a dit à l’AFP Prosper Agblor, responsable du Département des investigations criminelles.

Visé par un mandat d’arrêt pour "crimes économiques", M. Katinan a été ministre du Budget de M. Gbagbo durant la crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011) qui a fait quelque 3.000 morts et s’est conclue après deux semaines de guerre par la chute de son mentor, qui refusait de reconnaître sa défaite à l’élection de novembre 2010.

Adversaire virulent du nouveau pouvoir, Justin Koné Katinan était en exil et basé au Ghana depuis la fin de la crise. M. Gbagbo a été arrêté le 11 avril 2011 et est détenu depuis fin 2011 à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre l’humanité.

Changement de pouvoir à Accra

Jusque-là, un seul mandat d’arrêt international émis par la justice ivoirienne contre des exilés du camp Gbagbo a été exécuté : l’ancien ministre de la Défense Moïse Lida Kouassi avait été arrêté au Togo le 6 juin et extradé en Côte d’Ivoire.

Après les attaques meurtrières contre l’armée qui se sont succédé depuis début août, le gouvernement du président Alassane Ouattara a accusé des miliciens et militaires pro-Gbagbo qui bénéficieraient du soutien d’exilés au Ghana, ce que le parti de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a récusé.

De nombreux responsables politiques et militaires de l’ex-régime ont trouvé refuge au Ghana.

Le pouvoir ivoirien a demandé jusque-là en vain l’exécution des mandats d’arrêt visant certains d’entre eux, mais a repris espoir avec l’arrivée du nouveau président ghanéen John Dramani Mahama, installé après le décès le 24 juillet de son prédécesseur John Atta Mills.

A la suite de la crise post-électorale, une vingtaine de personnalités du régime déchu restent inculpées et incarcérées en Côte d’Ivoire pour génocide, crimes de sang, atteinte à la sûreté de l’Etat ou crimes économiques.

Alors que les forces pro-Ouattara sont aussi accusées de crimes durant la crise, y compris par une commission d’enquête ivoirienne qui leur a imputé plus de 700 morts, aucune figure du camp présidentiel n’a encore été inquiétée, alimentant des accusations récurrentes de "justice des vainqueurs".

AFP

La-croix.com

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