Evénements de Gaoua : Restaurer l’autorité de l’Etat
Juin 2012, dans ce paisible Burkina préoccupé par l’installation de la saison des pluies et par l’administration des examens du primaire et du secondaire, un diplomate de Bengué, la langue fourchue quelque part, s’invite au débat. Bigot, qu’il s’appelle, a tout simplement invité les Burkinabè à ouvrir l’œil et le bon. Sinon, prévient-il, sa boule de cristal indique que c’est sur le pays des Hommes intègres que plane le risque de désintégration. Patriotisme oblige, nombreux ont été les Burkinabè à monter au créneau pour descendre ce "petit blanc prétentieux" qui, en seulement quatre ans de présence au Quai d’Orsay, veut faire la morale à des personnes qui ont, excusez du peu, près d’une trentaine d’expérience dans la gestion de l’Etat. Et effectivement, le Blaiso national est sur son trône depuis 1987, donc depuis le siècle dernier. À cette position, il en a vu des vertes et des pas mûres tant au Faso que dans la sous-région.
Le prolongement normal de cette colère des Hommes intègres a été le communiqué sec produit par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale. Une façon de mettre les points sur les « i ». Sauf que la suite des événements dans notre pays appelle effectivement à la vigilance, pour ne pas tomber dans le gouffre dont parlait le diplomate français. Peut-être que ce ne serait pas pour les raisons évoquées, puisque la preuve aurait été apportée par le pouvoir sur la solidité de notre armée, sur l’absence totale de corruption dans notre pays et sur la constitution des sociétés en toute transparence tout comme l’attribution des marchés publics. En tout cas, les récents événements de Gaoua viennent rappeler à tous ceux qui s’agitent que le Faso, comme les autres nations, n’est pas à l’abri du danger des conflits ethniques.
A Gaoua, des Burkinabè ont été pourchassés comme des lapins par d’autres Burkinabè. Des familles entières ont été disloquées, chaque membre s’étant mis à l’abri pour sauver son "nez". La cause de ce branle-bas de combat : la mort suspecte du jeune Kambou Francis, âgé de 12 ans et ressortissant du village de Tonkar, à un jet de pierre de Gaoua, le chef-lieu de la région.
Révolte légitime de la population, car personne ne peut rester indifférent face à une telle barbarie. Pour autant, rien, vraiment rien ne peut justifier que les allogènes -ou considérés comme tels- deviennent la cible de cette colère. Sans aucune preuve, en effet, des Burkinabè non originaires de cette localité ont été mis en cause et leur vie menacée. En fin de semaine dernière, elles étaient près de deux cent mille personnes à gagner Bobo pour sauver leur vie. Gaoua est devenu une ville en guerre et les débris laissés sur la voie publique témoignent de la hargne des manifestants. Sans être exhaustifs, il est déjà question de trois morts. Indignés, les mis en cause, des Mossé notamment, sont eux aussi allés exprimer leur exacerbation en s’attaquant à des édifices publics. Un autre acte de résignation. Une résignation liée à l’incapacité de l’Etat à s’assumer.
Une fois de plus, il ne s’agit ni plus ni moins que de l’expression d’une déception des populations face à plusieurs actes d’impunité. Il n’est pas à exclure que certains de ceux qui ont livré la chasse aux allogènes avaient conscience de leur tort, mais ont agi ainsi pour pousser l’Etat à sortir de son mutisme. Après les tueries dans la quasi-totalité des treize régions de notre pays en quelque trois ans, le gouvernement doit recentrer son combat sur la restauration de son autorité. Bien plus que de longs discours, seule une mise en place d’une justice impartiale et indépendante pourrait faire piquer du nez à cette inacceptable tentation à se faire justice soi-même.
Adam Igor
Journal du jeudi
Vos commentaires
1. Le 24 août 2012 à 07:29, par zas En réponse à : Evénements de Gaoua : Restaurer l’autorité de l’Etat
Mr Adam ce que vous dites est bien vrai « le gouvernement doit recentrer son combat sur la restauration de son autorité. Bien plus que de longs discours, seule une mise en place d’une justice impartiale et indépendante … » seulement pour y arriver ce n’est pas facile pour une impunité cultivée il y a très longtemps. Cette justice indépendante et impartiale, si elle doit exister, doit commencer l’exercice de son indépendance et de son impartialité sur les dossiers clos, « oubliés » les non-lieux et tu sais où cela pourra déboucher. Les burkinabés n’accepteront pas deux poids deux mesures donc tout le fond du problème de justice dans notre pays réside dans ce fait. Et la dessus les burkinabés sont sur le qui-vive et attendent la suite de ces dossiers.
Ce que nous pouvons demander à Dieu c’est que 2015 arrive en toute quiétude et que la paix continue de régner, et qu’en 2015 celui qui sera au pouvoir ne soit pas un produit du présent régime ( là on ne le souhaite pas du tout) et alors on pourra espérer une justice indépendante et impartiale qui jugera non seulement les dossiers passés et les dossiers à venir. Quoiqu’on en dise, tôt ou tard, il faut que justice soit faite. Ceux qui sont l’objet de l’injustice aujourd’hui ont des enfants et des proches parents, et tôt ou tard ils réclameront leur justice.
Vous pensez que tous les détournements et les résultats des enquêtes parlementaires resteront impunis, ce que ces fautifs ignorent c’est que leur liberté et impunité est scellé à un pouvoir qui n’est pas éternel par conséquent l’impunité ne sera pas éternelle, elle prendra fin certainement. « c’est la tête qui est pourrie et on ne peut pas couper jeter, il faut tout jeter et il faut attendre 2015 pour le salut de nation ». c’est la justice qui élève une nation. Que Dieu garde et sauve notre nation.
2. Le 24 août 2012 à 07:35 En réponse à : Evénements de Gaoua : Restaurer l’autorité de l’Etat
Il faut convoquer urgemment les états généraux de l’Administration du territoire. Parce que les cadres de representation de l’Etat (Préfectures, Haut-commissariats, gouvernorats ) ne fonctionnement pas parfiatement.
Ce sont les dysfonctionnements ci-dessus évoqués qui font que :
les services publics (y compris la sécurité) fonctionnent mal et les populations ne se sentent pas servis par l’Etat et en viennent à la violence
les autorités locales ont du mal à résoudre DURABLEMENT les conflits
que l’économie locale tarde à émerger : quand le commerçant trouve que la mairie ne répare pas la voie qui passe devant sa boutique, il n’acceptera pas payer les impots et est toujours rémonté contre l’aAdministration
TACHONS D’Y REFLECHIR ET ACCEPTER D’INNOVER POUR S’ADAPTER AUX BESOINS DE NOTRE EPOQUE
3. Le 24 août 2012 à 08:32 En réponse à : Evénements de Gaoua : Restaurer l’autorité de l’Etat
IMPORTANT
A GAOUA les mossés ont tiré la leçon. ne plus compter sur une autorité et chercher son propre arme pour sa sécurité advienne que pourra...
4. Le 24 août 2012 à 09:43, par yat En réponse à : Evénements de Gaoua : Restaurer l’autorité de l’Etat
Monsieur ADAM Igor, tu es le DIABLE en personne. Quand on essaie d’oublier la triste affaire, tu la remet sur table avec des contrevérités. C’est Diabolique. Tu avance que plus de 200 000 personnes ont regagné BOBO. Tu connais 200 000 personnes ? Qui était ton maitre au CE1 ? Toute la province du PONI compte combien de personnes ? Dans quel site à BOBO on a hébergé ces 200 000 personnes. Tu es entrain de brouiller les pistes des enquêteurs. Toute personne qui cet énergumène est invitée à fournir des informations sur ses mouvements suspects. Surement il fait partir des réseaux qui ont assassiné vachement le petit. Population de GAOUA, soyez vigilent se vous tromper pas de cible de gâter votre ville. Vous avez toujours vécu en bonne intelligences avec les autres communautés. Le Diable c’est ceux qui mettent du feu dans l’huile comme les Igor. Dans vos libations pensez à lui . Mais recherchez la paix avec tous. Nous sommes Frères au Burkina, et nous devons nous aimer les uns les autres. Il faut bannir la vengeance. Cela ne serre à rien. QUE DIEU BÉNISSE LE BURKINA FASO
Le 25 août 2012 à 00:16, par une vie est une vie En réponse à : Evénements de Gaoua : Restaurer l’autorité de l’Etat
la vengeance est a bannir , c’est bien donc au burkina il y a des gens qui ont droit de vie et de mort sur d’autres burkinabe .les victimes doivent toujours pardonner et les boureaux doivent toujours faire des victimes. aucune vie n’a de valeur plus qu’une autre. par consequent tout burkinabe doit eviter de poser des actes qui poussent a la vengeance. c’est une question de bon sens en donnant de la valeur a la vie d’autrui
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5. Le 24 août 2012 à 12:09, par billy En réponse à : Evénements de Gaoua : Restaurer l’autorité de l’Etat
c’est vrai que l’Etat a perdu son autorité et qu’il doit tout mettre en oeuvre pour la restaurer mais que le peuple burkinabè sache que rien ne vaut la paix
6. Le 25 août 2012 à 01:09, par Dixeo En réponse à : Evénements de Gaoua : Restaurer l’autorité de l’Etat
Héé béé !!! Adam Igor ! LA province du Poni compte environ 300 000 habitants. Si 200 000 ont fui à Bobo, c’est qu’il n’y a presque plus d’autochtone à Gaoua ! Et qui les aurait chassé ???
Il faut faire barka et dire "environ 200 personnes"...
7. Le 25 août 2012 à 16:49 En réponse à : Evénements de Gaoua : Restaurer l’autorité de l’Etat
Connaissant mes beaux (quand ils ont raison, ils ne réculent devant rien), où était le gouverneur pour mettre en pratique leur talent de résolution de conflits ? C’est une négligence ou quoi ? Soyez vigilents mes beaux, sinon certains imbéciles vont finir tous nos albinos dans le Sud ouest. Ne fermez plus l’oeil, si vous voyez un Yb... du pays voisin roter dans les environs ayez l’oeil sur lui.
Toutes mes condoléances à la famille KAMBOU. Que Dieu aide nos autorités locales ou nationales à retrouver ce satan noséabonde qui a troublé la paix entre les communautés vivant à gaoua pour ses désirs sataniques. Putain de tous les putains.
8. Le 28 août 2012 à 09:40, par ismael En réponse à : Evénements de Gaoua : Restaurer l’autorité de l’Etat
merci pr vtre article. il faut ke tout le monde sache ke ns somme pas dans la jungle ni dans louest americain. mme la bas le shérif etait le garant de la loi. l etat doit prendre ses responsabilites pr ke de tels actes n se repete plus