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Dis-moi ce qui arrive à tes voisins...

Publié le vendredi 24 août 2012 à 22h45min

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Dis-moi ce qui arrive à tes voisins...

"Quand la case de ton voisin brûle, hâtes-toi de l’aider à éteindre le feu de peur que celui ci ne s’attaque à la tienne." A Abidjan, on connaît bien cette vérité vraie-vraie. Au Faso aussi, où l’enfant terrible de Ziniaré ne ménage aucun effort pour aller éteindre les feux des autres, dès que commence à souffler la braise. Devra-t-il voler aussi au secours du Bénin voisin où l’on fait état de bruit de bottes en sourdine ?

Ce qui se murmurait depuis quelque temps a pris un caractère officiel cette semaine avec la sortie, bang, le 20 août dernier, du ministre béninois de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes. Le sinistre qui a la haute main sur les affaires de sécurité nationale du « pays du Vaudou » n’est en effet pas passé par quatre chemins pour démocratiser les « informations persistantes » parvenues à ses oreilles et sans doute corroborées par ses services. Et re-bang, « un grand projet de déstabilisation », menacerait le laboratoire des conférences nationales africaines.

Et de décortiquer l’affaire : « Ce projet de déstabilisation, commandité par des hommes politiques, en relation avec des opérateurs économiques et certains circuits syndicaux, vise à recruter des étrangers pour orchestrer cette basse besogne qui sera suivie de grèves perlées pour paralyser tout le pays et le rendre ingouvernable. »

De là à imaginer que le Bénin est au seuil d’un nouveau coup d’Etat, comme si celui qu’on a fini de gérer au Mali ne suffisait pas, il n’y a qu’un pas que bon nombre de personnes ont allègrement franchi. Même si, en y regardant de près, les fins analystes voient dans cette débauche de communication une manière bien policée de tordre à nouveau le cou aux libertés individuelles. A l’appui de ces inquiétudes, les mesures annoncées pour « déjouer ce plan de déstabilisation », qui fait la part belle - quoi de plus normal ! - au « renforcement des patrouilles et des contrôles aux frontières du pays et sur le territoire national ».

Déjà, vendredi dernier, la police nationale du Bénin a présenté à la presse, indique-t-on, pas moins de 105 armes perfectionnées et plus de 4 000 munitions saisies, suite aux fouilles opérées aux postes frontaliers entre le Bénin et Togo, d’une part, et entre le Bénin et le Burkina Faso, d’autre part. Aïe !

Docteur Honoré, l’homme des « difficilitations » faciles, ne doit donc pas dormir sur ses lauriers. Quand certains cancans commencent à faire du bruit, au point de résonner sur le tambour gouvernemental, il faut vite prévoir quel pas de danse esquisser avant qu’il ne soit trop tard. D’autant que, vu sa position centrale dans la sous-région, le Faso est very exposé. En Eburnie, ça ne va même pas, puisqu’on parle, là-bas aussi, de « rendre le pays ingouvernable », avec force gbagban militaire en cours. Au Mali, un autre grand voisin, c’est encore plus dra, avec le péril islamo-terroriste, qui fait charrier les travers de la charia jusque dans les cases de populations autrefois en paix. Et au pays des Gnassingbé, où l’enfant terrible de Ziniaré a longtemps... bossé comme un vrai Dromadaire pour ramener la tranquillité dans la cité, on en est encore à vouloir « sauver le Togo ».

Rien que mardi dernier en effet, le Collectif « Sauvons le Togo », en guerre ouverte contre le clan Gnassingbé, qui a la haute main sur toutes les affaires de ce minuscule pays de 56 000 km2 depuis Mathusalem, en était encore à en découdre avec les forces de l’ordre autour d’un sit-in interdit.

Décidément, le Faso, désormais encerclé de feux de grogne, devra faire attention, en apportant l’eau du pompier ici ou là, à ne pas se consumer lui aussi... Pourquoi diable ne font-ils pas en sorte que leurs cases ne brûlent point ? Hein ?

Journal du jeudi

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Vos commentaires

  • Le 26 août 2012 à 10:37, par N’dabi En réponse à : Dis-moi ce qui arrive à tes voisins...

    Le Burkina devrait en arriver au point de faire des cantonnements de forces de l’ordres à ses frontières pour éviter un éventuel débordement de chez ses voisins ? cette question mérite d’être posée.
    Ou sommes-nous gouverné par des incompétents qui méritent à chaque fois d’être écartés du pouvoir par la violence, au point de prendre en otage la paix et la quiétude de nos populations ?
    Héi ! il serait temps d’arrêter de trimer avec le diable.

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