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Vision Express sur… : La dot et sa signification

Publié le mardi 21 août 2012 à 22h07min

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Vision Express sur… : La dot et sa signification

Longtemps demeurée un lien consolidant les couples en Afrique, la dot semble être relayée au second plan de nos jours. Elle est même peu connue par la nouvelle génération. Symbolisée par des cauris, des céréales, des animaux et bien d’autres choses, la dot se donnait après des étapes préliminaires. Et chaque ethnie a son processus et son symbole. Dans l’ethnie peulh, dès la naissance d’un bébé, la famille prétendante symbolise son choix par une cordelette. Il suffisait de la nouer autour du pied du bébé. Une fois ce cordeau noué, le bébé reste la « propriété » de la famille concernée. Dès l’adolescence, la petite fille pré-fiancée peut être aux soins de la famille de son futur mari.

Quoique dise, la nouvelle génération sur le système du mariage à l’africaine, nous sommes convaincus que ce système n’est pas toujours contraignant pour la jeune fille. En pays Sénoufo, la jeune fille choisissait librement son bien-aimé parmi ses prétendants. Pour le choix, chacun des prétendants apportait de la céréale (principalement du riz) dans la famille de la fille les jours de fête. La part de chaque concurrent était bien repérée pour permettre à la jeune fille de ne pas faire une confusion. Celui dont la céréale était choisie par la jeune fille devenait son fiancé. C’est à partir de ce moment que le futur mari se soumettait aux exigences des fiançailles.

Par exemple, aider obligatoirement le père de la fiancée à désherber son champ durant des hivernages, lui payer des vêtements… En pays bobo, les prétendants sont soumis à l’épreuve de la douche. La nuit tombée, chaque prétendant se rend dans la famille de la jeune fille. Si réellement le prétendant lui plaît, elle lui sert l’eau de la douche. Et comme c’est à l’air libre que la douche se prenait, cet endroit servait aux échanges préliminaires entre le prétendant choisi et la fille. Si les deux s’accordent à fonder un foyer, les deux parents sont informés. Et les parents du futur mari engagent la démarche nuptiale. Au finish, les sages fixent une date pour servir le dolo (bière locale à base du mil) faire des bénédictions. Symbolisée par un liquide ou un solide, la dot est l’élément essentiel qui impliquait les deux familles dans la résolution des problèmes conjugaux.

Au-delà des deux familles, toute la communauté était concernée une fois la dot payée selon les normes culturelles. Au Sud-Ouest, plus précisément en pays dagara, la dot constitue un frein à l’infidélité féminine. Toute fille fiancée selon la rigueur locale en la matière, ne pouvait en aucun cas sortir avec un autre homme. La dot servait donc dans la consolidation des couples et le renforcement des liens entre les communautés. De nos jours, ce pan de notre culture est en train de disparaître au profit de l’argent. A cela s’ajoute l’hypocrisie de certains proches des filles promues au mariage. Parlant de l’hypocrisie, notre prochaine vision traitera de celle des communautés lors des cérémonies funéraires. Nous parlerons plus précisément des éloges posthumes.

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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