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Nuit du Destin 2012 : Le CERFI et l’AEEMB invitent la communauté musulmane du Burkina à aller vers des actions collectives

Publié le mercredi 15 août 2012 à 23h46min

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Les musulmans du Burkina ont célébré la Nuit du Destin (Al-Kadr) du Mardi 14 au mercredi 15 août 2012 de 22h à 4h du matin. Al-Kadr correspond à la nuit au cours de la laquelle le Saint Coran a été révélé au prophète Mohamed. « Celui qui arrive à poser des actes d’adoration durant cette nuit d’Al-Kadr ressort pardonner de tous ses péchés », c’est pourquoi, ils étaient des milliers de Ouagalais à converger vers le site du SIAO à l’appel du CERFI (Centre d’études, de recherche et de formation islamique) et de l’AEEMB (Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina) pour célébrer ensemble cette nuit de grâce. Avant de faire place à la séance de prière, l’imam Mahmadou Alioune Diouf a animé une conférence sous le thème : « bâtir notre communauté par la foi ».

Dans la sourate de la destiné, le coran nous enseigne que « la nuit du destin est meilleure que 1000 mois d’adoration » (environ 83 années). Mieux, selon un hadith du Prophète Mohammed, « quiconque accomplit la prière de la nuit, la nuit d’Al-Kadr avec une ferme foi et en cherchant la récompense, tous ses péchés passés seront pardonnés ». Al-Kadr correspond à l’une des nuits impaires de la dernière décade du mois de Ramadan et tout porte à croire qu’il s’agirait de la 27e nuit. D’ailleurs, dans la plupart des mosquées, des prières s’y déroulent de minuit à l’aube durant les dix dernières nuits du Ramadan afin de ne pas rater cette grâce.

Au cours de la nuit du mardi au mercredi, les fidèles musulmans ont prié pour que Allah agrée leur jeûne, pardonne leurs fautes et les fasse vivre de nombreux autres mois de ramadan. Ils ont prié pour la paix au Burkina et dans la sous région. Ils ont eu une pensée pieuse à l’endroit des peuples malien, ivoirien, palestinien et syrien qui traversent actuellement des moments difficiles.

Le ramadan étant également le mois de la plus grande introspection des musulmans, le CERFI et l’AEEMB, organisateurs de l’évènement, ont invité les uns et les autres à se questionner sur leur contribution pour le bien-être de l’humanité, celui de leur environnement immédiat et bien au-delà. « Le ramadan est une invite au respect, à l’humilité, à la piété croissante, à l’entraide et à la fraternité », a rappelé Moussa Nombo, le président du CERFI.

A chaque édition de la nuit du destin, le CERFI identifie une thématique donnée afin de parler de la religion, partager l’ensemble des problématiques que traverse la communauté musulmane, tenter d’apporter des débuts de solutions, se rappeler les bons usages, prier jusqu’à l’aube, implorer le pardon d’Allah et espérer Sa grâce.

La foi musulmane est dynamique

Cette année, il s’agissait de réfléchir sur comment « bâtir notre communauté par la foi ». Avant le début de la conférence, l’imam Halid Ilboudo a fait bref rappel sur l’essence de la foi musulmane. Basée sur l’unicité de Dieu à laquelle nul prophète ne peut être associé, « la foi musulmane est dynamique et non statique. Elle se raffermit avec les bonnes actions et se dégrade avec des actes indignes d’un croyant », a-t-il souligné avant de citer quelques qualités de la foi musulmane.
Avec les 23 ans du CERFI, 26 de l’AEEMB, 40 ans du mouvement sunnite et les 50 ans de la communauté musulmane, il reconnait qu’il y a des choses qui ont été faites en matière d’association.

Mais, ces regroupements agissent individuellement de façon isolée. Ce qui limite leurs actions. « C’est dans la collectivité qu’on peut poser des actes déterminants de construction de notre communauté », soutient l’imam Alioune Diouf, dans le franc parlé qu’on lui connait. L’action individuelle a des limites dont l’éternel recommencement. Pour la assurer la continuité des actions de construction, il faut des actions collectives. Pourtant, aux cours de ces dernières années, « nous avons mieux construit pour nous-mêmes que pour la communauté », déplore-t-il. Aussi, l’action individuelle de certains « illuminés » conduit quelques fois à des déviances. La communauté des « Pieds-nus » en est un exemple malheureux, à entendre le conférencier.
« L’intellectuel musulman doit être une miséricorde pour sa communauté, il a un rôle avant-gardiste pour la nation.

Il a une compréhension de sa religion, une connaissance certaine de son environnement, de l’histoire et de la géographie, des enjeux de son époque », rappelle Moussa Nombo. Afin de jouer pleinement sa partition, le CERFI s’est lancé dans la réalisation d’ouvrages socio-éducatifs depuis quelques années.

Les moyens faisant défaut pour le moment, la contribution de tous est attendue. Les projets en cours sont entre autres la réalisation la réalisation d’un collège et d’un dispensaire à Fada N’Gourma, d’un lycée et dispensaire à Komsilga, d’un cabinet médical au secteur 16 de Ouagadougou et d’un lycée au siège du CERFI. Les terrains sont acquis, certaines infrastructures déjà construites. Le montant total recherché pour la construction ou l’équipement est de 120 millions environs, soit 40 millions pour les équipements.
Cette conférence était également une occasion pour l’imam Diouf de revenir sur la charia. Il en a profité pour fustiger les dérives du MUJAO au Nord-Mali.

Moussa Diallo

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