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Côte d’Ivoire : Attention, ça se gâte !

Publié le vendredi 10 août 2012 à 00h18min

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Djaa les eaux de la lagune Ebrié sont toujours aussi troubles ! Plus d’un an après le gbangban postélectoral de l’année dernière, la paix n’est encore pas redevenue un comportement à Abidjan, et la réconciliation se cherche toujours dans le pays...

On croyait le pays complètement libéré des démons de la violence après la longue et âpre « difficilitation » de l’enfant terrible de Ziniaré, qui a réussi le coup de force d’arbitrer, sous l’égide des Nations unies, la terrible bagarre ivoiro-ivoirienne dans les urnes. Malheureusement, la force des armes a succédé au verdict des urnes, laissant plus de 3 000 morts sur le carreau, sans que la violence n’ait complètement déserté le forum. Les spots et autres films de sensibilisation en faveur de la paix et de la réconciliation n’ont manifestement pas encore pénétré tous les Ivoiriens. Sans doute qu’il y en a qui n’y voient justement rien dans la gibecière de leurs intérêts et qui se refusent à faire le pas décisif vers la paix.

Près de 19 ans après la disparition, le 7 décembre 1993, de son « père fondateur », Feu Félix Houphouët-Boigny, la paix reste un « vain mot » sur les bords de la lagune Ebrié.
Ainsi, lundi dernier, c’est le fameux camp d’Akouédo, sis à Cocody et base des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), qui a été l’objet d’une attaque par des assaillants non identifiés. Bilan : une dizaine de soldats grièvement blessés. Mitraillé à l’arme automatique et à la kalachnikov, le camp a été attaqué par ses deux entrées, à l’aube du lundi 6 août, veille de la commémoration, le 7 août, du 52e anniversaire de l’indépendance du pays. En termes de symbole, ça fait vraiment désordre !

D’autant que le grand chantier de la réconciliation lancé par Alassane Dramane Ouattara, au lendemain de sa prise de fonction comme quatrième président de la Côte d’Ivoire -à l’exclusion de la parenthèse militaire du général Robert Guéï-, marque le pas.

La situation est d’autant plus critique que la veille déjà, le commissariat du 17e arrondissement de Yopougon a fait, lui aussi, l’objet d’une attaque qui a tué « cinq militaires ivoiriens ». Et comme si cela ne suffisait pas, on annonce également qu’« un commando armé a attaqué la base militaire de la ville d’Abengourou », située à 250 kilomètres à l’est d’Abidjan. Alors que l’on se perd en conjectures sur les réelles motivations de ces sorties armées, on est en droit de nourrir, aujourd’hui encore, de grosses inquiétudes au sujet de la stabilité de la Côte d’Ivoire, de la quiétude de ses populations qui ne demandent, elles, qu’à vivre en paix.

Le fait est que, indique-t-on, si l’insécurité a reculé dans le pays depuis la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, « la circulation d’armes en tout genre - évaluées à plusieurs dizaines de milliers - des ex-combattants mécontents de leur sort et des tensions ethniques toujours vives, en particulier dans l’Ouest, nourrissent des incidents parfois meurtriers ». Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) n’a d’ailleurs pas hésité à tacler son allié, le chef de l’Etat, dans un communiqué très ferme sur la question et publié samedi dernier. En parlant de « violences endémiques (qui) entretiennent un climat d’insécurité généralisée » dans le pays, le PDCI-RDA met certainement le doigt sur l’un des grands défis - la réforme de l’armée - à relever par les nouveaux tenants du pouvoir ivoirien.

Décidément, entre les milices pro-Gbagbo, les « dozo » démobilisés mais non indemnisés, et certains éléments incontrôlés des FRCI, on ne sait plus quelle kalachnikov craindre en Eburnie... Docteur Honoré, au secours !

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 13 août 2012 à 16:48, par Bakayoko Coulibaly En réponse à : Côte d’Ivoire : Attention, ça se gâte !

    Attention, Guillaume SORO, votre problème c’est Mamadou DIOMANDE, le conseiller de IB qui a repris du service à Abidjan. Si vous ne le mettez pas hors d’état de nuire, votre régime aura des problèmes. Laisse voir. Bakayoko Coulibaly

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