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Ousmane Kouré Jackou, maire de Kornaka : « Ensemble, les communes sont crédibles pour faire avancer les choses sur le plan du développement local »

Publié le mercredi 8 août 2012 à 23h01min

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Président de l’Association des Communes du Canton de Kornaka (ACCK) et maire de la commune de Kornaka, Ousmane Kouré Jackou fait partie des intervenants dont les communications ont retenu le plus d’attention lors du deuxième Forum des leaders du Sanguié tenu les 4 et 5 août 2012 à Tenado et à Kyon. Invité au Forum pour venir partager l’expérience de sa commune en matière d’intercommunalité, il a accepté de répondre à nos préoccupations. Celles-ci sont entre autres relatives à l’intercommunalité, ses avantages et à l’expérience de la commune de Kornaka.

Lefaso.net : Présentez-nous un peu votre commune ?

Ousmane Kouré Jackou : La commune de Kornaka est située à 700 Km de Niamey, à l’est du Niger, plus précisément dans la région de Maradi. Notre commune a une superficie de 5 315 km2 et compte 147 000 habitants. Kornaka est membre de l’Association des Communes du Canton de Kornaka (ACCK) qui comprend au total cinq communes : Kornaka, Adjékoria, Mayara, Sabon Machi et Don Goulbi.

Quelles sont les occupations des populations de votre commune ?

Les activités au niveau de ma commune sont l’agriculture, l’élevage et le commerce. Ce sont les principales activités menées au niveau de notre commune.

Qu’est-ce que vous faites en termes d’élevage ?

Nous élevons des vaches, des chameaux, des moutons, des chèvres et de la volaille.

Quelles sont les activités agricoles au niveau de votre commune ?

Nous cultivons le mil, le niébé, l’arachide, le sésame. Ce sont là les principales cultures au niveau de Kornaka.

Votre commune expérimente avec d’autres communes voisines depuis 2004 l’intercommunalité. Pourquoi avez-vous opté pour cette approche ?

L’intercommunalité est un espace que nous avons créé avec quatre autres communes, compte tenu des réalités socioculturelles du territoire. Nos cinq communes appartenaient à un même canton, ont une réalité, ont un terroir et se reconnaissaient à travers un certain nombre de choses. Avec la communalisation il y a cette division et les populations ont senti le désir de rester uni en créant un cadre pour travailler ensemble. Voilà les raisons qui nous ont poussés à mettre en place l’Association des communes du Canton de Kornaka (ACCK) et à aller à l’intercommunalité.

Concrètement, qu’est-ce que l’intercommunalité vous a apportés ?
L’intercommunalité nous a apportés beaucoup de choses parce que nous sommes de jeunes communes inexpérimentées. C’est extrêmement dangereux dans ce contexte de vivre en vase clos. Il faut s’associer, unir nos efforts. On est crédible à cinq qu’à seul pour faire avancer les choses sur le plan de développement local. Ensemble, on saura mieux se débrouiller que si nous sommes seuls. Et l’intercommunalité nous a permis de faire un certain nombre de réalisations.

Peut-on avoir une idée sur ces réalisations ?

Nous avons une mutuelle qui se porte très bien. Nous avons une radio intercommunale qui couvre les cinq communes. Nous avons des agents municipaux qu’une commune ne pouvait prendre en charge toute seule. Ensemble, en conjuguant nos efforts, nous pouvons recruter des agents qui vont travailler pour les cinq communes. A cinq on peut mieux supporter leurs salaires qu’à seul. Ce sont des avantages extrêmement importants et sur le plan des investissements, on est beaucoup plus crédible avec nos partenaires parce qu’actuellement nous avons des réalisations sur le plan de l’eau, de banques céréalières et sur bien d’autres aspects. Ce qui fait que de nombreuses communes nous approchent aujourd’hui pour comprendre notre processus d’intercommunalité et voir dans quelles mesures elles peuvent faire comme nous.

En venant au Forum des leaders du Sanguié, quel est le message que vous voulez leur passer ?

Je suis là sur invitation des ressortissants de Tenado qui savent déjà ce que nous faisons. Ils ont pensé que notre expérience peut leur être utile. Au Niger, nous sommes les premiers à avoir commencé l’intercommunalité et d’autres communes du pays veulent suivre notre exemple. Et si au niveau du Burkina, des Burkinabè pensent qu’ils peuvent aussi emboîter nos pas, c’est une très bonne chose. Je ne peux que les encourager et les féliciter. C’est un début et ce n’est pas facile. Mais, quand les gens vont comprendre les avantages de l’intercommunalité, tout ira pour le mieux. En tout cas, je leur souhaite courage et bonne chance !

Propos recueillis à Tenado Par Grégoire B. BAZIE

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