LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Autant le dire… : Comment maintenir le cap sans chavirer ?

Publié le mardi 7 août 2012 à 22h59min

PARTAGER :                          

Bamako, l’autre Nord Mali. C’est malheureusement le constat amer que laisse entrevoir l’agissement de certains groupes politiques ou de la société civile dans la capitale malienne. L’unité du pays semble être reléguée au second plan par des partis politiques, des ex ou pros putschistes aussi désunis et qu’aventurier.

Le Nord Mali est sans gouvernail et en plein océan houleux. Le seuil de l’horreur a été transgressé par les accrocs de la charia, qui y règne. Avec une sauvagerie médiévale, ils ont commencé à lapider à mort des victimes. La raison évoquée serait une vie partagée sans l’aval de l’iman (mariage). On imagine mal le nombre de Maliens, de Burkinabè, d’Ivoiriens… qui subiront ce châtiment si les barbus parvenaient à instaurer le Jihad en Afrique de l’Ouest comme voulu par le MUJAO. Pendant ce temps, Bamako tend à être l’autre Nord. Les hommes de Haya Sanogo entretiennent encore le superflu.

Entre arrestations arbitraires, connivences avec les politiques et refus réel de passer la main aux civiles, ils ont encore de quoi entraver l’unité de l’indivisible Mali. Bérets rouges et bérets verts au Mali devraient sonner comme bonnet blanc ou blanc bonnet dans l’adversité contre les seigneurs du Nord. Dans le cas échéant, les hommes d’Haya Sanogo reculeront désormais face à des femmes et des enfants empreints d’audace. Et comme la chose la mieux partagée sur les rives du Djoliba n’est malheureusement pas l’unité de l’indivisible Mali le ridicule des politiques nourrira encore les médias.

A commencer par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra qui affirmait qu’il ne démissionnerait pas. Jusqu’à hier, il était encore Premier ministre alors que les dix jours de « bonus » accordés à Dioncounda Traoré pour former le gouvernement d’union nationale arrivent à expiration. Le morceau choisi par l’astrophysicien serait son incapacité de démissionner. La roue de l’unité et de la bonne gouvernance à Bamako sera encore secouée en prélude à la formation du gouvernement d’union nationale.

La guerre des postes ministériels divise les politiques de Bamako qui n’entendent par unité que l’avènement d’une ère de responsabilité. Boosté par son exil parisien, Dioncounda Traoré semble reprendre du poil de la bête. Après environ deux semaines de consultations avec les forces vives maliennes, il a de quoi former « une équipe d’unité et de reconquête du Nord Mali ». Mais malheureusement, les choses tardent à se mettre en place. Car, une fois de plus, les politiques opposés à Dioncounda Traoré a battu le pavé pour lui demander de se retirer de la présidence intérimaire. Matraqués et gazés dans les rues de Bamako, ils prendront sans doute plus de temps avant de ressortir.

Pour cela, il lui faudra des muscles pour que les militaires de Kati rentrent dans les rangs. De même, satisfaire les politiques antis ou pros ex putschistes demandera un travail fou au président. Malheureusement, le nationalisme exacerbé et onirique de certains clowns politiques/philosophes ou militaires maliens lui donnera certainement du fil à retordre. Pour ne pas chavirer, l’autre Nord du Mali à savoir Bamako devra se réveiller, arrêter d’accuser et s’unir pour amorcer la reconquête du pays. Les partenaires ne manqueront. A commencer par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Afrique (CEDEAO) qui ne demande que l’aval de l’Organisation des Nations unies pour s’investir par le dialogue ou la force. A ses côtés, des partenaires comme la France et les Etats Unis sont quasiment d’accord pour l’accompagner. L’Union africaine est inscrite dans le même registre. Pourquoi donc Bamako a-t-il peur ?

Ousséni BANCE

L’Express du Faso

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?