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Autant le dire… : « L’Etat ne peut pas et ne doit pas s’accommoder d’une telle anomalie… »

Publié le mardi 7 août 2012 à 00h19min

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L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) a rendu public son rapport 2011 sur la gestion des affaires publiques dans certaines administrations. C’est tout à son honneur. En tout cas depuis sa nomination à la tête de cette institution, Bruno Bessin et son équipe font leur travail ; et bien.

Si on peut noter que la corruption, le détournement et la mauvaise gestion des affaires publiques sont en légère régression, que la mise en œuvre des recommandations de l’ASCE connaît une certaine avancée, il n’en demeure pas moins que la diligence dans le règlement des affaires soumises au gouvernement et transmises à la justice est des plus lentes. L’ensemble de toutes les affaires de détournement et de corruption, de faux et d’usage de faux, de faux en écriture, de fraude douanière et de concussion relevées entre 2008 et 2011 par les inspecteurs de l’ASCE sont soit transmises à des procureurs soit en cours dans des cabinets d’instruction.

Sur un total d’environ deux milliards cent dix-neuf millions quatre cent cinq mille cinquante-trois francs CFA, les services de recouvrement de l’Etat n’ont pu faire rentrer dans ses caisses que quelque soixante et un millions sept cent deux mille huit cent soixante-dix-sept francs CFA. Ce qui, malheureusement est en train de donner raison à ceux qui pensent et disent très haut que la multiplication des institutions de lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics est plutôt pour satisfaire une certaine parade qu’une réelle volonté de lutter contre ces phénomènes. Et à l’ASCE de conclure en ces termes : « L’Etat ne peut pas et ne doit pas s’accommoder d’une telle anomalie au moment où sa situation financière est très difficile, où ses besoins de financement sont croissants et où le gouvernement a comme crédo, la bonne gouvernance.

Prévenir et résorber ce type de déperditions requiert la mise en place de procédures de suivi rigoureux des encaissements et des recouvrements ». Et même, la justice sur vers qui tout le monde a les yeux tournés, doit accélérer son rythme de traitement de ces dossiers. Si elle ne veut pas qu’on crie haro sur elle. Car, on pourrait considérer qu’elle sape le gigantesque travail que fait l’ASCE. Aussi, le gouvernement, encore lui, doit mettre à sa disposition les moyens nécessaires pour diligenter ces affaires-là. En effet, contrairement à ce qu’on pense dans certains milieux, la lutte contre la fraude, la corruption et le détournement des deniers publics ne pourra réellement porter des fruits que lorsqu’on aura fait suffisamment de bruit autour. Autrement, il faut qu’on arrive à avoir le courage de brandir les gros poissons pris dans les filets. Pour servir d’exemple et décourager les éventuels fraudeurs, détourneurs et autres corrompus et corrupteurs.

Aussi, les autres structures chargées de lutter contre ces phénomènes doivent enfin sortir de leur torpeur et emprunter le même chemin que l’ASCE. Ce sera service rendu à la nation, à ses filles et à ses fils. Et pour cause, en luttant efficacement contre la fraude et la corruption, en luttant efficacement contre le détournement des deniers publics, on construit en même temps l’avenir des générations futures. Auxquelles on donne en même temps des exemples de bonne gouvernance, de respect du patrimoine public.
Ne serait-ce que pour cela. Il est donc établi qu’il faut aller franchement au charbon afin que la lutte soit franche et bien établie.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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