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Autant le dire… : Et si on procédait à une amnistie fiscale ?

Publié le mercredi 1er août 2012 à 00h19min

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La question peut paraître banale. Mais elle est importante. Et ce ne sont pas les chefs d’entreprises, de commerces et autres payeurs d’impôts et de taxes qui diront le contraire. D’ailleurs le représentant des organisations de transporteurs routiers l’a souligné dans son discours à l’ouverture de la rencontre gouvernement/secteur privé. L’amnistie fiscale, telle qu’on peut l’entendre, consistera à remettre à zéro les compteurs de toutes les entreprises qui doivent au Trésor public pour une raison ou une autre. Autrement dit, elle consistera à effacer la dette des entreprises vis-à-vis de l’Etat. En même temps, l’Etat pourrait demander aux entreprises de renoncer à leurs créances à son niveau. Ce qui contribuerait à assainir les relations fiscales entre les deux partenaires.

Car en effet, ce qui plombe les entreprises burkinabè, c’est plus le poids des impôts, des taxes que la capacité des promoteurs à gérer leurs entreprises. Elles sont très peu, les entreprises qui ne doivent pas aux impôts des arriérés, des pénalités de retard. Parlant des pénalités de retard, elles sont souvent plus élevées que la dette à payer aux impôts. On peut sans doute comprendre la position du gouvernement. Car, s’il y a des chefs d’entreprises qui se soucient de leurs obligations fiscales, il en existe ceux qui pensent que par tous les moyens, ils peuvent tromper le fisc. C’est pourquoi, sur la question, les opérateurs économiques devront parler le même langage. Il ne sert à rien de jouer à cache-cache.

En payant correctement ses taxes et ses impôts, on contribue à la construction de son pays. L’Etat, tant qu’on peut le deviner n’a de ressources que les taxes et impôts. Les écoles, les dispensaires ou centres de santé et de promotion sociale, les routes (régionales, départementales, communales et nationales) ne sont construites que sur la base de ces taxes et impôts. Les barrages, les subventions que l’Etat accorde sur les intrants agricoles, sur le gaz, l’eau et l’électricité, le carburant…, ne viennent que des impôts et taxes.

Les salaires des fonctionnaires que l’Etat paie régulièrement, même si dans certains pays on estime que le fonctionnaire burkinabè touche des perdiems (c’est mieux que ce soit régulier que jamais) ne proviennent que des taxes et impôts. En clair, l’Etat et ses ressources financières, c’est vous et moi. Les dons, les aides simples, les prêts, les conventions et autres soutiens que les pays dits riches nous apportent ne sont rien d’autre que les taxes et impôts que leurs habitants paient. Peut-on donc vivre des taxes et des impôts des autres alors que nous devrions nous aussi payer ?

Dans tous les cas, entre les opérateurs économiques, les chefs d’entreprises, les commerçants et l’Etat, c’est comme la langue et les dents. Ces dernières mordent la langue, mais elles sont obligées de cohabiter quelle que soit la situation. Car, ces organes contribuent en leur façon à la solidité du corps. Aussi, il semble que les deux partenaires que sont le gouvernement et le secteur privé ont beaucoup de choses à se dire, mais surtout à partager. D’abord pour la bonne entente qui doit exister entre eux et la marche des affaires dans le secteur privé.

Et ensuite, les deux ont tous intérêts à ce que la paix, la quiétude et la concorde règnent dans le pays. Les derniers événements sont encore vivaces dans nos esprits. Quand les populations mécontentes sortent, elles s’attaquent aux biens des opérateurs privés, en plus de l’Etat. Pour la réparation, tout le monde se tourne vers le même Etat. Qui répare ses biens détruits, mais également ceux des acteurs du privé. Car, c’est cela l’Etat. Il a le dos large. Et nous devons l’aider à l’avoir, ce dos-là, encore plus large. Au finish, tout revient à nous.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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