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Cas sur table…. : Que fait-on de nos retraités et personnes âgées ?

Publié le lundi 30 juillet 2012 à 00h18min

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Par le passé, la prise en charge des personnes âgées était du ressort de la famille et toute la communauté. Mais en raison des mutations sociales, cette solidarité est aujourd’hui mise à rude épreuve. L’image de la vieillesse dans notre société est d’ailleurs celle d’individus faisant face à une précarité économique et à un isolement social. Dans l’imaginaire collectif, les personnes âgées sont plutôt perçues comme victimes de leur âge avancé attendant la fin de leurs jours.

Devraient-elles être des charges ? La société ne devrait-elle pas plutôt travailler à les faire une ressource ? Nous pensons que la qualité des hommes d’aujourd’hui dépend de ce que nous a légué comme héritages historiques, ces personnes retraitées et personnes âgées. Celui qui connaît le passé possède un présent et a une vision. La participation des retraités et personnes âgées à la vie active contribue à la transmission de savoir-faire, donc au développement.

Encore faut-il penser à faire appel à ce vivier d’expériences !
Pourtant, il faut qu’on fasse en sorte que ces personnes puissent transmettre tout ce savoir accumulé au fil des années. C’est capital dans la marche du monde actuel où le caractère et « l’intelligence des faits » surtout sont déterminants dans le succès. Elles peuvent aider les jeunes dans la concrétisation de leurs projets grâce à une vision à long terme, par opposition à celle de court terme, souvent reprochée aux jeunes.
Cependant, la valorisation de ces compétences suppose le respect de plusieurs contraintes.

Il faut motiver ces personnes à transmettre. Et cela se fait au sein de la communauté restreinte (famille immédiate, élargie, environnante) et au niveau de l’Etat. A ce dernier niveau, il s’agira, à la lumière des jeunes et des femmes qui ont leur cadre-forum, d’instituer un espace d’échanges et de partage.

C’est cela aussi la valorisation du capital humain. Il faut que jeunes et retraités se respectent mutuellement. Par exemple, l’accompagnement ne doit pas être imposé pour ne pas dévaloriser le jeune dans ses compétences. De même, l’intervention du retraité, de la personne âgée doit se limiter au conseil, c’est-à-dire qu’elles doivent apprendre à se mettre en retrait et à se cantonner à leur mission d’éclairage et de miroir de leur capital professionnel… Si ce cadre de transmission entre les générations n’est pas créer, on assistera sans doute à un gâchis de ressources humaines. Et c’est la jeunesse qui perd. Les générations passées devraient être à la présente, ce que la continuité est à l’administration. Père Ceyrac n’a-t-il pas dit que « Tout ce qui n’est pas donné est perdu » !

Kader PALENFO

Le Progrès, Bimensuel d’informations générales

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