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CHRONIQUE : Santé rime avec propreté

Publié le vendredi 27 juillet 2012 à 00h47min

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« C’est bien de construire un hôpital, mais il faut veiller à son entretien ». Cette recommandation est du Premier ministre, à l’issue de l’inauguration du nouveau Centre hospitalier régional (CHR) de Tenkododogo, le 24 juillet 2012. Voilà ce qui est bien dit, car santé rime avec proprété, a-t-on coutume d’entendre. Mais à qui revient l’entretien de ces centres de santé censés apporter accueil, confort et sécurité aux malades ?Aux autorités bien sûr, dira-t-on, car sous nos cieux, le bien public n’appartient à personne. Seul « l’Etat doit prendre ses responsabilités ». Cette phrase-fétiche est bien connue et très usitée par les Burkinabè, lorsqu’ils ne veulent pas prendre leurs responsabilités, face à des situations concrètes. Surtout pour le cas précis des hôpitaux dans lequels du personnel est commis à la tâche d’entretien, les populations ne font plus le minimum d’effort.

Aussi, dans la cour voire, dans les salles d’hospitalisation, des cartes de recharge utilisées, du papier hygiénique, des emballages de swing-gum, de produits pharmaceutiques ou alimentaires…jonchent le sol, malgré les efforts des pauvres personnels d’entretien.
C’est trop facile de jeter l’opprobe sur autrui, quand on refuse de se juger soi même. De nombreux accompagnants pour un seul malade, des repas pris dans la salle d’hospitalisation ou sous les hagards, laissant traîner des restes à même le sol, le linge sale lavé et séché n’importe où, causant flaques d’eau, détritus, et cela, malgré l’existence de cadre prévu à cet effet. Et on s’étonne que l’hôpital sente mauvais !

Parfois, des endroits de la cour sont transformés en une cuisine, pour chauffer de l’eau, des restes de nourriture, ou des tisanes. Alors, fumée, moustique, cafards, et autres bestioles s’installent confortablement à côté des malades.

En somme, voilà un décor qui ne fait pas bon ménage avec la recherche de la santé, d’autant plus qu’on ne peut rechercher et effectuer des soins de qualité, dans un environnement qui est loin d’être propice à la guérison. A la limite, on risque de contracter une autre maladie au sein de l’hôpital. L’insalubrité des hôpitaux est une réalité décriée de tous. Mais combien de citoyens se soucient du confort des autres patients, en observant les règles minimales d’hygiène .Tous se donnent le droit de salir, de dégrader les infrastructures ; « l’Etat est là pour cela, qu’il joue son rôle ». Et cela est bien dommage.

Que le centre hospitalier devienne un havre de proprété, n’est pas impossible, pour peu que chacun y mette du sien. Le personnel soignant a son rôle à jouer, en contribuant à l’éducation et à la sensibilisation des populations. Pourquoi pas des associations des amis des hôpitaux qui y passent périodiquement, pour apporter leur soutien à cette noble cause. Après tout, chacun est un malade potentiel.

Assetou Badoh

Sidwaya

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