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SORTIE COLLECTIVE DES ENEP À FADA : Près de 3 800 nouveaux « soldats » contre l’ignorance

Publié le vendredi 27 juillet 2012 à 00h45min

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Les élèves-maîtres des six Ecoles nationales des enseignants du primaire (ENEP) du Burkina ont effectué leur sortie officielle à Fada N’Gourma, le mardi 24 juillet 2012. La cérémonie a connu la participation de plusieurs personnalités venues des quatre coins du pays.

Ils étaient 3 781 sur 3 788 élèves-Instituteurs et institutrices- adjoint(e)s certifié(e)s (IAC) de la promotion 2011-2012 à recevoir leur parchemin le 24 juillet 2012 sur le terrain de l’ENEP de Fada N’Gourma. Parmi eux, 1 650 sont issus des concours directs de la Fonction publique et 2 130 inscrits à titre privé. Le caractère exceptionnel de l’évènement est que c’est la toute première fois qu’une sortie collective d’enseignants du primaire est organisée. En effet, les lauréats proviennent des six ENEP du Burkina, à savoir celles de Gaoua, Ouahigouya, Fada, Bobo-Dioulasso, Loumbila, et Dori.

Si les cinq premières ENEP citées sont respectivement à leurs 11ème 14ème, 15ème , 17ème et 24ème promotions, celle de Dori en est à sa toute première cuvée. L’organisation d’une sortie unique répond à la volonté des autorités de minimiser les coûts et de surmonter les soucis liés à la gestion des calendriers. En plus des allocutions et des remises symboliques de diplômes comme à l’accoutumée, la cérémonie a aussi été une tribune de récompense des élèves-maîtres les plus méritants. Ainsi, les trois premiers de chaque promotion et les meilleurs en poésie (en français et en langues nationales) ont été primés. Ils ont reçu, entre autres, des sacs, des documents, des casquettes, des bouteilles de gaz…. Les deux meilleurs (le meilleur garçon et la meilleure fille) au niveau national sont repartis chacun avec une moto en plus de ces gadgets.

Les premiers acteurs du système éducatif ont souhaité, pour cette manifestation s’inscrire dans la logique des aspirations de la triennale de l’Education dont la dernière session s’est tenue à Ouagadougou, du 13 au 17 février dernier autour de la problématique du « développement durable de l’Afrique ». C’est dans ce sens que le thème retenu était : « enseignants formés et engagés pour l’éducation au développement durable ». Thème qui justifie quelque part le choix porté sur le ministre en charge du Développement durable, Jean Koulidiaty pour parrainer la cérémonie.

De la joie mais quelques inquiétudes

Le directeur général de l’ENEP de Fada, Adama Wandaogo, qui s’est réjoui des résultats obtenus par les sortants a rappelé que la formation s’est effectuée en trois phases. Il s’agit d’une première phase théorique qui s’est étalée d’octobre à décembre, suivie d’une phase pratique dans les écoles d’application, de janvier à avril et une autre phase théorique, de mai à juillet. C’était également l’occasion pour lui de prodiguer des conseils aux nouveaux instituteurs.
« Comme conseil à vous donner, je vous dirai de rechercher l’excellence dans votre travail quotidien et d’éviter de sombrer dans la sclérose », leur a-t-il dit.

Quant à la ministre Koumba Boly/Barry, elle s’est dit surtout marquée par l’engagement pris par les nouveaux éducateurs de servir dignement leur pays, « quels que soient les obstacles auxquels ils feront face ». Elle a aussi exprimé sa satisfaction par rapport aux résultats présentés. Mme la ministre n’a pas non plus tari de conseils et a laissé entendre ceci : « retenez que quel que soit le mobile qui vous a guidés vers le métier d’enseignant, considérez-le comme un sacerdoce car le maître doit aimer son métier et s’y consacrer entièrement ».

Les désormais IAC se sont engagés, pour leur part, à travailler pour mériter leur titre d’acteurs de développement durable. Ils ont toutefois présenté à leur ministre de tutelle les difficultés rencontrées dans leurs différents centres de formation et les soucis qui feront bientôt place à l’euphorie de la sortie. En effet, ils ont souhaité, par la voix de leur représentante, la multiplication des écoles d’application, leur dotation en matériels didactiques et le renforcement des capacités des maîtres-conseillers. La prochaine étape difficile, selon eux, demeure le problème financier, quand viendra le moment des affectations. Pour cela ils ont plaidé auprès de leur parrain afin qu’il intercède pour que les salaires « tombent » le plus tôt possible. Sans quoi, disent-ils, les premiers mois de terrain ne seront pas faciles.
Avec cette nième cuvée d’IAC, les responsables de l’Education de base fondent l’espoir que le déficit d’enseignants sera un tant soit peu résorbé.

Daniel ZONGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 27 juillet 2012 à 08:35 En réponse à : SORTIE COLLECTIVE DES ENEP À FADA : Près de 3 800 nouveaux « soldats » contre l’ignorance

    Merci au MENA d’être revenu sur les deux ans de formation. Sinon c’était une mauvaise chose que de recruter des futurs enseigants pour les former en un an (en réalité 6 mois) si on soustrait les periodes de stage avec le niveau qu’on connait..Lors de la sortie de promotion a Gaoua, le major n’avait même pas 15/20 de moyenne alors que tout le monde est admis et que la moyenne de 12/20 est exigé pour rester dans la lice. des rachats ou des note de complaisances ? En plus lorsqu’on lui tendit le micro elle fit une faute d’expresion...Dur dur§ Pour deux ans desormais, même s’il ne vont pasateindre le niveau des enseigant des Cours Normaux, moins c’est pas mal

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