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Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

Publié le mercredi 25 juillet 2012 à 23h19min

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Dans notre édition Bendré no 599 du lundi 12 avril 2010, nous titrons ’’ 9 357 027 271 CFA au groupe Azimmo’’. Cet article faisait suite aux dépouillements d’appels d’offres de moustiquaires imprégnées en conseil des ministres du 07 avril 2010. Liz Telecom-Azimmo dont la patronne est madame Alizèta Ouédraogo avait bénéficié de ces marchés de près de 10 milliards de francs CFA. On se demandait qu’est ce qui pouvait expliquer ou justifier une aussi belle part du gâteau. Les résultats de l’enquête parlementaire viennent nous confirmer que famille et affaire ne font pas bon ménage au profit de l’Etat.

Il faut noter que sur les 12 marchés sur lesquels la commission parlementaire a enquêté, on retient des entreprises dont les noms renvoient à la femme d’affaire et présidente de la Chambre du Commerce, et belle-mère de François Compaoré, Alizèta Ouédraogo. Il s’agit des entreprises Azimmo, Liz-Telecom-Azimmo, KARA/SACBA-TP. En somme, la belle-mère du Président du Faso est dans l’immobilier, la télécommunication, les BTP entre autres.

Toutes ces entreprises dont l’exécution des marchés a été examinée par les enquêteurs présentent des anomalies. La commission parlementaire nous permet aujourd’hui de faire le point sur l’attribution des marchés des moustiquaires imprégnées sus cité. Il faut rappeler qu’il y a eu 6 attributaires et 13 lots pour ce marché. La commission a choisi de s’intéresser à deux entreprises : TM Diffusion et Liz-Telecom-Azimmo. Cette dernière ne semble pas être à première vue du domaine de la santé.

Sur les deux lots de la première entreprise, la commission d’enquête parlementaire a relevé des erreurs intervenues dans le calcul de la TVA. Elle a eu une séance supplémentaire d’explications avec le Programme d’appui au développement sanitaire (PADS), " qui a permis de lever les doutes ".

En ce qui concerne Liz-Telecom-Azimmo, ses 5 lots ont les mêmes problèmes : délais de livraison dépassé de 62 jours. On imagine les conséquences ravageuses de ce retard dans la lutte contre le paludisme. Il faut rappeler que cette entreprise devrait livrée plus de un million d’unité de moustiquaires imprégnée. Des pénalités lui ont été infligées. Selon le responsable de cette entreprise auditionné par la commission d’enquête parlementaire, Malamine OUEDRAOGO, l’Etat est redevable à l’entreprise de près de 500 millions, mais, elle ne compte pas l’ harceler par patriotisme, car conscient des problèmes du pays ".

On se rappelle en 2009, les travaux de construction et de bitumage de l’interconnexion des routes nationales RN1-RN4 attribués au groupement d’entreprises KARA/SACBA-TP dont la présidente est Madame Alizèta Ouédraogo. La commission note que le chantier bien qu’il soit en finition à son passage, l’administration n’a pas pu fournir de situation sur les paiements du marché et les pénalités résultant des retards dans l’exécution des travaux. Selon la direction générale, le groupement a préfinancé l’exécution des travaux qui a atteint un niveau de réalisation de 80% tandis que les paiements décaissés par l’Etat n’étaient pas à 40%. En tenant compte des imprévus, le marché qui coûtait 13 milliards aurait atteint 18 milliards de francs CFA et seulement environ 10 milliards seraient payés à ce jour. En l’absence donc de situation sur les paiements livrés par l’administration, on ne peut avoir une idée fiable du coût total de cette route.

A Ouahigouya, Azimmo a été attributaire en 2009 d’ un marché de 355 911 470 FCFA TTC par appel d’offres restreint, pour la construction d’une salle de spectacle polyvalente à Ouahigouya, avec un délai contractuel d’exécution de 05 mois.

" La commission d’enquête parlementaire constate le très long délai d’exécution des travaux que les tentatives d’explications données ne sauraient justifier. En effet, le marché a été notifié le 10/09/2009 pour un délai d’exécution de 5 mois, mais n’a été réceptionné que le 08/11/2011, soit deux ans et deux mois après ", peut-on lire dans le rapport. Le retard dans l’exécution de ce marché a coûté plus de 100 millions de francs CFA à Azimmo comme pénalités. Mais en confrontant les paiements reçus par l’entreprise, et le coût total du marché, la commission s’est rendu compte que ce qui semble avoir été retenu comme pénalités de retard n’atteint pas 100 millions. Il y a une différence de 16 793 524 FCFA qui indiquent que toutes les pénalités n’ont pas été déduites.

Par Jean Paul Bamogo

Bendré

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Vos commentaires

  • Le 26 juillet 2012 à 06:14, par Juste En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    Vous n’êtes pas allé au fonds des choses. Personnellement j’attendais plus de cet article qui n’a fait que reprendre des éléments déjà connus. Dommage

  • Le 26 juillet 2012 à 06:23, par waka En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    Exactement comme en Égypte avant la révolution !!

  • Le 26 juillet 2012 à 07:35, par Inoussa En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    Est-ce qu’on aurait pas pu construire une usine de fabrication de moustiquaires avec cette somme ? Juste un questionnement !

  • Le 26 juillet 2012 à 07:39 En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    Burkina , mon pauvre Burkina.<> >

  • Le 26 juillet 2012 à 07:52, par L’Africain En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    Ceci montre que le régime est à bout de souffle, la famille présidentielle devrait penser aussi à se faire oublier car les élections approches et comme le montre de nombreuses analyses récentes, nous sommes très proches du trouble.
    Vive le Burkina Faso, Vive le peule Burkinabé, Vive la justice, Vive le changement.
    En passant, je tiens à féliciter les hommes de médias de plus en plus nombreux à nous donner les informations qu’il faut et les députés qui ne réculent désormais devant rien.
    Avec les nomination dans l’expace judiciaire burkinabé, on ose aussi espérer des changements concrets pour une justice plus équitable, un pas vers une vrai justice, qui viendra mettre fin à toutes ces tentatives de se faire justice, soi-même.

  • Le 26 juillet 2012 à 08:24 En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    Mes honorables !!!
    Merci pour cette clarification et soyez aussi claires en ne votant pas la loi sur la retraite du député ; car cela va ruiner davantage la caisse de l’Etat !
    Bonne méditation !!!

  • Le 26 juillet 2012 à 08:45 En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    ainsi va le pays dont le premier responsable aspire a l’imergence

  • Le 26 juillet 2012 à 12:53, par un frère En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    À qui la faute ?
    Moi je dirais sans sourciller que le responsable est Blaise Compaoré.
    Ce qui est dommage c’est que ce type de stratégie qui consiste a confié l’entièreté des ressources d’un pays à un clan en espérant rester maitre quand bien même on ne serait plus au pouvoir est bien connu et est désuet. Mobutu et autre l’ont implémenté mais ça n’a pas marché et ça ne saurait être autrement au FASO. Wait and See
    Vivement le jour du changement, qui vivra verra

  • Le 26 juillet 2012 à 16:13, par Eric En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    Possible que ce soit Blaise le responsable par son comportement mais devenez un jour un "quelqu"un" comme diraient certains et vous verrez qu’on dira des choses sur votre dos et que certains par peur des "represailles" ne se plaindront pas même s’ils auraient eu raison de le faire.

    Toutes ces sales affaires doivent sortir, MERCI aux JOURNALISTES de TOUT PUBLIER MAINTENANT.

    On s’en branle de la paix sociale, c’est pas ça qu’on mange. Ceux qui brandissent cette menace de paix sociale devraient plutot tout mettre en oeuvre pour ne PLUS VOLER les Burkinabé, y a que cela qui preservera la paix sociale sinon le jour où ça va peter ça sentira mauvais pour biens de gens !

    • Le 26 juillet 2012 à 16:52, par la coudée En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

      Cher Eric,
      Je suis d’accord avec toi. En effet, on nous brandit la menace des troubles et des coups contre la paix sociale. Mais on s’en fou ! Quelle paix sociale ? Cette paix ne profite qu’à eux, car en cas de troubles seuls les voleurs chercheront à se cacher...Luther king disait que la paix n’est pas l’absence de conflits armés, mais la paix des coeurs. Or le burkinabè a mal jusque dans ses trippes...

  • Le 26 juillet 2012 à 17:25 En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    Salut !
    Merci pour ses éclaircissements mais si possible je voudrais que nos brave enquêteur ouvre l’aspect fiscalité qui résulte de ses marchés. si possible vérifié en fonction des sommes payés si réellement l’impôts relatif au marché des moustiquaires à été versé comme il se doit.parce que le patriote c’est pas dans la bouche seulement.

  • Le 26 juillet 2012 à 18:30 En réponse à : Corruption : Le goût amer de la ’’patrimonialisation’’ des marchés publics

    Et puis il y a des moustiquaires qui ne sont pas imprégnées (conf note du SG du ministère de la santé qui invite les agents de santé à arrêter la distribution des reliquats de moustiquaires).

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