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Des femmes du ministère de la Culture et du tourisme chez le Mogho-Naba

Publié le mercredi 25 juillet 2012 à 23h20min

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Les chefs traditionnels, le Mogho-Naba en particulier, jouent un rôle essentiel dans la sauvegarde de la paix au Burkina. L’Amicale des femmes du ministère de la Culture et du tourisme le sait bien. Pour saluer le rôle que joue le chef suprême des Mossi au Pays des Hommes intègres, elles lui ont rendu, le vendredi 20 juillet dernier, une visite de courtoisie. Profitant de l’occasion, elles ont assisté à la cérémonie du faux-départ du Mogho-Naba.

Des pagnes traditionnels à la ceinture, le luilipendé (foulard) recouvrant la tête. Cet accoutrement inhabituel des femmes du ministère de la Culture et du Tourisme traduisait bien la singularité de l’évènement du jour : elles avaient rendez-vous avec le chef suprême des Mossi.

Arrivées dès 6h 30 mn au domicile du Mogho-Naba, les femmes ont assisté, non sans émotion, à la cérémonie de du faux-départ. « C’est la première fois que j’assiste à cette cérémonie et je la trouve très significative », se disaient-elles. Le Mogho-Naba, vêtu de rouge, était assis à l’entrée de sa cour. Devant lui, un cheval apprêté pour un long voyage est tenu par un enfant de la cour royale. Après les salutations de ces chefs de canton et d’autres personnalités, il va se vêtir en blanc et fait une apparition pour quelques minutes. Et un coup de canon annonce la fin de cette cérémonie hebdomadaire.

Signification du « Faux départ du Mogho-Naba »

L’histoire raconte qu’à la mort de Naaba Gningnemdo, les notables de la cour intronisèrent le fils cadet du roi qui devint le Moogho Naaba Koundoumié, 6e roi de la dynastie des rois du royaume d’Oubritanga, et 8e de la dynastie de Ouédraogo, à l’insu de l’aîné. Celui-ci était un redoutable guerrier impitoyable et très cruel. Et pendant qu’il exigeait d’une femme qu’il trouvait effrontée de piler son enfant dans un mortier que celle-ci lui répondit en ces termes : « c’est parce que tu es si cruel que ton frère cadet a été désigné à la succession du trône à ta place après la mort du Roi ». Furieux d’apprendre que son père était mort et que le trône qui lui revenait de droit était occupé par son frère, il leva son armée et marcha sur Ouagadougou, pour reprendre son trône usurpé, trône qui lui revenait de plein droit.

La Reine Mère informée des intentions de son fils l’arrêta à l’entrée de Ouagadougou, le calma et réussit à lui faire rebrousser chemin. Mais personne n’avait pu imaginer ce qu’avait avancé comme arguments celle-ci pour lui faire entendre raison. Gardienne des fétiches sacrés qui font la puissance, la royauté, le pouvoir, du Roi des Mossi. La Reine Mère les avaient dérobés et confiés à sa fille Pabré(sœur de yadéga). Pabré était chargée de les apporter à son frère Yadéga qui attendait tout tranquillement à une vingtaine de km de Ouagadougou, dans un village qui portera et qui porte toujours le nom « PABRE » (nom de la jeune fille). L’on raconte que La Reine Mère l’ayant intercepté, lui avait dit ceci : « mon fils, tu sais bien ce qui fait du chef Mossi un Roi puissant, moi en tant que « Zak-Pugkasma », j’ai la garde des fétiches, repars tranquille, je t’enverrai les amulettes sacrées , et ainsi tu deviendras le chef suprême des Mossi ».

Quand Naaba Koundoumié constata la disparition des fétiches, il mobilisa son armée pour combattre son frère et reprendre les amulettes sacrées qui lui conféraient le titre de ROI des Mossi, un roi suprême et sans égal. Ses ministres et son entourage qui savaient que Yadéga était rompu à l’art de la guerre et que ce serait une folie de l’attaquer, le supplièrent de renoncer. Ils lui avouèrent sans honte que lancer une attaque contre son frère c’est conduire son peuple au massacre. Le roi insista, mais ne put partir en guerre. C’est ainsi qu’il tint ces propos : « Vous m’avez empêché de partir, mais j’essayerai encore et encore et je conseillerai à tous mes successeurs de faire ainsi jusqu’à ce que l’un d’eux réussissent à reprendre les fétiches royaux ».

C’est pour cela que tous les vendredis, très tôt le matin, le Mogho-Naaba en règne fait sceller son cheval et fait semblant de partir pour Ouahigouya où sont détenus les fétiches royaux.
A l’issue de ce retour aux sources, les femmes se sont rendues à la cour royale pour une audience avec l’empereur des mossi. « Nous sommes venues saluer le Mogho-Naba et lui traduire notre reconnaissance pour le rôle qu’il joue dans la sauvegarde de la paix au Burkina Faso », a indiqué Adéline Bamouni, présidente de l’Amicale des femmes du Ministère de la Culture et du tourisme.
Cette visite s’inscrit dans le programme d’activités de l’Amicale. Créée en 2003, l’Amicale des femmes du Ministère de la Culture et du tourisme mène, selon son programme, des activités dont la première est toujours culturelle.

Après la visite chez le Mogho-Naba, les femmes du département de Baba Hama prévoient un camp d’art culinaire et une sortie à la frontière du Burkina avec le Ghana.

Jacques Théodore BALIMA

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 juillet 2012 à 12:04 En réponse à : Des femmes du ministère de la Culture et du tourisme chez le Mogho-Naba

    Pourquoi une telle information. Avons nous vraiement besoin d’une telle info sur les femmes des minitres ? Nous attendons plutot de leurs maris de meilleures rendemnts par rapport a leurs resposabilites que de telles futilites sur leures femmes. Merci

    • Le 26 juillet 2012 à 14:34 En réponse à : Des femmes du ministère de la Culture et du tourisme chez le Mogho-Naba

      Concentre toi quand tu lis les articles car je ne pense pas que le ministre de la culture et du tourisme est polygame pour avoir autant de femmes sur cette photo,ce sont les salariées de ce ministère qui étaient chez le Mogho Naba.Je ferme la parenthèse.
      Sur le fond de l’article,il est creux parceque ce cirque est inutile et en plus on prend un jour de travail pour aller faire de l’exhibitionnisme,c’est du n’importe quoi.Avec un pays de fainéants,nous espérons être un pays émergent.Mon oeil !Emergence dans les djanjobas,là c’est OUI

  • Le 26 juillet 2012 à 15:13, par adamodi En réponse à : Des femmes du ministère de la Culture et du tourisme chez le Mogho-Naba

    monsieur lisez bien les écrits des journalistes avant de faire des commentaires bidons. ON PARLE DE L AMICALE DES FEMMES DU MINISTERE DE LA CULTURE ET DU TOURISME. QUI PARLE DES EPOUSES DE MINISTRES ;c,est dommange. EPIDERMIQUE A TOUT,COMMENT PEUT ON AVANCER AU FASO AVEC DE TELS COMPORTEMENTS. CA FAIT PITIE.

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