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Dipama Boubacar nie son appartenance à l’UNDD

Publié le jeudi 4 novembre 2004 à 07h24min

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Je ne suis ni de l’UNDD, ni d’aucun autre parti politique...Tel est le cri de cœur d’un citoyen burkinabè du nom de Dipama Z. Boubacar, que nous vous invitons à lire.

En 2000-2002, j’ai exercé en qualité de coordonnateur dans la Brigade de sécurité privée (BSP). De par cette fonction j’étais chargé du recrutement des vigiles, de leur formation militaire élémentaire, de la recherche et signature des contrats, du deplacement des vigiles et du suivi-contrôle inopiné diurne et nocturne des éléments à Ouaga, Ziniaré, Tanghin-Dassouri, Tita, Boromo, Houndé, Dankari, Boudiélédaga et Bobo-Dioulasso.

Un matin de l’an 2000, le directeur général de la BSP m’a recommandé de me rendre au domicile de Me Hermann Yaméogo (qu’il m’a indiqué) pour la signature et le déplacement de deux (02) vigiles dont un de jour et un de nuit. C’est donc ce jour que j’ai rencontré pour la première fois Me Hermann Yaméogo, assisté, de Nama Louis et Kaboré Boureima tous de l’ADF-RDA à l’époque. Après le placement des vigiles au domicile de Hermann Yaméogo, j’y passais régulièrement de jour comme de nuit pour mes contrôles, mais en aucun moment, je ne me suis occupé de questions politiques car je n’assistais même pas aux réunions qui se tenaient fréquemment au domicile du président de l’ADF-RDA de l’époque.

En Avril 2002, suite à une double fracture du péroné gauche par accident de la circulation survenu au cours de mon service de contrôle, je suis resté longtemps indisponible, par conséquents, j’ai été remercié par le directeur général de la BSP et tous mes droits m’ont été payés. Vers octobre 2002, j’ai été contatcté téléphoniquement par Nama Louis qui m’a expliqué un incident survenu au domicile de Me Hermann et compromettant les vigiles de la BSP, lesquels ont même été renvoyés. Nama Louis m’a donc sollicité pour encadrer des vigiles de sa société de gardiennage qu’il a l’intention de créer. A la mi-décembre 2002, j’ai pris contact avec Nama Louis pour savoir si Ia création de sa société avance.

ll m’a invité par téléphone à le rejoindre chez Me Hermann Yaméogo. Sur place, j’ai constaté qu’il y’avait déjà des vigiles en fonction dont deux de nuit et un de jour. J’ai aussi été informé que dans les bureaux de M. Oumarou Kanazoé à Pissy, il y avait deux (O2) vigiles dont un jour et un de nuit. Nama Louis m’a dit qu’il a déjà confié son dossier et une certaine somme d’argent , à un avocat pour l’établissement de l’agrément et des autorisations administratives. Selon ses déclarations, Me Somda Fayiri a dit qu’il pouvait commencer à fonctionner en attendant la régularisation des papiers qui ne saurait tarder.

En 2003, après l’éclatement de l’ADF-RDA, Nama Louis me fit savoir que Me Somda Fayiri est parti avec Me Gilbert Ouédraogo et lui-même est resté avec Me HermannYaméogo. Devenus des adversaires politiques, il a voulu réclamer son dossier de société et l’argent, mais il a été empêché par Me Hermann pour dit-il, éviter les conflits. Cependant ajoute-t-il, Me Hermann a dit de reconstituer un autre dossier qui devait être remise à un autre avocat ; A tout moment que j’ai eu l’occasion, je relançais Nama Louis pour les papiers de la société.A chaque fois, il me donne une réponse malicieuse. En novembre 2003 j’ai proposé l’établissement d’un registre de commerce pour au moins mainifester notre bonne volonté de nous mettre à jour.

Nama Louis m’a dirigé vers Me Hermann.Sur la demande de celui-ci, j’ai apporté tous les renseigenements pour la constitution du registre de commerce de la société de gardiennage et rien n’a été entrepris. En février 2004, suite à la manifestation des commerçants de Rood-Wooko, Nama Louis a été interpellé et détenu à la DST. Deux jours plutard, j’ai également été interpellé. Nous avons été accusés d’être à la base des manifestations, de mener des activités subversives et des actes de vandalisme. Le 19 février 2004, nous avons été déférés à la MACO. Le 1er mars 2004, nous avons été élargis et mis en garde de cesser toute activités relative à notre société de gardiennage illégale.

Notre interpellation et notre détention a coïncidé avec le meutre de jeunes filles à Ouaga ainsi que l’assassinat de trois policiers dans la province du Kourittenga. Ce qui a provoqué des amalgames et des polémiques sur mon sort dans mon quartier. Dès notre relaxe, Nama Louis s’est permis d’accorder des interviews et a fait des déclarations politiques dans les journaux Le Pays, l’Observateur et à la radio BBC. Nous avons aussitôt été convoqués par le Procureur de la République, jugés et condamnés à six (06) mois fermes pour « usage irrégulier de fonction ». Après trois mois de détention à la MACO, nous avons bénéficié de la semi-Iiberté accordée par le juge d’application des peines.

Durant le temps de ma détention, je n’ai reçu aucun soutien de la part des dirigeants de l’UNDD. Aucun soutien moral, ni financier, ni matériel. Ce qui n’est pas le cas de Nama Louis. Lorsque je voyais un membre du bureau de l’UNDD à la MACO, principalement N’DO Mathieu ou Kaboré Boureima, ils disaient être venus voir Nama Louis. Quant aux chauffeurs qui apportaient à tout moment des commissions pour Nama Louis, ils me laissent entendre que Me a dit que dès qu’il va trouver quelqu’un, il m’enverra des commissions.

Une semaine avant notre libération de la MACO, j’ai perdu ma mère. Aucun membre, ni dirigeant de l’UNDD ne m’a soutenu moralement ou matériellement. Pire, personne de l’UNDD ne m’a présenté ses condoléances et personne de l’UNDD n’a assisté aux différents douah des 7e, 40e et 100e jours du décès de ma regrettée mère. J’ai injustement été taxé et étiqueté de militant UNDD. Je précise que je pouvais seulement être un simple sympathisant du fait que je travaillais parmi des gens de l’UNDD.

Je n’ai jamais mené d’activités politiques au sein de l’UNDD. Si Nama Louis se trouve être le Secrétaire adjoint à la jeunesse du bureau UNDD, en vérité moi, je ne m’occupais que des questions techniques et professionnelles de la société de gardiennage et là encore, j’ai été roulé dans la farine par Nama Louis, côté finances.

En toute âme et conscience, je voudrais seulement rassurer tous ceux qui me connaissent, parents et amis, mais surtout en ma qualité d’ex-policier, tous mes collègues que je ne suis ni de prêt ni de loin mêlé à l’affaire des meurtres de jeunes filles, à Ouaga et encore moins à l’assassinat des représentants de l’ordre dans le Kourittenga. Je n’ai mené aucune activité subversive et je n’ai participé à aucun acte de vandalisme. J’ai simplement eu la malchance de travailler avec quelqu’un de l’UNDD et ce fut le passage le plus noir de ma vie. L’attitude de Nama Louis et de tous ceux de l’UNDD est la preuve que je ne suis vraiment pas de l’UNDD.

Boubacar Z. DIPAMA

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