Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
Dans quelques jours, l’armée burkinabè va s’enrichir de 30 nouveaux officiers d’active, actuellement en formation à l’Académie militaire Georges Namoano (AMGN) de Pô. Pour accompagner ces futurs chefs, l’encadrement a fait appel à d’autres expertises nationales pour donner des communications et des conférences du 10 au 12 juillet 2012. Parmi ceux-ci, l’ex-ministre de la sécurité, le colonel Auguste Denise Barry qui a fait une présentation sur l’éthique et la déontologie professionnelle militaire. Que devient-il après le passage au gouvernement, la formation, le respect de l’éthique et de la déontologie militaires, les raisons des mutineries de 2011, regard sur l’AMGN, voici ce qui a constitué le menu de notre entretien avec l’ex-ministre de la sécurité et ancien chef de corps de l’AMGN.
Lefaso.net : Après un bref passage au gouvernement en 2011, que devient le colonel Barry ?
J’ai effectivement fait un passage au gouvernement au cours de l’année 2011 où j’ai eu le privilège d’avoir en charge le ministère de la sécurité. Lorsque j’ai quitté le gouvernement, quelques temps après, j’ai été nommé conseiller technique du ministre de la défense nationale et des anciens combattants. Dès lors, je m’emploie à être un bon aide à la décision du ministre de la défense qui se trouve être le président du Faso qui assure cette fonction depuis la crise de 2011.
Lefaso.net : Alors, que vient chercher le conseiller technique du ministre de la défense à l’Académie militaire Georges Namoano de Pô ?
Dans le cadre de la formation des élèves officiers, il y a un certain nombre de domaines qui se déclinent en modules et l’un de ces modules, c’est Ethique et déontologie qui figure dans le programme de formation des élèves officiers d’actives depuis plusieurs années. Ce module vient accompagner d’autres modules dans le domaine du civisme et de la psychologie du commandement. C’est dans ce cadre que le commandement fait appel à des personnes ressources, soit sous forme de cours magistraux sur des périodes bloquées, soit sous forme de conférences et de communications. Et je suis venu à l’AMGN pour assurer la dispense de ces formations.
Lefaso.net : Que contient le module que vous avez développé ?
Le thème de la communication que j’ai développée portait sur l’éthique et la déontologie militaire. Une approche conceptuelle a permis de cerner les notions de base de la thématique de l’éthique et de la déontologie qui se repose évidemment sur la morale. Nous avons tenté donc d’élargir le champ conceptuel en définissant les notions telles que la vertu et les valeurs qui sont des éléments qui interviennent dans le champ éthique. Par la suite, nous avons tenté de voir la spécificité de l’armée, spécificité due au fait que l’armée détient le pouvoir des armes que lui confère l’Etat, l’Etat représentant la nation. Cela nous a permis de dire que l’institution militaire détient sa légitimité de la nation. Cette légitimité permet à l’armée de faire l’usage de la force mais pas à n’importe quel prix, pas à n’importe quelle condition, mais suivant un certain nombre de principes, de valeurs éthiques et déontologiques. Nous nous sommes rendu compte en traitant ce thème que le militaire peut faire face à des situations difficiles dans le cadre des opérations militaires, mais aussi dans la vie de tous les jours. Il lui revient de pouvoir, face à certains dilemmes éthiques, faire le bon choix, bon choix qui pourrait être justifié par une internalisation des valeurs morales, éthiques mais aussi des principes déontologiques qui leur seront enseignés au cours de la formation, mais aussi tout au long de leur carrière, à l’occasion des stages et des formations personnelles continues
Lefaso.net : Les mutineries militaires de 2011 peuvent-elles être considérées comme des dérives d’ordre éthique et déontologique ?
Oui, on peut le dire. Il ne faut pas se le cacher. On doit le reconnaître mais une fois qu’on a reconnu cela, il faut ajouter qu’il n’y a pas eu que des problèmes éthiques et déontologiques qui ont été mis en évidence à l’occasion de la crise. Il y a bien d’autres problèmes. Mais sur l’aspect lié à l’éthique et la déontologie, ce module n’a pas été intégré dans le curricula de façon conjoncturelle. C’est une réalité qui existait déjà. C’est la preuve que le commandement avait déjà pris en compte cette exigence dans la formation des personnels militaires. Maintenant, il y a certainement un renforcement à faire.
Lefaso.net : Vous avez suivi une partie de votre formation dans cette école (Académie militaire Georges Namoano) et vous l’avez dirigée de décembre 2007 à septembre 2009, en jetant un regard rétrospectif, est-ce qu’il y a eu des changements significatifs ?
Déjà sur le point de vue infrastructurel, il y a beaucoup d’avancées. Au-delà des aspects infrastructurels, il y a eu une évolution au niveau de l’organisation même de l’école pour faire face aux nouvelles missions qui lui ont été confiées, les missions de toute institution évoluant avec le temps. Cette école est un centre de formation pour les cadres supérieurs de l’armée mais c’est aussi un régiment qui fonctionne comme les autres régiments. Et dans le cadre de la garnison de Pô, c’est un service déconcentré de l’armée au sein d’une ville et qui fonctionne comme tel. C’est dire que dans ces trois dimensions, il y a eu une évolution et la dernière que je me plairais à citer, c’est le rayonnement de cette école.
Cette école, Académie militaire Georges Namoano, a toujours fonctionné sur la base de l’expertise nationale. Il n’y a jamais eu de coopérant technique étranger ou d’assistant technique qui soit venu appuyer le personnel d’encadrement dans le cadre de la formation. C’est un aspect important à souligner et c’est une fierté. Maintenant au-delà de cette fierté nationale, c’est ce que l’on peut constater à savoir le rayonnement de l’école. L’Académie militaire Georges Namoano de Pô ne peut plus passer inaperçue comme c’était le cas il y a une vingtaine d’année. Quand j’exerçais le commandement de cette unité, j’ai eu le privilège d’organiser les festivités du 25e anniversaire de l’école. En 25 ans, l’école a vraiment évolué.
Entretien réalisé par Moussa Diallo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 22 juillet 2012 à 23:09, par Jean de dieu En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
Pendant combien de temps il a été ministre ?
Le 23 juillet 2012 à 07:32, par LE BAM En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
votre question na rien a voir avec cet article.il ft aller le lui demander.
2. Le 23 juillet 2012 à 05:10, par La vérité En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
Est ce ces conditions ont été reunies à Boussouma pour que l’armée boucle la ville te procéder à une battue ? Si votre armée est là pour protégée des individus(maire !) à la seule volonté d’autres individus(PM ami du frère du maire !) contre votre propre population, je ne sais où l(on va ! Vous faites trop d’erreurs qui vont vous être fatales ! L’armée ne devrait être au service d’ndividus ! Puisse dieu sauver le Burkina !
Le 23 juillet 2012 à 10:46, par samo En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
Toi tu ressembles à un aigri fiche nous la paix. Force doit rester à la Loi tu ne le sais pas ?
Le 23 juillet 2012 à 16:10, par barkwende En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
L’armée doit etre au service du peuple selon les normes internationaleas en matière de défense. Il manque la déontologie de la profession au saint de l’armèe. Il faut instaurer au saint de l’armèe des cours d’èducation civique et pourquoi d’èducation à la citoyenneté ?
3. Le 23 juillet 2012 à 11:54, par VP En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
Moi je pense qu’il faudra suspendre les recrutements direct des Officiers de l’Armée au profit de celui des gendarmes et des policiers.Actuellement,nous avons beaucoup de problèmes de sécurité à l’intérieur du pays.Ainsi,on mettra l’accent sur les formations des gendarmes et des policiers et on renforcera les capacités des militaires existants.
Pourquoi ne pas recruter les officiers au sein de la troupe ?
4. Le 23 juillet 2012 à 13:33, par l’homme sage En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
quel rapport y a-t-il entre cet article et le temps qu’il a passé au gouvernement ? Si vous avez un compte à régler avec lui faites-le ailleurs et à une autre occasion. Si vous n’avez pas une intervention sur le fonds taisez-vous. Aigri, même s’il n’a fait qu’une seule seconde au gouvernement, il a été quand même ministre. Et vous ?
5. Le 23 juillet 2012 à 18:52, par l’homme sage En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
Barkwendé, si tu lis bien l’interview du monsieur, tu verras que les cours d’éducation au civisme existent dans l’armée et dans ces cours il ya certainement des thèmes se rapportant à la citoyenneté. Je pense qu’il faut t’informer sur l’armée, voir ce qui est fait. Cela évitera que de se poser des questions qui en fait sont déjà prises en compte. En tout cas, moi je salue ces efforts qui sont faits et qui montrent qu’il ya une prise de conscience sur la nécessité de prendre en compte toutes les exigences de l’éthique et de la déontologie par ces militaires. Courage afin que après de tels cours s’il ya des récalicitrants qu’ils soient punis sévèrement à la hauteur de leur forfait. Les paisibles populations, les citoyens de ce pays ont besoin d’une armée qui les rassure et non une armée qui les traumatise. merci
6. Le 4 décembre 2014 à 13:54, par yonli mardioa En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
Mes admirations dogo, BARRY avec toutes vos qualités d’officier HAUTEMENT supérieur vous méritez plus que ...
7. Le 14 décembre 2014 à 14:46, par AMADO En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
Mes respect mon Colonel ; pourquoi les Gendarmes portent nos tenues,et les Militaires ne peuvent pas porter leurs tenues, avant, le CIA à l’époque, militaire et Gendarme composaient le CIA ensemble non ! et essayer de revoir dans les différences branches ils n’ont pas les mêmes traitement l’Armée de Terre, l’Imprimerie des Forces Armées,pourquoi mélangés des civiles dans nos Attelés militaires pourtant y’à des militaires qui maitrisent !.....Pourquoi les matériels sont commandés par les civiles, au niveau de décoration ça ne va pas beaucoup partent à la retraite sans la décoration et coté de nos dotations surtout nos pensions c’est rare que tu vois un policier, un forestier, ou un GSP vigile : Le rôle du BG quand un militaire gagne à un problème avec un civile je préfère que ça soit être régler au BG au lieu qu’on amène à la Gendarmerie ou la Police, et quant la Gendarmerie ou la Police si, ils gagnent un problème avec un civile ils amènent ça ou !
8. Le 20 décembre 2014 à 22:03 En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
Mes mon Colonel j’ai un problème avec mon voisin qui a transformé sa parcelle en bar
dancing (Babatche) à l’Arrondissement 10 Secteur 44, malgré mes plaintes à la justice à la
Police Municipale et avec la notification du Maire avec le rapport de la Police M/ La Police M,
la Gendarmerie de Bogodogo, le Canal 3 sont venus fait le constat sonore chez moi, avec tout ça ils sont toujours là ; ils ont bien dis que y’à quelqu’un qui peut les chassés ici , parce que le bailleur est l’enfant de Maurice Yameogo et le Gérant est le cousin du Ministre de Sécurité, à son temps le MDL m’a dit que si je ne fais attention je serai convoqué par François Compoaré, maintenant François n’est plus, qui est derrière ce meurtre je me pose des questions est-ce-que on a des vrais responsables ! ils décrètent des lois, interdictions les commerces dans les zones à usages d’habitations, surtout les bars dancings, comme certains autorités ont des maquis ou bars dancings dans les zones à usages d’habitations donc ils ne veulent plus attendre parler de ce problème, et pourtant, mon Colonel l’état nous parle les droits des enfants, promotion civique et l’éducation de nos enfants ; j’ai tous les dossiers de la justice, le rapport de la PM, et la notification de fermeture du Maire sur moi, si je me fais la justice, ils vont dis que j’ai violé la lois, si moi Adjudant Chef Lengani Hamidou, si je n’avais pas une famille derrière, se n’était pas bon pour eux, mon Colonel, ça fait 05 ans maintenant que je souffre dans ça, et que le bon Dieu nous protège, mon numéro téléphonique 71353936, 78864101
9. Le 22 décembre 2014 à 17:47, par Amado lingani En réponse à : Colonel Auguste Denise Barry, conseiller technique du ministre de la Défense nationale : « Dans l’armée il y a des conditions pour recourir à la force »
Mes respect mon Colonel j’ai un problème avec mon voisin qui a transformé sa parcelle en bar dancing (Babatche) à l’Arrondissement 10 Secteur 44, malgré mes plaintes à la justice, la Police Municipale, et avec la notification de fermeture du Maire avec le rapport de la Police M qui demande la fermeture. La Police M,la Gendarmerie de Bogodogo, le Canal 3 sont venus fait le constat sonore chez moi, avec tout ça ils sont toujours là ; ils ont bien dis que y’à pas quelqu’un qui peut les chassés ici , parce que le bailleur est l’enfant de Maurice Yameogo ! et le Gérant est le cousin du Ministre de Sécurité, à son temps un MDL m’a dit que ; si je ne fais attention je serai convoqué par François Compoaré, maintenant François n’est plus, qui est derrière ce meurtre, je me pose des questions est-ce-que on a des vrais responsables ! ils décrètent des lois,qui interdire les commerces dans les zones à usages d’habitations, surtout les bars dancings, comme certains autorités ont des maquis ou bars dancings dans les zones à usages d’habitations donc ils ne veulent plus attendre parler de ce problème, et pourtant, mon Colonel l’état nous parle les droits des enfants, promotion civique et l’éducation de nos enfants ; j’ai tous les dossiers de la justice, le rapport de la PM, et la notification de fermeture du Maire sur moi, si je me fais la justice, ils vont dis que j’ai violé la lois, si moi Adjudant Chef Lengani Hamidou, si je n’avais pas une famille derrière moi, sa n’allait pas être bon pour eux, mon Colonel, ça fait 05 ans maintenant que je souffre dans ça, et que le bon Dieu nous protège, mon numéro téléphonique 71353936, 78864101