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Burkina Faso : Le RPN milite pour l’avènement d’une 5e république

Publié le jeudi 19 juillet 2012 à 01h55min

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Du haut des ses 7 ans d’existence, le Rassemblement politique nouveau (RPN, formation politique burkinabè se réclamant de l’opposition) constate, dans ce manifeste parvenu à notre rédaction, « l’échec de la 4e république », qui n’a pas, selon lui, répondu aux aspirations de démocratie, de justice et de bien-être de la majorité des Burkinabé. Le parti dirigé par Harouna Dicko propose par conséquent des axes de reformes à engager pour entrer dans une 5e république « véritablement démocratique adaptée à nos réalités socio-économiques et culturelles. »

« Peuple du Burkina Faso,
Dieu tout puissant a créé l’homme et la femme avec plusieurs types de besoins qu’ils doivent satisfaire en luttant quotidiennement avec la nature.

Pour prétendre au développement, l’être humain doit pouvoir satisfaire d’abord à certains de ses besoins d’ordre physiologique et sécuritaire ; c’est-à-dire, boire à sa soif, manger à sa faim et dormir dans la quiétude.
Afin de survivre, les Hommes se sont toujours organisés en sociétés qui reposent sur des systèmes de valeurs, en concevant des plans stratégiques de leur développement.

La stratégie de développement qui détermine l’option politique d’une société porte avant tout sur le mode d’organisation de cette société.
Quel mode d’organisation afin d’aspirer à un développement national harmonieux au Burkina Faso ?

En cinquante deux ans d’Independence politique formelle, le Burkina Faso a été dirigé par cinq militaires pendant quarante sept (47) ans d’affilé.

Le 5e militaire, le Capitaine Blaise COMPAORE, Président du Faso par la force depuis 1987, a créé dès son arrivée une organisation politique qui lui est inféodée. Pour conserver le pouvoir acquis de façon non démocratique auquel il ne s’est pas encore résolu d’y renoncer, il opère toujours des lâchages au sein cette organisation à des intervalles calculés. Rares sont les cadres universitaires qui n’ont pas « collaboré » avec lui et/ou son organisation par peur ou par cupidité ; ils ne deviennent opposants que lorsqu’ils sont en disgrâce.
C’est donc avec des collaborateurs dociles et malléables, et avec des opposants timorés intéressés par seulement le poste de chef de file de l’opposition, que le Burkina Faso est dirigé par l’unique Président de la 4e République, sans un véritable programme de développement.

Les documents tels que « le large rassemblement »en 1991, « le développement solidaire » en 1998, « le progrès continu » en 2005 et « le Burkina émergent » en 2010 sont des catalogues d’intentions et de promesses très souvent vaines. Aucun de ces documents ne répond aux normes d’un programme de développement.
Un programme de développement est un plan cohérent de réalisation d’objectifs clairement déterminés et inscrits dans le temps, avec des politiques harmonieusement élaborées, des budgets chiffrés et soigneusement équilibrés , et, des procédures, des méthodes et des standards bien connus.

L’objectif est le résultat mesurable que l’on se fixe pour atteindre et qui est meilleur au résultat existant.

Aussi, le développement harmonieux et durable d’un pays passe nécessairement par la participation de la majorité des citoyens à l’animation de la vie nationale ainsi qu’à l’expression du suffrage. Malheureusement les résultats sont décevants dans ce domaine au Burkina Faso.

A l’élection présidentielle de 1965, le nombre de votants était de 2 146 790 sur une population en âge de voter estimée alors à 2 412 074 soit un taux de participation démocratique de 89%.Mais, depuis la prise du pouvoir d’Etat par les militaires en 1966 jusqu’à nos jours, force est de constater qu’aucune élection au Burkina Faso n’a atteint 47% de participation démocratique.

Sous la 4e république, aucune élection n’a pu enregistrer 2 500 000 votants malgré le triplement du nombre d’habitants en âge de voter.
Pire, après 23 ans de pouvoir sans partage, malgré le soutien de 38 partis politiques et des milliers d’autres associations et, avec des centaines de millions de francs CFA officiellement dépensées pour sa campagne électorale, le Président du Faso a été réélu en novembre 2010 par seulement 1 357 315 burkinabé sur les 7 139 252 en âge de voter, soit un taux de représentativité réelle de 19.01% au lieu de 80.34% de représentativité supposée par ses courtisans.

Peuple du Burkina Faso,
Seule une organisation forte et cohérente de la majorité des citoyens peut encore favoriser un pouvoir civil.
Le Rassemblement Politique Nouveau t’offre un cadre idéal d’organisation pour ta pleine participation à la conquête et à la gestion du pouvoir d’Etat par les urnes.

En tirant des leçons des différents régimes expérimentés de la Haute Volta au Burkina Faso et surtout celui en cours taillé à la mesure du Président Blaise COMPAORE, le Rassemblement Politique Nouveau propose des axes de reformes qu’ensemble nous pouvons entreprendre pour entrer dans une 5e république véritablement démocratique adaptée à nos réalités socio-économiques et culturelles car, la 4e république n’a pas répondu aux aspirations de démocratie, de justice et de bien-être de la majorité des burkinabé. Il s’agira de doter notre pays d’institutions crédibles avec des hommes et des femmes capables de mettre en œuvre le programme de développement que nous allons harmonieusement élaborer ensemble.
Ainsi :

1 Le Président du Faso sera responsable de la politique de la nation qu’il détermine et conduit. Il informera périodiquement les députés de l’état de la nation. Il sera assisté par un Vice Président qui le remplace pour le reste de son mandat en cas de vacance. Le Président et le Vice Président seront élus sur le même ticket pour un mandat de cinq(05) ans.

2 Nul ne pourra encore prétendre à plus de deux (02) mandats à la Présidence du Faso, et nul ne sera élu plus d’une (01) fois s’il a déjà exercé les fonctions de Président du Faso pendant au moins vingt quatre (24) mois.

3 Tout candidat aux fonctions de Président du Faso devra être âgé de 35 ans au moins et de 70 ans au plus à la date du jour du scrutin.

4 Aucun projet ou proposition de révision de la Constitution ne sera recevable lorsqu’il remet en cause la durée et le nombre du mandat présidentiel.

5 Les conditions de la durée et du nombre de mandats à la présidence du Faso, et les conditions d’âge des candidats à la Présidence du Faso seront appliquées aux premiers responsables de partis politiques.

6 La justice sera le socle de la démocratie en jouant pleinement sa mission de moralisation de la vie publique.

7 Les hommes et les femmes chargés de la répression des crimes et délits commis à tous les niveaux seront mis à l’abri des indélicatesses et des pressions diverses afin de leur permettre de poursuivre, d’arrêter, de juger et de punir en toute âme et conscience.

8 Tout magistrat nommé à une fonction autre que celle liée au statut particulier de la magistrature sera suspendu de ce statut.

9 Pour mettre nos traditions et nos coutumes en harmonie avec les principes fondamentaux de la République, un Conseil Economique, Social et Culturel sera mis en place pour résoudre la question des Autorités traditionnelles et coutumières dans le cadre légal.

10 La capacité de mobilisation des partis politiques sera renforcée par le financement égalitaire de leurs activités hors campagne uniquement, et ce, jusqu’au relèvement du taux de la participation démocratique à 51% soit 3 878 259votants sur les 7 604 429 habitants en âge de voter en l’an 2012 et 4 286 532 votants sur les 8 404 966 habitants en âge de voter en l’an 2015.

Le RPN invite tous les Burkinabé sans exclusive à vaincre la peur pour jouir librement de leurs droits afin de mettre fin à 47 ans de pouvoir des militaires sans discontinuer. Notre objectif de développement est le bien- être de la majorité des burkinabé. Le bien-être pour un citoyen se traduit par sa capacité de se mettre dignement à l’abri de la soif, de la faim et des intempéries, et, d’accéder justement aux soins de santé, à l’éducation et la formation sans recourir à des moyens illicites. Les ressources de notre pays permettent cela, et ensemble nous pouvons atteindre cet objectif pour la majorité des citoyens.

« Vaincus, sont ceux qui n’espèrent pas vaincre »
Bobo-Dioulasso, le 14 juillet 2012

Fasozine

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