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Mois de jeûne à Bobo-Dioulasso : Comme toujours, les commerçants spéculent sur les prix des produits

Publié le jeudi 19 juillet 2012 à 01h57min

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Il ne reste plus que quelques heures, pour que les fidèles musulmans entrent dans la période de privation. En effet, pendant un mois, ils se priveront de « tout » pour le respect intégral de l’un des piliers de l’Islam : le jeûne. Moment d’endurance », c’est surtout celui des dépenses pour beaucoup de fidèles. Et pour cause, la hausse des prix des produits de première nécessité. Nous avons donc fait le tour de la ville de Bobo-Dioulasso pour nous enquérir des préparatifs de ce mois béni.

Le petit mil, le gingembre, le sucre, l’huile, les dattes, le dèguê, le bois de chauffe, sont entre autres les denrées les plus prisées au cours du mois de carême. Par conséquent, leurs prix prennent un sérieux coup lorsque cette période s’annonce. Du marché de Lafiabougou, à celui d’Accart-ville, en passant par Saint-Etienne, et à l’image d’une Bourse, les prix de certaines denrées fluctuent selon les commerçants. Par exemple, au marché d’Accart-ville, la boîte de gingembre communément appelé « garibou go’ngo » se discute à partir de 600 F CFA. Cet aliment est beaucoup utilisé dans la préparation du « zoom-koom » et de la bouillie. Il sert à faire également du jus dit jus de gingembre.

Quant au petit mil (aliment également très prisé en cette période pour faire de la bouillie, et zoom-koom), le prix de la boîte varie d’un marché à un autre oscillant entre 550F et 650 F CFA. La boîte de farine est à 800 F CFA. A la question de savoir si le prix a toujours été ainsi, Kadi, la vendeuse réplique : « Avant, nous la vendions à 700 F ou 750F. Mais depuis l’approche du carême, le prix a augmenté de 50 F. Je doute d’ailleurs fort qu’il soit maintenu ainsi. Il va certainement connaitre encore une hausse ». Non loin d’elle, un vendeur de céréales, qui garde, contrairement à la vendeuse, un grain d’espoir sur le maintien ou au mieux la baisse des prix du petit mil. Car dit-il : « Nous (les commerçant) n’avons pas intérêt à ce que les prix connaissent des hausses. Un adage dit qu’à l’impossible, nul n’est tenu. Alors, si les consommateurs n’ont pas d’argent, ils ne pourront pas faire des achats, surtout que la religion musulmane demande à ne rien forcer ».

Un commentaire qui n’a pu laisser une ménagère, panier à l’épaule et plein de condiments, indifférente. Visiblement remontée, comme si elle attendait une telle occasion, elle se demande s’il y a véritablement des musulmans au Burkina Faso. « Je doute de la fidélité des musulmans burkinabé à Allah », soutient-elle. Et pourquoi ? « Au Mali, en Côte d’Ivoire, ou encore en Guinée, lorsque la période bénie s’annonce, les autorités de concert avec les commerçants procèdent à la diminution des prix de tous les aliments qui entrent en ligne de compte en cette période. Ce qui n’est pas le cas au Faso, alors que la plupart des opérateurs économiques sont à mon sens des musulmans », a-t-elle déclaré, non sans également souligner que si la religion musulmane est partage et soutien, l’exemple des autres pays ci-dessus cités doit être suivi au Burkina Faso.

Sucré, mais amer !

Les belles familles l’attendent impatiemment, la vendeuse de galettes au bord de la rue ne peut s’en passer, la ménagère le veut pour sa bouillie, bref, il est considérablement prisé en cette période de jeûne. Cet aliment, c’est bien le sucre. Le prix du sac de 100 kg (en poudre) se vend depuis quelques jours entre 27 000 et 29 000 F CFA. Le paquet s’achète à 750 F. Assis dans sa boutique, près du grand marché de Bobo-Dioulasso, Bengali pointe du doigt les plus hautes autorités, qui selon lui ne facilitent pas très souvent la vie à la population. « Cette période est bénie. Elle ne doit pas être un tournent, ni une inquiétude, pour les musulmans », argue-t-il. L’huile, a elle aussi, pris un coup.

Le litre est passé de 800 à 950 F CFA. Les dattes qui se vendaient à 600 F le sachet s’échangent désormais avec 800 F. « Le prix a été augmenté rien qu’hier (mardi 17 juillet, ndrl) à 800F », nous raconte la vendeuse. Le moins qu’on puisse dire, et au regard de ces situations pas intéressantes pour le musulman, c’est que ces denrées de première nécessité ne connaîtront pas une véritable spéculation.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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