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Crise au Mali : Que pourra la « dame de fer » ?

Publié le mardi 17 juillet 2012 à 00h44min

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Au Mali, tout va mal. Le salut viendra-t-il de la solution militaire ? Rien n’est moins sûr, vu que cette solution ne fait point l’unanimité. Les Maliens sauront-ils enfin mettre leur ego de côté pour accepter l’aide de leurs voisins dans la résolution de la crise qui secoue leur pays ? Quel rôle jouera désormais l’Union africain dont la Commission qui peinait à se trouver un chef, a désormais une présidente ? En attendant de trouver une réponse à cette interrogation, la tâche ne sera pas des plus aisées pour cette institution, si Dame Nkosazana Dlamini-Zuma, ne se fixe pas des ambitions continentales.

Elle n’est plus la candidate de l’Afrique du sud que nombre de pays de l’Afrique de l’ouest ont combattu sous la houlette du Nigeria, une autre puissance africaine, rivale de tous les jours du géant sud africain. La « dame de fer » doit donc éviter de prendre des ordres depuis Pretoria et mettre plutôt son expérience et sa fougue de militante anti-apartheid de l’époque, au service de tout le continent noir. Tout comme le syndicat des chefs d’Etat africains et les parrains occidentaux de ceux-ci ont le devoir de laisser les mains libres au successeur de Jean Ping, si celle-ci fait preuve de volonté de donner un nouveau souffle à l’UA, qui en a bien besoin.

En tout cas, pour le moment, c’est l’heure de faire vos jeux, car plus rien ne va sur les bords du Djoliba. Loin de traduire du Malo-pessimisme, ce constat reflète sans doute, le chaos qui règne actuellement au Mali. Tout a commencé avec la mise sous coupe réglée de la partie Nord du pays par les islamistes de tous bords solidement armés grâce à la poudrière libyenne créée par la déstabilisation sanglante du pouvoir de Mouammar Kadhafi. Le chemin de croix des Maliens se poursuit, depuis lors, avec la chasse que mènent dans le sud, les « bérets verts » de la junte qui a renversé le général Amadou Toumani Touré, aux « bérets rouges » qui constituaient la garde rapprochée de l’ancien président désormais réfugié à Dakar au Sénégal. Sans succès, beaucoup de potions ont été administrées, sans succès, au malade Mali, dont l’état de santé ne cesse d’inquiéter.

Certes, le Médiateur nommé par la Cedeao, en l’occurrence le Burkinabè, Blaise Compaoré, avait réussi à convaincre la troupe du capitaine Amadou Haya Sanogo de remettre le pouvoir aux civils. À la clé, un président et un premier ministre de transition ont été désignés. Mais, comme si les démons de la division ne dormaient que d’un œil, ils ont repris le dessus sur les efforts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest de ramener la paix au Mali.

Et ce pays se retrouve avec un chef de l’Etat en convalescence en France, après avoir été copieusement molesté par des manifestants qui, décrétant la fin de la transition ne voulaient plus de lui. Pire, alors que les islamistes du Mujao, d’Ansar Dine et d’Aqmi, ayant bouté le MNLA de ses positions dominantes à Tombouctou et Gao, appliquent généreusement les règles de la charia à une population abandonnée à son triste sort, les militaires de Kati, musèlent la presse et embastillent à tour de bras. Preuve qu’ils n’ont jamais lâché le pouvoir que la Cedeao pense leur avoir arraché.

MORIN YAMONGBÈ

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 17 juillet 2012 à 07:43, par L’Africain En réponse à : Crise au Mali : Que pourra la « dame de fer » ?

    La question se pose, mais la solution comme vous le dites n’est pas donnée.
    Il faut savoir que dans un premier temps, la position adoptée pour la médiation est que la CEDEAO sera maître de tout, notamment la reconquête du territoire perdu. Toutefois, elle pose comme condition la mise en place d’un gouvernement d’Union Nationale, or ceci n’est possible que si toutes les parties sont d’accord. Le problème aussi étant que même en cas d’accord mutuel, cet accord risque d’être éphémère, dans la mesure où les parties prenantes se désolidariseront juste après avoir reconquis le territoire. Dans ce cas, la médiation dirrigée par le Président du Faso est très mal partie. De plus, l’autre obstacle qui rend difficile la résolution de notre problème au Mali, c’est que le Président du Burkina ne veut pas accepter son échec et la CEDEAO son incapacité à résoudre cette crise sans aucune aide extérieure, notamment française. Or l’aide extérieure peut venir des autres pays africains comme l’Afrique du Sud. Toutefois, le principal problème est que la CEDEAO et son groupe de médiation refuse catégoriquement de laisser les autres organisations intervenir tant que la direction des opérations n’est pas confiée à la CEDEAO. Or nous voyons déjà son incapacité à trouver une solution alors que le peuple Malien continue de souffrir et les groupes rebelles gagnent ainsi le temps pour bien poser leurs bases et s’armer. Bref, il faut que la CEDEAO accepte de céder la direction des opérations, quand on est pas fort, il faut avoir l’humilité de le reconnaître, pour éviter de faire souffrir inutilement un peuple qui n’a pas demandé ce qui lui arrive.
    Même si la stratégie utilisé est l’usure, rien ne permet à la médiation de savoir si cette stratégie marcherait, alors il faut prendre des décisions concrètes. En Côte d’Ivoire l’usure a conduit Bagbo dans ces retranchements et parce qu’il n’avait pas de soutien externe. Dans ce cas-ci, le poisson est bien plus gros et il est soutenu, ce qu’il faut donc c’est une solution rapide, pour l’empêcher de se renforcer, plus on attendra, plus la reconquête sera dur, car ils vont enrôler les jeunes de la zone concernée et feront tout le mal possible et imaginable à la population. Il faudra alors tuer nos propres frères Maliens qui ont été ebnrôlés contre leur gré en raison de la lenteur des opérations et il faudra du temps pour éléminer les résistances et les haines qui en naîtront envers la CEDEAO et en particulier le Burkina Faso.
    La CEDEAO et le Burkina Faso doivent donc céder la médiation à plus fort, si effectivement rien est fait, le Burkina Faso et les autres pays limitrophes seront les suivants. Notre peuple n’est pas préparé à vivre cela et cela pourrait aussi avoir des conséquences très négatives sur la poursuite du mandat du Président.
    La solution est donc que la CEDEAO accepte de coopérer avec les autres, même s’il faut céder la direction des opérations. Nous sommes assis sur une poudrière.

    • Le 17 juillet 2012 à 11:06 En réponse à : Crise au Mali : Que pourra la « dame de fer » ?

      Bonne analyse !

    • Le 17 juillet 2012 à 11:15 En réponse à : Crise au Mali : Que pourra la « dame de fer » ?

      Echec s’il ya elle est d’abord malienne puisqu’on ne peut aider ceux qui veulent etre aider. S’il vous cher frère malien oublié ces contes à dormi débout qu’un a déraciné un baobab ou qu’un tel a eu telle prouesse dans le temps ce sont que des mythe. Le soudan français n’est l’empire du mali ou l’empire sonrai.Laissé tomber votre orgueil mal placé et accepter que ensemble on vous aide car croyez moi les autres(les pays de la (CEDEAO) n’ont pas la solution miracle au problème que vous avez créé. Et puis pourquoi une haine des malien envers les autres ? Surtout ne vous méprenez pas les autres ne point à l’origine de vos problème démandé surtoutà sanogo lui qui disait qu’il était la solution c’est lui que vous devez hair pas les autres

    • Le 17 juillet 2012 à 12:10, par Vérité bam En réponse à : Crise au Mali : Que pourra la « dame de fer » ?

      Moi je propose à ce qu’on place le mali sous tutelle de la cedeao premièrement. ACTE 2 : On nettoye la junte. ACTE 3 : On stabilise le sud en instaurant un gouvernement de transition. ACTE 4 : On attaque ansardine,MNLA, et aqmi sans negociation jusqu au dernier terroriste. ACTE 5 : on stabilise le sud en laissant les forces de la cedeao sur place. ACTE 6 : on organise des elections libre sous la supervision de l’onu sur toute l’etendu du territoire malien. ACTE 7 : On convoque des assises régionaux pour déceler les problèmes qui ont conduit a la crise. ACTE 8 : On conduit les responsables des crimes a la cpi . ACTE 9 : On organise une journée national du pardon et on crée une commission vérité et reconciliation. ET VIVE LA PAIX POUR TOUJOURS

  • Le 18 juillet 2012 à 08:36 En réponse à : Crise au Mali : Que pourra la « dame de fer » ?

    Quelques remarques et quelques rappels avant de donner mon point de vue :
    * ANSARDINE a contribué grandement à la libération de l’otage suisse et ses relations avec le médiateur de la crise malienne semblent ancienne
    * Deux semaines à peu près avant l’occupation des 2/3 du mali par le MNLA, le premier responsable de ce mouvement a été reçu secrètement au Quai d’Orsay (au ministère des affaires étrangères française). Une fois les 2/3 de ce pays souverain et démocratique occupé par des bandits armés, les médias d’État français ont largement ouverts leurs antennes à ces derniers pour faire leurs propagande.
    * ATT, quoi qu’on puisse dire de sa gestion, était un président démocratiquement élu. Et la France a à peine condamné le coup d’État qu’il a subit. ATT a en fait payé sa constante opposition à l’intervention militaire organisé par la France en Libye, en parfaite violation de la résolution des nations unies.
    * Le mali est parmi les pays les plus pauvres du monde et n’a pas les moyens militaires de défendre son très vaste territoire.
    * Il serait vraiment surprenant, vu sa position géographique, qu’il n’y ait pas du pétrole dans le Nord du Mali.
    * Les français ont mal digéré le fait que Mamadou Tanga (l’ex président du Niger) ait donné l’exploitation du pétrole à la Chine et ait menacé d’en faire de même pour l’uranium. Il fallait apparemment agir vite pour que les maliens n’aient pas les même idées.

    Maintenant, ma compréhension de la situation est que :
    * La France de Sarkozy semble avoir décidé de soutenir le MNLA pour leur ambition de créer l’État de l’AZAWAD. Il s’assurait ainsi la priorité dans l’exploitation des ressources pétrolières et minière que renferme cette région.
    * La France de Sarkozy semble avoir décidé de punir ATT pour son opposition à son intervention en Libye. C’est la raison pour laquelle il a à peine condamné le coup d’État.
    * Le médiateur semble avoir des relations particulières avec ANSARDINE (qui ne réclame pas la partition du pays) qui pourraient faciliter une solution négociée.
    * Avec l’expérience Afghane, où les les pays occidentaux ont épuisés toutes leurs forces sans pouvoir venir à bout des talibans, la solution militaire, vu les moyens de l’Afrique, est très hasardeuse. En effet une attaque contre ces groupes enflammerait toutes la sous région. Et nos pays n’ont ni les moyens militaires, ni les moyens économiques de supporter une telle situation. Ni les américains, ni les français n’enverrons des hommes dans le Nord du Mali.
    * Je pense qu’il serait plus sage de rechercher un solution négocier à l’Africaine avec les groupes qui ne demandent pas la partition du pays et qui sont prêt à négocier.
    Je pense que le fait de demander aux femmes de se mieux se couvrir n’est pas une mauvaise chose. Je pense aussi que le fait de lutter contre le libertinage sexuelle est une valeur Africaine qu’il faut préserver. Mais je pense que pour tout cela il faut il faut de la sagesse.
    Il faut convaincre et non contraindre.
    A très bientôt.

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