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INONDATION DE LA STATION DE POMPAGE DE L’ONEA : Les intempéries perturbent l’approvisionnement en eau à Bobo

Publié le lundi 16 juillet 2012 à 00h32min

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Après une première coupure d’eau de 48 heures, la ville de Bobo-Dioulasso a encore été sevrée du liquide précieux, le vendredi 13 juillet suite à une forte pluie. Ces désagréments sont dus à des montées exceptionnelles d’eau de la rivière Kou inondant les équipements de pompage de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA).

Deux mètres. C’est la hauteur de la masse d’eau qui a débordé de la rivière Kou, suite à la forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Bobo-Dioulasso dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juillet 2012. La conséquence de cette sortie inattendue de la rivière de son lit a entraîné de nombreux dégâts sur les installations de pompage de l’ONEA installées aux abords. Une équipe de Sidwaya s’est rendue à la station de pompage à Nasso dans la banlieue de Bobo-Dioulasso, pour tenter de comprendre davantage les raisons des deux inondations enregistrées en moins de deux semaines.

A notre arrivée vendredi en milieu de journée, les techniciens s’affairaient à « réveiller » les commandes de la pompe d’eau et au remplacement des fusibles de l’arrivée de l’électricité basse tension. Sous le regard vigilant des gendarmes commis à la sécurité de ce lieu stratégique, il faut parer au plus pressé. L’urgence est là. La ville de Bobo est privée d’eau potable depuis le jeudi 12 juillet à 21 heures, heure à laquelle l’ONEA s’est vu contraint, face à la montée des eaux, d’arrêter le pompage de l’eau de la source de Nasso d’où provient 90% des besoins des bobolais. Les 10% d’approvisionnement sont fournis par deux forages qui assurent ainsi un service minimum aux bobolais installés dans les zones de basse altitude.

Entre deux coups de fil, le chef de service réseau de la direction régionale de l’ONEA, Jean François Sandwidi explique que « l’incident » est survenu suite à une forte pluie. « Nos installations électriques essentiellement ont été noyées. Et nous ne pouvons pas fonctionner tant que c’est noyé. Pour des raisons de sécurité, nous avons arrêté la production. Ce qui a provoqué le manque d’eau », a indiqué M. Sandwidi. Le technicien a mentionné que la première inondation a surpris, mais elle a plutôt aguerri son équipe qui a pu travailler à amoindrir les dégâts lors de la seconde.

Par ailleurs, l’ONEA dit travailler de concert avec les techniciens de l’Agriculture pour déterminer les causes de la montée brusque des eaux de la rivière Kou. En attendant, l’ensablement du cours d’eau et l’obstruction d’un pont en aval des équipements de l’ONEA sont avancés comme les raisons probables des fréquentes inondations. C’est la thèse la mieux partagée par les populations de Nasso, également affectées par la montée des eaux du Kou. Certains mettent directement en cause la mauvaise exécution l’année dernière de l’ouvrage d’art situé sur la route Bobo-Denderesso-Karangasso Sambla-Banzon. Ce pont est même sur le point de céder face aux assauts des eaux, au moment de notre passage. Plutôt prudents, les responsables de l’ONEA ne privilégient aucune piste.

« Nous continuons à investiguer. Mais le plus urgent c’est de sécuriser notre source d’approvisionnement pour éviter toute contamination de l’eau de ruissellement », renseigne M. Sandwidi rassurant au passage qu’il n’est pas question d’envoyer de l’eau non potable aux consommateurs. Il faut en finir avec le paradoxe des inondations entraînant des pénuries d’eau. Suite à la pluie de la nuit du samedi 14 à dimanche 15 juillet, les Bobolais ont encore vécu une journée dominicale sans eaux.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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