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Autant le dire… : L’Afrique, encore elle !!!

Publié le lundi 16 juillet 2012 à 00h31min

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Le contraire aurait surpris. L’Afrique, c’est connu, ne sait jamais parler le même langage. Même quand la situation met en péril son union. Partis pour un sommet de l’Union africaine (UA) (je dis bien Union africaine), « nos têtes couronnées » ont montré leurs divergences sur plusieurs plans.

D’abord l’élection du président de la commission de l’Union. Entre Jean Ping, le président sortant et l’ancienne ministre sud-africaine des Affaires étrangères, madame Zuma, les dirigeants africains ont eu chacun son choix. Autrement dit, ils n’ont pas pu s’accorder sans contestes, comme ce fut le cas en janvier dernier, pour désigner un président consensuel. En Afrique de l’Ouest, les choix sont différents. En Afrique centrale, les pays de zone CEMAC n’ont pu, eux aussi, parler le même langage au profit de Jean Ping qu’ils devraient naturellement soutenir. C’est bien dommage pour une Afrique qui est déjà confrontée à nombreux défis.

Ensuite, face aux différentes « tensions » entre pays, qui les ont toujours opposés, nos chefs d’Etats ont encore suscité, (sans honte) au menu des discussions, des questions qui ne devraient pas prévaloir. Ailleurs, on parle d’économie, d’emploi, de monnaie, de solidarité. En Afrique, pendant les sommets de ce qui est notre Union dans tous les sens du terme, on parle de conflits. Au rôle de cette session, le Mali est bien inscrit au tableau. Parce que des frères africains n’arrivent pas à s’entendre, se disputent des ressources d’un pays qui leur appartiennent tous parce qu’ils ont pris des armes les uns contre les autres. Honteux !

La République démocratique du Congo est en vedette. Toujours parce que des frères africains n’arrivent pas à s’entendre sur l’essentiel pour bâtir leur pays ; et pour cela, ils ont pris les armes les uns contre les autres. Le Soudan est « au menu » des discussions tout simplement parce que le Soudan du Sud a « forcé » son indépendance. Omar El Béchir n’étant pas content, il durcit le ton, demande un partage des ressources pétrolières. A défaut et de temps en temps, ils prennent les armes les uns contre les autres. Honteux encore !

Alors que les chantiers du développement sont aussi immenses que les besoins des populations sur l’ensemble du continent. L’Afrique est actuellement en proie à la famine. Dans la plupart des pays du Sahel, les populations n’arrivent plus à s’offrir un seul repas correct par jour. Les récoltes ayant été assez mauvaises l’année passée, tout le monde attend une hypothétique aide extérieure pour survivre. Viendra-t-elle jamais ? Jusqu’à présent, l’Afrique est le continent qui compte le plus grand nombre de personnes souffrant avec le VIH-Sida. On parle de 23 millions.

C’est le continent où la pauvreté sévit au plus fort. L’Afrique est encore le continent où le taux d’analphabétisme donc d’ignorance, est le plus élevé au monde. C’est le continent où l’accès aux soins de santé primaire est encore une difficulté pour les populations. C’est dire donc qu’il est le « continent du condensé » de tous les maux dont peut souffrir l’humanité.

Paradoxalement, c’est le continent dont le sous-sol regorge le plus de ressources, en tous genres. C’est le continent où, selon les spécialistes, se trouve le plus grand bassin souterrain d’eau au monde. C’est encore le continent où le taux de croissance est toujours positif. C’est le continent par excellence de l’hospitalité, de la fraternité, des valeurs culturelles et de l’humanisme.

Il est évident que sans la paix, sans la tranquillité, sans la concorde, point de développement ! C’est le cas aussi, sans le développement, surtout « partagé », sans la paix et sans la concorde nationale. Ainsi, s’impose la nécessité de savoir conjuguer ces deux valeurs afin de permettre au continent noir, le continent berceau de l’humanité, d’amorcer assez rapidement son développement. Car, les populations, surtout les jeunes et les femmes, ne sauront continuer de se satisfaire des querelles personnelles de dirigeants qui ont pour la plupart « grillé leurs cartes ».

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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