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Burkina Faso : Une épée de Damoclès plane sur les élections couplées de décembre 2012

Publié le lundi 16 juillet 2012 à 00h33min

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C’est dans un contexte de multi défis que se préparent les élections couplées (premières du genre ) au Burkina Faso. Aussi encourageante que soit cette expérience pour la démocratie, il convient de ne pas en mésestimer les écueils ; Et pour dire vrai il n’en manque pas face à ce monde tourmenté, interconnecté, et qui de ce fait nous implique à notre corps défendant aux défis qu’il rencontre .

La démocratie reste toujours l’ambition des peuples désireux d’être des citoyens situés, des acteurs originaires et terminaux de la gestion de leur collectivité nationale. Cette démocratie est également toujours tenue, selon la pensée de Churchill, comme un mauvais système mais qui n’en rencontre pas de meilleur .

C’est vrai. Mais une caractéristique dominante de ce vingt et unième siècle c’est que prenant plus en considération ( en raison de la crise économique, sociale, environnementale structurelle dans laquelle le monde s’enfonce détriment de sa survie ) ses mauvais cotés que ses bons, une réflexion mondiale gagne en force sur d’autres modes de gestion plus durable de notre monde .

Il Y a, au Burkina Faso, des femmes et des hommes qui se reconnaissent dans ce mouvement général et qui le font savoir depuis des années tant sur le terrain politique que sur celui de la société civile.

Mais il en existent aussi qui tirent de la nature de certain enjeux spécifiques la conclusion que le Burkina Faso doit prospecter d’autres voies de gouvernance plus adapées aux réalités actuelles. Et qui pensent en particulier que l’inadaptation de notre démocratie face à des menaces déclarées ou a venir pourrait influer négativement voir sur la double consultation de décembre de l’année en cours .

La crise née de la mort de l’ élève Justin Zongo ( dans les circonstances quel’on sait… ) a laissé sans solutions de fonds bien de problèmes qui ont alimenté les émeutes et mutineries en cascades de l’année 2011. La conviction de beaucoup est qu’à la moindre étincelle, l’incendie peut renaître . L’état de la justice, la situation de l’armée, l’affaissement de l’autorité de l’état, autant de facteurs qui ne font que conforter les inquiétudes sur cette question .
Il en est autant de la chèreté de la vie récemment acentuée par la hausse du carburant !!

Une autre hypothèque se trouve dans la crise Malienne . Avec la réddition du MNLA par les groupes Djihadistes et terroristes, c’est la marche vers la guerre qui se précise.

Si celle ci intervenait, nous serions obligés, comme les maliens, de différer les élections couplées pour nous préparer à toutes les conséquences qu’une telle action implique . On peut dire que nous sommes très nettement en retard de sensibilisation et de mobilisation à ce sujet . Le pouvoir, tout débordé qu’il est par ses médiations, ne prend pas le temps d’informer les burkinabé et de les préparer au pire.

Perdue dans ces égoïsmes et rivalités de toujours, la classe politique, de son côté, n’a de préoccupation que pour l’inscription biométrique dont le niveau de réalisation est bien en deçà des attentes. Tous ( pouvoir , classe politique ) pourraient, dès demain, se réveiller gros comme Jean par devant.

Victory Toussaint

PAR SAN FINNA

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