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Cas sur Table… : Chères banques ! chers gouvernants ! Voyez, vous-mêmes…

Publié le jeudi 12 juillet 2012 à 23h09min

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Le développement socio-économique passe également par le développement des institutions bancaires dans les autres localités du pays. Pas seulement dans la capitale. Comment une économie peut-elle être efficace quand les banques n’accompagnent pas les initiatives, à défaut d’inciter les populations ? Comment peut-on prétendre être dynamique si le fonctionnaire, pour un simple dossier de prêt, doit rejoindre la capitale située à plusieurs centaines de kilomètres de son poste ? Traversant des chefs-lieux de province et même de région dont il relève ! Bobo-Dioulasso, deuxième ville importante du pays, capitale économique du Burkina Faso. Située à 360 kilomètres de Ouagadougou. Point névralgique de l’activité économique. Un samedi de fin juin 2012, un haut fonctionnaire international à la retraite dans cette ville hospitalière dont il est natif est quasi aphone.

Lui qui a sillonné plusieurs pays africains et européens dans le cadre de sa fonction dans les institutions financières. Aux côtés de jeunes fonctionnaires qui prenaient plaisir à échanger avec lui sur divers sujets de la vie, ’’notre’’ retraité ne tarit pas d’analyses sur le manque d’audace de certaines banques au Burkina. Occasion pour les fonctionnaires en poste dans la localité de conter leurs " misères " au sein de leur banque. " Pour un découvert de 10.000 francs, je dépose mon chèque il faut que ça aille d’abord à Ouaga…", explique un jeune fonctionnaire.

Ce dernier est suivi par un autre : " A Bobo, pour avoir un prêt de 200. 000 francs, il faut que mon dossier reparte à Ouaga d’abord…. ". " Quelqu’un qui dispose d’une villa de 20 millions, ce devrait être suffisant pour avoir un crédit. Mais hélas…", appuie le fonctionnaire international à la retraite qui confie être assis avec ses projets en main. Pour lui, certaines banques font performance dans la médiocrité. Certes, la recherche du gain peut expliquer le fait qu’on snobe certains aspects du service mais cette course ne doit pas éluder l’essentiel. Ils regrettent que même Bobo-Dioulasso, considérée comme bastion de l’économie, ne puisse pas vivre au rythme d’une économique dynamique du fait des "failles" des banques. A en croire nos interlocuteurs, ils sont de nombreux porteurs de projets à vouloir entreprendre, mais hélas… !

Cependant, loin de jeter tout l’anathème sur ces institutions, ils coupent la poire en deux entre les banques et l’Etat. « Il faut que le politique accompagne la décentralisation à ce niveau…. Une banque vit de la circulation de l’argent. Mais quand vous bloquez cette circulation, comment voulez-vous que les banques puissent jouer leur vocation auprès des populations et au service du développement ? », s’interrogent-ils avant d’affirmer : « une décentralisation sans décentralisation économique n’est rien ».

Kader PALENFO

Le Progrès, Bimensuel d’informations générales

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