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Vision Express sur… : L’aide publique au coton

Publié le jeudi 12 juillet 2012 à 23h06min

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Au Burkina Faso, le coton a qualifié « d’or blanc ». Avec juste raison. Car le coton est, si ce n’est la première, l’une des premières sources d’entrée de devises extérieures. On peut donc dire que si le coton va bien, tout va bien. Et vice-versa ! Au moment où nos braves paysans sont dans les champs, en cette campagne de reprise de la culture massive du coton, les responsables de la SOFITEX scrutent les tendances du marché. Et réapparaît le spectre des subventions accordées à leurs producteurs de coton par les pays développés. Du côté de l’Organisation mondiale du coton (OMC) on apprenait que « lors d’une réunion tenue le 29 juin 2012, les membres de l’OMC ont été informés que l’aide au développement mobilisée depuis 2005 en faveur des producteurs de coton, principalement en Afrique, avoisinait les 400 millions de dollars EU ».

Cette information est-elle faite pour « masquer » les yeux sur les subventions sans commune mesure accordées aux producteurs de coton du Nord ? Si tel n’est pas le cas, ça y ressemble fort bien. Puisque cette publication intervient à un moment où les Etats-Unis d’Amérique sont en train de mettre en place de nouvelles subventions en faveur de leurs producteurs. Plusieurs membres de l’OMC se seraient dits « préoccupés » par ces subventions proposées dans le cadre d’un nouveau projet de loi des États-Unis sur l’agriculture. Cette nouvelle n’est pas faite pour rassurer les producteurs africains de façon générale et burkinabè en particulier. Comme le dit l’adage « chat échaudé craint de l’eau froide ».

En effet, la production de coton a déjà beaucoup souffert des subventions des pays développés à leurs agriculteurs. N’eut été l’engagement et la volonté politique des plus hautes autorités du pays, la filière aurait probablement sombré durablement, tant les cours du coton étaient artificiellement bas sur le marché international. Lorsque ceux-ci ont commencé à connaître un début d’embellie, les producteurs de coton ont violemment revendiqué une augmentation plus que substantielle du prix du coton graine. Ce qui n’était pas dans les cordes de nos sociétés cotonnière. Cela a entraîné une fronde sans précédant contre la production de coton, il y a de cela deux campagnes. Les choses semblent être désormais rentrées dans l’ordre de ce côté.

Mais les dirigeants du C4 (Burkina Faso, Mali, Bénin, Tchad) qui se sont longtemps battus pour défendre la cause de nos producteurs, ne doivent pas fermer l’œil. C’est aussi le moment pour les organisations de producteurs de donner de la voix. Car, la bataille des subventions aux producteurs de coton du Nord, est loin d’être terminée.

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 13 juillet 2012 à 09:03, par Tarick En réponse à : Vision Express sur… : L’aide publique au coton

    Oui mon cher, il serait bien d’ouvrir l’oeil sur la question des subventions (au nord comme au sud). Le BF a tjs aussi subventionné aveuglement les cotonculteurs mais quels résultats......???
    actuellement, il faut faire les états généraux du coton au BF pour apprécier SERIEUSEMENT les impacts sur les plans économique, culturel, sanitaire, ENVIRONNEMENTAL, etc. A mon sens, on réorienterait notre action, je pense, au lieu de vouloir soutenir une concurrence dont on n’a pas les moyens

  • Le 13 juillet 2012 à 10:37 En réponse à : Vision Express sur… : L’aide publique au coton

    Pour le fiancemente du coton c’est bon mais si les PTF et le Gouvernement songeaient à faire un peu plus pour développer le maïs, le mairaichage, l’élevage et le haricot/niébé, cela ferait du bien. Par ailleurs, la promotion à la base de la gomme arabique pourrait également constituer une source de revenus, un facteur de lutte contre la pauvreté et un frein à l’avancée du désert car les gommiers vont connaître une meilleure protection sur leurs sites de prédilection à savoir dans les zones désertiques.

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