Les critiques de cinémas africains ont élu un Burkinabè à la tête de leur fédération en la personne de Clément Tapsoba, journalistes critique de cinéma très connu dans le milieu du cinéma africain.

La FACC se fixe comme objectifs, de favoriser un cinéma de qualité à valeur éducative, d’une part. D’autre part, elle œuvre pour améliorer l’inscription de Afrique dans les circuits de la critique internationale et favoriser la confrontation critique sur les films d’Afrique. Par ailleurs, la FACC se propose de fournir des contenus de qualité à valeur documentaire et analytique sur le cinéma africain. En outre, elle mettra à la disposition du public, des chercheurs et des programmeurs, une base de données thématiques des films africains en distribution et les contacts professionnels correspondants . Enfin, la FACC dont le siège est à Dakar (Sénégal) permettra aux journaliste africains de voir les nouveaux films et d’accéder aux films du répertoire ainsi qu’aux ouvrages fondamentaux sur le cinéma. Pour atteindre ces objectifs, la FACC entend se donner les moyens d’action grâce à la formation de ses membres et la gestion d’un site Internet : www.africine.org, en vue de soutenir l’émergence d’un réseau professionnel de critiques sur les cinémas africains. L’aboutissement d’une telle ambition suppose une perception commune des cinéastes et des critiques sur la nécessité d’un renouvellement, l’émergence et le renforcement d’une cinématographie plus exigeante, au plan professionnel. "L’engagement des Africains pour la critique cinématographique est parti du fait que les films africains soient présentés aux Africains eux mêmes par des Européens", a révélé le président de la FACC, M. Clément Tapsoba. Celui-ci a affirmé que les films africains sont souvent vus d’abord en Europe avant d’être présentés en Afrique. Ainsi, les critiques se font par les Européens qui imposent leur façon de voir (et selon leur propre culture) les films africains, a expliqué M. Tapsoba.

Un fossé à combler

Le président de la FACC qui est également celui de l’Association des critiques de cinéma du Burkina (ASCRIC-B) estime qu’un fossé a longtemps existé entre le public et les critiques cinématographiques et entre les critiques et les cinéastes. Cela, de son avis, est dû au fait que les africains n’étaient pas formés pour assurer cette critique et se contentaient du "regard de l’occident qui nous imposait sa façon de voir notre culture. De plus, les journaux eux-mêmes n’accordent pas d’importance à la culture cinématographique", a-t-il soutenu. Pour le président, ce sont autant de raisons qui ont été à l’origine d’ateliers en 2003 durant le FESPACO à Ouagadougou et à Tunis en 2004. Des ateliers qui ont permis aux critiques de se structurer. C’est à l’issue de celui de Tunis que la fédération a été mise sur pied.

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)

Communique de presse

Naissance de la Fédération africaine de la critique cinématographique

Sur l’invitation des JCC, des représentants de la critique cinématographique de (pays) se sont réunis à Tunis du 2 au 7 octobre 2004 pour jeter les bases d’un regroupement et d’un travail commun. Il a été décidé de créer la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC) qui regroupe les associations nationales ainsi que des membres individuels.

Elle se donne notamment pour but d’affirmer une écriture critique africaine et améliorer sa visibilité, inscrire la critique africaine dans la critique internationale, se former par la confrontation critique, soutenir la cinéphilie, éclairer et accompagner les productions africaines par une réflexion argumentée. Elle aura pour principale vitrine le site www.africine.org soutenu par le Fonds des inforoutes de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie.

Le bureau de la fédération est composé de :

 président : Clément Tapsoba (Burkina Faso)

 premier vice-président : Mohammed Bakrim (Maroc)

 deuxième vice-président : Jean-Marie Mollo Olinga (Cameroun)

 secrétaire général : Hassouna Mansouri (Tunisie)

 trésorier : Olivier Barlet (France)

Le siège est fixé à Dakar (Sénégal)

Les participants tiennent à vivement remercier pour leur soutien à la réussite de cette rencontre les Journées cinématographiques de Carthage (JCC), l’Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique (ATPCC), la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC), la Médiathèque Charles de Gaulle, les postes de Coopération française en Tunisie , au Cameroun, au Sénégal et au Burkina Faso

Fait à Tunis, le 8 octobre 2004