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Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

Publié le mercredi 4 juillet 2012 à 00h37min

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« Le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, préfère les médiations au plan international tout en méprisant son opposition. » Ainsi s’exprimait le chef de file de l’opposition politique burkinabè dans un entretien qu’il a accordé au magazine Notre Afrik et repris par Fasozine.com le 2 juillet 2012. La preuve, selon Me Bénéwendé Sankara, le fait que le président du Faso ait consulté « tout le monde » sauf l’opposition au cours de la crise sociale et militaire de 2011. Le chef de l’Etat est-il obligé de consulter son opposition ? Les Ouagalais ont divisés sur la question.

-  Jacob Ouédraogo, député du Congrès pour la démocratie et le progrès (parti au povoir) : « Je pense que lechef de l’Etat travaille toujours à promouvoir un dialogue politique républicain. Si le chef de file de l’opposition tient ces propos, cela n’engage que lui. Pour ma part, je crois que le fait de concevoir et d’adopter une loi portant statut du chef de file de l’opposition traduit la volonté politique d’instituer une opposition républicaine qui puisse apporter sa contribution dans le débat démocratique et faire en sorte qu’il y ait un contrepouvoir afin d’apporter la contradiction. Et c’est ce qui est nécessaire en démocratie. »

-  Abdoul Kader Ouédraogo, délégué médical : « Sur des questions d’envergure nationale, il y a lieu d’inviter l’opposition pour recueillir son point de vue. L’opposition, comme le pouvoir, travaille pour la bonne marche du pays. L’opposition a joué à la politique de la chaise vide lors des travaux du Conseil consultatif sur les réformes politiques. Ce n’était pas une bonne option. Mais peut être que cette façon de faire découle du sentiment qu’elle a de ne pas être écoutée. Tout compte fait, il est toujours important d’écouter tout le monde. Le chef de l’Etat pourra par la suite retenir les bonnes propositions à même d’aider faire à avancer le pays. »

Mme Kantiéné, comptable : « Dialoguer avec l’opposition n’est pas une obligation pour le chef de l’Etat. Mais pour la démocratie, c’est une nécessité. L’opposition ne doit pas être vue comme un ennemi mais comme un partenaire. Elle peut être un agent qui participe à la bonne gouvernance. L’opposition peut avoir des éléments, des propositions qui peuvent être utiles. Il y a parfois des cadres de concertation auxquels on convie l’opposition, preuve qu’elle est importante. C’est parce qu’il y a une opposition qu’il y a un pouvoir. Sans opposition, pas de bonne gouvernance et pas de défis à relever. »

-  Cyrille Poda, société civile : « Quand on voit ce qui se passe entre le pouvoir et l’opposition, c’est carrément une guerre et pourtant ça ne doit pas être le cas. Si l’opposition demande à rencontrer le chef de l’Etat, il doit la recevoir car il est le président de tous le Burkinabè. Les opposants sont aussi des Burkinabè. »

-  Francine Kanzié, étudiante en 3e année de communication : « Comme l’a souligné le chef de file de l’opposition, presque toutes les couches de la société ont été consultées par le chef de l’Etat au cours de la crise sociopolitique de 2011 sauf l’opposition politique. L’opposition vise certes la conquête du pouvoir d’Etat. Mais l’idéal serait de la consulter et de prendre en compte ses propositions. Le chef de l’Etat doit consulter l’opposition sur certaines questions d’intérêt national, même s’il n’est pas obligé. »

-  Hermann Bazyomo, étudiant en 4e année Communication : « Je trouve qu’il y a de l’exagération dans les propos tenus par Me Sankara. Il est vrai que le chef de l’Etat ne rencontre pas l’opposition. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne la consulte pas. Je pense que l’Assemblée nationale par exemple est un cadre de consultation de l’opposition. Le président du Faso n’a pas reçu l’opposition pendant la crise de 2011, il est vrai. Je pense que c’est normal. La crise n’avait rien de politique. Elle était plutôt sociale. C’est pourquoi les regroupements apolitiques ont été invités. L’opposition a intérêt à gagner du poids car le chef de l’Etat ne va pas consulter une opposition faible et divisée. »

GUY YAMÉOGO (STAGIAIRE)

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2012 à 04:32, par milou En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    SALUT ! JE SUIS D’AVIS AVEC VOUS, MONSIEUR HERMANN ; A VOUS LIRE, ON ENTREVOIT UN FUTUR CADRE DE LA COMMUNICATION......C’EST DU PROFESSIONNALISME CETTE LECTURE DE LA VIE SOCIO-POLITIQUE DU FASO DEPUIS LA GRISE DE 2011. BON VENT A VOUS HERMANN !

  • Le 4 juillet 2012 à 08:17, par L’Africain En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    Je me demande si avoir un chef de file de l’opposition n’est pas un non sens. Pourquoi vouloir regrouper les autres partis et les contraindre à élire un chef de file ? Pourquoi les appeler opposants, ce n’est pas parce qu’on pense différemment que nous sommes des opposants.
    Il y’a une redéfinition à faire. Il faudrait plutôt que les parties se regroupent par affinité et défendre leur point de vue et leurs valeurs, plutôt que de vouloir regrouper les parties qui n’adhèrent pas à l’idéologie du partie en place sous le nom d’opposition.
    C’est uen utopie que de prétendre à une démocratie en voulant une forme de gouvernance bi-partite : parti au pouvoir et opposant. Ce n’est pas de la démocratie, c’est une manipulation des parties ayant des valeurs différentes au parti au pouvoir.
    Ayons un regard plus juste, ce groupe formé n’a aucune raison d’être, en démocratie les partis se regroupent par affinité et font des alliances pour être plus forts. Regrouper des partis qui ont parfois des idées opposées, pour ne pas dire souvent, sur ce qui devrait être fait, sous un seul groupe appelés "opposition" est un non sens. C’est plutôt créer des divisions entre les autres partis et les empêcher de devenir plus forts, puis que pour choisir le leader ces mêmes partis devront s’opposer entre eux et se battre entre eux/ Comment peux-t’on se battre, perdre et coopérer ?
    Bref, cette idée de chef de file de l’opposition n’est qu’une manière de manipuler et d’affaiblir les parties ayant des idéologies différentes du partie au pouvoir. C’est aussi pour ça que cette soi-disante opposition ne pourra pas être capable d’être crédible malgré tous les efforts qu’ils consentiront.
    Cette idéologie contient en elle-même les raisons qui expliquent son échec. Seuls les regroupements ou alliances par affinité peuvent fonctionner. Dissoudre ce groupe et se renforcer serait la meillleure façon d’accroître la crédibilité des autres partis.
    Il est important aussi de savoir céder le bâton aux générations suivantes, ces partis parlent de démocratie et d’alternances, mais les figures à leurs têtes n’ont pas changé depuis de nombreuses années, alors comment peut’on réclamer un changement ou une démocratie quand on n’en fait pas dans son propre groupe. Il y’a là aussi un problème de crédibilité à régler.
    Cette lecture n’a été faite que sur la base de l’observation d’une personne lambda, autrement d’un profane qui ignore les coulisses de la politique. Si elle ignore une quelconque information, c’est qu’elle a été mal transmise certainement, il faudra donc aussi revoir, les voies et moyens de communication.

  • Le 4 juillet 2012 à 08:57, par Phoenix En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    Maître Sankara ne rate jamais l’occasion de montrer ses limites. Il ne sait même pas que le pouvoir ne se donne pas, mais s’acquiert de haute lutte.
    Qu’est ce qu’il a à rechercher que Blaise le respecte ? C’est à lui de se faire respecter par Blaise par la force des choses.
    C’est pas avec des esprits pareils que l’opposition burkinabé pourra accéder au pouvoir d’état.
    Si le CPOB n’a rien a dire, qu’il se taise ou démette.

  • Le 4 juillet 2012 à 08:59, par Bénéwindé En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    Hermann Bazyomo, étudiant en 4e année Communication : « Je trouve qu’il y a de l’exagération dans les propos tenus par Me Sankara. Il est vrai que le chef de l’Etat ne rencontre pas l’opposition. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne la consulte pas}

    Et qu’est que vous en savez ? La dernière fois où le chef de l’Etat les a consultés date de quand ? Monsieur Bazyomo, votre opinion ressemble étrangement à celui d’un militant (du CDP) et non celui d’un communication, c’est pourquoi le journaliste l’a retenu pour nuancer les propos des précédents interviwés, car même le député CDP Jacob a reconnu la nécessité de consulter les opposants.

  • Le 4 juillet 2012 à 09:18, par tièkadiyé En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    M. L’Africain, il est préférable pour toi de rester le lambda bien anonyme que tu es. Tu prétends avoir fait des observations mais tu es trop borné pour en faire. Il n’est vraiment pas nécessaire de répondre à des gens qui se perdent dans un verbiage inutile.

    Tu ignores trop de l’histoire politique du Burkina, même des 30 dernières années, ou bien tu n’en sais que très peu. Sinon ta mauvaise foi est manifeste.

  • Le 4 juillet 2012 à 09:46 En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    ME Sankara a la mémoire courte très courte même au moment des évènements il a été le premier à demander la démission de Blaise compaoré ,le premier à "constater la vacance du pouvoir" alors comment dans ces conditions envisager une concertation avec l’opposition ?
    Allait -elle accepter cette invitation ? Me sankara si tu es si amnésique ne compte pas sur nous pour "gérer le Faso".
    Ces sont tes errements de langage qui nous conforte dans notre conviction que tu ne fais pas le poids...tu n’es pas présidentiable.

  • Le 4 juillet 2012 à 11:36, par kader En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    La responsabilité est partagée aussi bien du coté de l’opposition que du parti au pouvoir. je m’explique les deux acteurs confondent l’opposition à l’opposé. c’est pas parce que nos idées divergent que nous sommes divergents. mais si tant est que chacun oeuvre pour le bonheur du peuple pourquoi le pouvoir tue le peuple et l’opposition l’incite à se faire tuer ? dans la plupart du temps le pouvoir tue pour regner à vie et l’opposition tue pour accéder au trone et de façon cyclique
    merci

  • Le 4 juillet 2012 à 15:01, par GO En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    Ce qui est sur, s’il y avait pas des gens comme ME Sankara, on allait tous nous piétiner ici.
    Quand M. Sankara parle, c’est appuyer par la loi.
    Le président ne va jamais les concerter car c’est grâce à eux que l’article 37 n’est pas modifier pour le maintenir au pouvoir. Donc pas de souci. Ce qui est sur, il faut qu’on fasse maintenant avec l’opposition.

  • Le 4 juillet 2012 à 15:56, par Baba Bila En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    Vraiment c’est triste pour Monsieur Sankara. Toujours quand il dit quelque chose, c’est totalement hors sujet et mal vu ; juste pour se voir voir et montrer qu’il essaye d’exister.
    Je suis désolé mais on a besoin d’un autre chef de file de l’opposition. Il n’est pas à la taille de son poste. Si ce gas nous préside un jour c’est foutu pour le Burkina.
    Au lieu de bien travailler, ce monsieur se plaint toujours, SVP laisser Blaso tranquille bosser pour le pays. Si l’opposition mérite d’être reçu par Blaso, il va la recevoir.
    Malheureusement l’opposition Burkinabè manque d’initiative.

    Merci

  • Le 4 juillet 2012 à 16:39, par laafi En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    pour ma part je pense que les opposants n’ont pas été consultés pendant la crise parce que pendant même cette crise cette opposition à démontré son manque de maturité en mobilisant quelque personne à la place de la nation pour demander le départ du président du Faso.comment voulez vous qu’on vous consulte ? et vu le nombre de parti qu’ils étaient ils ont démontré au contraire qu’il ne représentent rien.Et la justification que Me sankara donne ne me convainc pas.Pour le CCRP ce fut un boycott pur et simple car je pense que c’était une opportunité de montré sa bonne foi en allant présenté votre désaccord pendant ces travaux.pour finir je pense que notre opposition facilite trop le travail du pouvoir.

  • Le 4 juillet 2012 à 16:46, par willbawilliam En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    Je suis d’accord que le chef de l’Etat n’est pas oblige de se concerter avec l’opposition. Les concertations avec l’opposition se font dans le cadre legal de l’assemblee nationale ou les partis politiques ont la possibilite de faire valoir leurs arguments. C’est vrais que dans un tel cadre la majorite presidentielle triomphe generalement eu egard aux exigences democratiques du nombre. C’est donc a l’opposition de travailler a s’unir pour obtenir cette majorite necessaire pour faire passer leurs idees et solutions aux questions d’interet national. Cependant lorsqu’une crise sociale ou politique survient, le chef de l’Etat peut s’ouvrir a un plus grand nombre de personnes, son equipe gouvernemental comme il se doit, les couches sociales, les leaders religieux et autres. Il peut aussi convier l’opposition, ceux la meme qui sont a l’affut du pouvoir mais en aucun cas il ne saurait etre une obligation pour le chef de l’Etat de se concerter avec l’opposition. Concernant l’opposition, je pense que cette idee de chef de file de l’opposition va plutot les diviser aulieu de les rassembler. Les partis politiques devraient chercher a s’unir en fonction de leurs ideologies et de leurs visions politiques toute chose qui les renforceraient d’avantage et reduirait le nombre plethorique de partis politiques. Quatre grandes formations politiques, comme exemple une droite, une gauche, les sankaristes, et les ecologistes. Je pense que c’est tout ceux dont on a besoin.

  • Le 4 juillet 2012 à 17:25, par shafreq En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    Vous n’êtes pas logique.Pensez vous qu’une personne mettra sa photo et critiquera le pouvoir en place. Vous Même vous connaissez l’hypocrisie du burkinabé.A ce rythme on ne connaitra jamais les pensées réelles...

  • Le 4 juillet 2012 à 18:27, par Le PRIMAIRIEN En réponse à : Concertations chef de l’Etat / opposition : « Ce n’est pas une obligation, mais c’est une nécessité pour la démocratie »

    Soyons honnêtes les gars. De quelle concertation parle-t-on ? Pendant que le Président du Faso échangeait avec les différents groupes socio-politiques de la nation pour une sortie honorable de la crise en 2011, l’opposition n’était-elle pas au même moment à la place de la nation pour demander son départ du pouvoir ? Si elle veut être consultée, la porte du CCRP est toujours grandement ouverte.

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