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LEGISLATIVES AU SENEGAL : Un boulevard pour Macky Sall

Publié le lundi 2 juillet 2012 à 23h38min

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Après la présidentielle qu’il a largement remportée, le nouveau président sénégalais est encore en passe de disposer d’une confortable majorité à l’Assemblée nationale. En effet, selon les premières tendances des résultats des élections législatives tenues le 1er juillet dernier, la coalition Benno Bok Yakaar qui le soutient, l’emporterait dans une quarantaine de départements sur les quarante-cinq que compte le pays avec environ 90 députés élus au scrutin départemental. Si ces résultats venaient à être confirmés, Macky Sall aurait donc les pleins pouvoirs, celui de l’exécutif et du législatif. Ce qui, de toute évidence, lui permettrait, sauf faute de moyens financiers, de mettre en œuvre son programme politique sans trop de joutes politiques.

Cette victoire aux législatives ne serait d’ailleurs pas une grande surprise, car il est presque certain que la majorité des Sénégalais qui avaient voté pour le nouvel homme fort de Dakar, ne lui feront pas faux bond de sitôt. Sauf s’il leur montre son incapacité à répondre à leurs attentes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette victoire annoncée mais non encore confirmée, vient témoigner, sinon prouver que les Sénégalais, dans leur grande majorité, font confiance à Macky Sall et à sa coalition.

Ces élections qui se sont déroulées sans incidents majeurs ouvrent donc un grand boulevard à Macky Sall. Il n’a donc pas droit à l’échec. Il doit prouver aux Sénégalais qui ont placé en lui leur confiance, qu’il est l’homme de la situation. Les défis, on le sait, sont nombreux dans un Sénégal où les caisses de l’Etat sont vides. Mais Sall doit se départir des faux-fuyants et abattre de la besogne pour sortir son pays de l’état délabré dans lequel son prédécesseur, Abdoulaye Wade, l’a laissé. En somme, il se doit de trouver des solutions aux préoccupations des Sénégalais, car ceux qui ont œuvré pour cette deuxième victoire ne l’ont pas fait pour ses beaux yeux

. Maintenant qu’il a toutes les cartes en mains, va-t-il céder à la tentation de la pensée unique ou prendre en compte les propositions ou contre-propositions de ses adversaires politiques dans ses prises de décisions ? Généralement, en Afrique, quand le pouvoir en place domine l’Assemblée, il a tendance à l’utiliser comme une chambre d’enregistrement. Si fait que des lois, même les plus controversées, sont souvent vite votées, promulguées et mises en application au grand dam du peuple. Le pouvoir, dit-on, révèle l’Homme. Et il faut souhaiter que Macky Sall ne tombe pas dans les dérives que l’on a constatées sous le règne de Gorgui.

Lui qui n’a pas pu prendre sa revanche comme il le souhaitait à ces législatives. L’opposition dont il constitue la figure de proue, doit faire son introspection après cette deuxième défaite, si elle espère jouer un rôle important dans les années à venir. On aura constaté que pour ces législatives, le PDS (Parti démocratique sénégalais) dont Oumar Sarr est tête de liste, a deux adversaires : la coalition Benno Bok Yakaar qui, si l’on s’en tient aux tendances, vient de lui donner une raclée politique, et ses dissidents de la coalition Bokk Guiss-Guiss, qui n’entend pas jouer les seconds rôles. A dire vrai, le PDS risque de sortir plus que jamais affaibli de ces législatives, surtout s’il n’arrive pas à prendre le dessus face à ses dissidents.

En attendant que les perdants se livrent à une querelle de chiffres et de chiffonniers, l’on peut déjà saluer la maturité de la classe politique sénégalaise, pour l’organisation réussie de ces législatives, même si le taux de participation, environ 35%, peut paraître faible. Mais l’on se rendra d’ailleurs compte que le taux de participation aux législatives a presque toujours été en dessous de celui de la présidentielle. Même des pays démocratiques comme la France n’échappent pas à cette règle.

Dabadi ZOUMBARA

Le pays

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