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Le président de la CENI à Ziniaré, Kaya et Dori : « L’enrôlement biométrique est l’affaire de tous »

Publié le lundi 2 juillet 2012 à 00h48min

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Une délégation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), conduite par son président, Me Barthélemy Kéré, a effectué, du jeudi 28 au samedi 30 juin 2012, une tournée en vue d’échanger avec les forces vives dans les chefs-lieux des régions du Centre-Nord, du Sahel et du Plateau central, à savoir Kaya, Dori et Ziniaré.

Débuté le 1er juin 2012 à Banfora, l’enrôlement biométrique est à sa seconde zone d’exécution sur un total prévisionnel de quatre. A mi-parcours de l’échéance fixée au 16 août 2012, une délégation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec à sa tête son président, Me Barthélemy Kéré, a sillonné du jeudi 28 au samedi 30 juin 2012, les chefs-lieux des régions du Centre-Nord, du Sahel et du Plateau central, plus précisément les villes de Kaya, Dori et Ziniaré. L’objectif de la tournée, de l’avis du président de la CENI, a été de battre le rappel des populations et solliciter l’accompagnement, le concours des autorités administratives, des leaders religieux, coutumiers, des hommes politiques des régions visitées.

Que ce soit à Kaya, Dori et Ziniaré, Me Kéré a tenu le même discours. Selon lui, les concertations avec les forces vives sur les défis majeurs de la CENI présentent un double enjeu. Le premier est celui de la biométrie qui, à ses yeux, constitue l’une des meilleures techniques de recensement, susceptible de crédibiliser le fichier électoral. Le deuxième enjeu concerne ce pour quoi l’enrôlement biométrique est engagé, à savoir la réussite des élections municipales et législatives du 2 décembre 2012. De même, il a fait une lucarne sur les objectifs dévolus à sa structure qui se déclinent en cinq grands axes. Il s’agit, entre autres, de rester à l’écoute permanente de la classe politique et de la société civile, de s’inspirer du capital de confiance et d’expérience dans l’organisation des élections au Burkina, de mettre en œuvre les meilleurs outils et techniques pour un fichier crédible et un scrutin sécurisé…

Par ailleurs, Me Barthélemy Kéré a fait savoir que malgré la modicité des ressources dévolues et en dépit de la conjoncture économique, l’Etat a mobilisé d’importants moyens financiers estimés à 22 milliards de F CFA pour tout le processus depuis la phase de l’enrôlement jusqu’aux élections couplées à venir. « C’est le signe que le chef de l’Etat et le gouvernement sont convaincus que toutes les dispositions idoines doivent être prises pour bâtir la paix et la cohésion sociale, creuset rendant possible la réalisation des grands chantiers de développement de nos villes et campagnes », a-t-il indiqué. A l’entendre, la CENI ambitionne à terme d’enrôler environ sept millions et demi d’électeurs burkinabè ayant au moins l’âge de dix-huit ans révolus et 500 000 étrangers résidant au « pays des Hommes intègres » depuis plus de dix ans au moins, exerçant une activité professionnelle régulière et à jour de leurs obligations fiscales. Pour ce faire, il a souligné que pour mener à bien cette opération, une stratégie de couverture progressive du pays subdivisé en quatre zones a été mise en place.

Documents d’incription, mode de vote

« Ce découpage […] a permis de dégager au regard du potentiel électoral, 12131 emplacements qui serviront de lieux d’enrôlement. Le kit générera automatiquement un bureau de vote supplémentaire dès qu’il aura enregistré cinq cents électeurs. En plus, la CENI a déployé sur le terrain, trois cents ingénieurs informaticiens, quatre mille opérateurs de kits et plus de douze mille aides-opérateurs », s’est-il énuméré. Au regard des enjeux, Me Barthélemy Kéré a appelé à l’implication de tous pour une réussite de l’opération. « L’enrôlement biométrique est l’affaire de tous », a déclaré sans ambages le président de la CENI.

C’est la raison pour laquelle, il a invité les citoyens burkinabè et les étrangers en âge de voter de se rendre dans les emplacements prévus à cet effet munis de l’extrait d’acte de naissance ou du jugement supplétif, de la Carte nationale d’identité burkinabé (CNIB), établi avant le 30 mars 2012 pour les premiers cités. Et du passeport, de la Carte d’identité ou la carte consulaire, du certificat de résidence délivré par l’autorité compétente pour les seconds. A l’occasion, le président de la structure chargée des élections au Burkina est revenu sur le mode opératoire mis en place pour les élections couplées en vue d’éviter les confusions, sources de nullités pouvant entraîner l’annulation des résultats. Ce mode se résume en une division du bureau de vote en deux compartiments, le premier pour les municipales et le second pour les législatives composées, chacun d’un assesseur, d’un secrétaire et l’ensemble coordonné par un président.

En outre, il a relevé qu’à la fin des scrutins, chaque compartiment, assisté d’un scrutateur recruté dans les conditions du code électoral, procédera au dépouillement et à l’enregistrement des résultats dans les procès-verbaux et autres documents électoraux qui seront transmis à la CENI. Laquelle, par la suite, va centraliser et publier les résultats provisoires et les transmettre aux juridictions de contrôle à savoir le Conseil d’Etat pour les municipales et le Conseil constitutionnel pour les législatives, tous les deux chargés du contentieux et de la proclamation définitive des résultats.
Les échanges entre les populations et le président de la CENI étaient empreints de franchise et de courtoisie. Les préoccupations des hôtes des trois régions ont porté, pour l’essentiel, sur la durée de la validité de la carte d’électeur biométrique, le taux d’enrôlement dans la zone I , les possibles sessions de rattrapage pour les non-inscrits.

Des échanges francs et directs

Autres inquiétudes des participants : les éventuelles fraudes lors de l’enrôlement, le télescopage du processus avec les concours de la Fonction publique, les cas spécifiques des amputés des doigts, les dispositifs en cas de perte de la carte d’électeur… En réponses, Me Barthélemy Kéré a souligné que la carte d’électeur est délivrée ad vitam aeternam. En ce qui concerne le taux d’enrôlement dans la zone I, il a affirmé que celui-ci ne sera connu qu’à la fin du processus dans les quatre zones. « En effet, après le dédoublonnage qui est une technique qui va permettre d’extirper tous ceux qui se seront fait enrôler plusieurs fois, nous aurons le taux réel d’enrôlés », a précisé Me Kéré. En sus, il a signalé qu’il n’y aura pas de sessions de rattrapage en ce sens qu’elles coûtent extrêmement chères.

A titre d’exemple, il a avoué que le délai supplémentaire de cinq jours dans la zone I a coûté 300 millions de F CFA à son institution. Le président de la CENI a juré, la main sur le cœur, qu’avec la biométrie, il n’est pas possible de frauder car la phase de dédoublonnage va permettre de démasquer ceux qui se seront fait enrôlés plusieurs fois. Ceux-ci, a-t-il noté, seront alors mis à la disposition de la justice pour répondre de leur forfait. Et Me Kéré d’expliquer qu’en accord avec le gouvernement, sa structure a bénéficié du report des concours de la Fonction publique au mois de septembre. Il a indiqué que pour le cas des amputés de la main, seule la photo faciale va servir de référence en lieu et place des empreintes digitales. En tous les cas, il a conseillé aux populations de ne pas égarer leur carte d’électeur du fait que la perte de ce document conduit inévitablement à celle du droit de vote.

Nestor BAKI

Sidwaya

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